| ![]() ![]() ![]() ![]() PRIVÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. I. − Part. passé de priver*. II. − Adj. Privé de.[Le compl. précise ce dont l'être ou la chose concernée est privée] Qui manque de, qui n'a pas ou qui n'a plus. A. − [Privé concerne un être vivant, gén. une pers., ou un de ses attributs] 1. [Le compl. désigne une pers.] Ma femme agonisant alors dans un hôpital, mon deuxième petit garçon, privé tout à coup de sa mère, étant sur le point de mourir, et moi-même en grand danger (Bloy, Journal,1897, p.258).Privés de nombreux ouvriers appelés au front, les propriétaires étaient dans l'impossibilité de cultiver la totalité de leurs terrains (Becquet, Organ. loisirs travaill.,1939, p.218).J'imaginais Louise dans sa chambre sans joie, privée de son enfant, privée de tout: une telle détresse aurait dû faire exploser la terre (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p.132). 2. [Le compl. désigne une entité abstr.] Malade privé d'espoir; privé de repos, de sommeil. Sa voix lente, privée d'accent, paraîtrait molle, sans une résonance finale qui déconcerte, une sécheresse tranchante comme un couperet qui tombe (Martin du G., J. Barois,1913, p.328).Souvent des enfants privés d'affection comblent leur solitude en essayant de faire vivre les choses autour d'eux et en dialoguant silencieusement avec elles (Mounier, Traité caract.,1946, p.129). 3. [Le compl. désigne une entité concr.] Privé de la parole, de la vue; privé de moyens, de ressources; malade privé de promenades. On s'est trouvé quelquefois, dans le courant du jour, privé de boire et de manger, parce qu'on se trouvait précisément entre la ration consommée et la ration à venir (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t.2, 1823, p.423).Un chien privé d'hémisphères cérébraux ne manifeste plus de réflexes conditionnés, alors qu'il conserve ses réflexes absolus (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p.91). B. − [Privé concerne une chose; le compl. désigne une chose] Boutique privée de lumière. Le bois enveloppé, privé d'air, se pourrit (Viollet-Le-Duc, Archit.,1872, p.3).Pauvreté d'un sol siliceux, privé d'éléments fertilisants, moins propre aux moissons et à l'engraissement du bétail qu'aux arbres et aux landes (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p.112). III. − Subst. Celui, celle qui est privé(e) de, qui n'a pas. Ce n'est pas un acte de vertu, l'acte de dévouement qui fait donner leur vie à ces innommés, à ces anonymes, à ces privés de gloire? (Goncourt, Journal,1870, p.583).C'était lui, le loin de Dieu, le privé de lumière, le vrai mort (Malègue, Augustin,t.2, 1933, p.368). Prononc. et Orth.: [pʀive]. Att. ds Ac. dep. 1694. |