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PRIME2, subst. fém.
A.− Somme payée à échéance régulière par un assuré à son assureur dans le cadre d'un contrat, d'une police d'assurance et, p. ext., somme que l'assuré reçoit de son assureur pour le dédommagement d'un sinistre couvert par un contrat d'assurance. Synon. cotisation.Prime d'assurance vol; prime d'assurance automobile; versement de la prime. J'avais pris une assurance sur la tête de Berthe. N'est-ce pas vous, madame, qui, au quatrième versement, vous êtes servie de l'argent pour faire recouvrir le meuble du salon? Et, depuis, vous avez même négocié les primes versées (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 32).Le poste de travail prend d'abord la charge de ses propres frais : la valeur de son matériel sert à la fixation des amortissements, des intérêts du capital immobilisé, de la part de prime d'assurance-incendie (Villemer, Organ. industr.,1947, p. 230).Vous fumez! Désastreux si vous êtes américain car les actuaires vous feront payer très cher votre prime d'assurance sur la vie (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act.,1965, p. 149).
B.− Somme d'argent donnée à une personne, à une catégorie de personnes à titre de récompense, d'aide ou d'encouragement.
1. Somme d'argent payée à un salarié en plus de son salaire de base pour un motif particulier et sous certaines conditions, de manière régulière ou exceptionnelle. Synon. gratification, guelte.Si un pilote cassait un appareil, ce pilote perdait sa prime de non-casse (Saint-Exup., Vol nuit,1931, p. 92).Le salaire à primes établi d'après le rendement. C'est ce salaire qui s'applique avec intérêt aux contremaîtres et au personnel d'entretien ou des services annexes si les primes sont judicieusement calculées et suffisamment progressives (Brunerie, Industr. alim.,1949, p. 129):
1. L'attrait de la prime est un stimulant énergique qui (...) incite le travailleur à atteindre la production fixée. Mais les chances de surmenage sont éliminées, l'ouvrier ne pouvant avoir d'autre ambition que de s'en tenir à la productivité qui lui assure le paiement de la prime. Villemer, Organ. industr.,1947p. 150.
SYNT. Prime d'ancienneté, d'assiduité, d'atelier, d'exactitude, de fin d'année, d'intéressement, de panier [repas], de participation, de recherche, de rendement, de salissure, de transport, de vacances; prime aux pièces; prime horaire, trimestrielle; prime non hiérarchisée; prime de résidence.
2. Somme d'argent attribuée par l'État ou un organisme public dans le cadre d'une mesure sociale ou pour aider un secteur d'activité. Synon. subvention.La bourgeoisie financière, industrielle et censitaire (...) entreprend, à grand renfort de primes d'État, de subventions et de garanties d'intérêt, la construction des voies ferrées (Jaurès, Ét. soc.,1901, p. 232).L'amorce de la consommation constitue l'affectation des ressources à un emploi déterminé. Une illustration de cette modalité peut être trouvée dans le système de prime à la construction et d'allocation-logement (Univers écon. et soc.,1960, p. 46-14):
2. L'État accordait des primes pour développer cette activité. Prime de 50 F par homme d'équipage, prime d'importation de 20 F par quintal de rogues de morue, prime d'exportation de 22 F par quintal de morue séchée exportée directement et prime de 16 F par quintal de morue exportée de France... Boyer, Pêches mar.,1967, p. 11.
SYNT. Prime d'équipement, de production; prime à l'épargne, à l'investissement, à l'abattage, à l'arrachage; prime d'allaitement, de déménagement, de départ, de naissance.
Au fig. Encouragement quelconque donné le plus souvent mal à propos à une activité, une manière de vivre ou de penser. Mouler les lois sur les mœurs générales, ne serait-ce pas donner, en Espagne, des primes d'encouragement à l'intolérance religieuse et à la fainéantise (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 156).Le privilège des bouilleurs de cru, qui est une véritable prime à l'alcoolisme familial (Macaigne, Précis hyg.,1911, p. 271).
ARM. Indemnité, somme d'argent reçue par un militaire lors de son engagement, de sa démobilisation, ou en supplément de solde. Les soldats toucheraient leur habillement, leur linge et leurs chaussures au titre de la masse individuelle dont la première mise et la prime journalière seraient augmentée (Davout, Réorg. milit.,1871, p. 39).Pour les militaires actuellement en service dont la durée légale du service était de trois ans, deux ans ou dix-huit mois, le droit à la haute paye, à la prime d'engagement ou de rengagement et, le cas échéant, à la solde mensuelle (J.O., Loi rel. recrut. arm., 1928, art. 79, p. 3822).
3. Somme d'argent attribuée à un participant dans le cadre d'une manifestation à caractère compétitif. Prime de sportivité. Ce fermier a obtenu plusieurs primes au comice agricole (Ac.1935).Les « bonnes » primes vont au meilleur coureur, les « mauvaises » primes sont une consolation au vaincu (Rey-Cellard1980).
4. En partic.
a) Somme d'argent, pourcentage accordé pour un service rendu ou pour une action exceptionnelle. Tous, les sauveurs et les sauvés, furent accueillis par des cris de joie, et Phileas Fogg distribua aux soldats la prime qu'il leur avait promise (Verne, Tour monde,1873, p. 182).Les maires des villages payaient des primes pour chaque tête de loup ou de louveteau qu'on leur apportait (A. France, J. d'Arc,t. 1, 1908, p. 11).Mais la désaffection pour le cinéma était telle qu'il fallait faire distribuer les billets gratuits à domicile, et même promettre aux distributeurs une prime par fauteuil effectivement occupé (Sadoul, Cin.,1949, p. 35).
b) Objet, cadeau, avantage pécuniaire accordé à un acheteur, le plus souvent dans un but publicitaire. Synon. ristourne, bonus.Prime de fidélité, timbre-prime. Tous les mois des patrons découpés (en papier) de grandeur naturelle déjà si appréciés que nous encartons dans le journal : prime faite pour alterner avec une surprise nouvelle réservée par la direction aux abonnées (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 809).Utilisée pour les promotions, la prime a souvent un effet déterminant pour le succès de celles-ci; mais une législation particulière est venue mettre un terme à une surenchère débridée : la valeur de l'objet offert en prime ne doit pas dépasser 5 % du prix du produit, et il doit être marqué spécialement (WellhoffComm.1977) :
3. Un trait de génie que cette prime des ballons, distribuée à chaque acheteuse, des ballons rouges, à la fine peau de caoutchouc, portant en grosses lettres le nom du magasin, et qui, tenus au bout d'un fil, voyageant en l'air, promenaient par les rues une réclame vivante! Zola, Bonh. dames,1883, p. 612.
En prime.En plus, en supplément. Voir Wellhoff, loc. cit. Au fig. En plus, par-dessus le marché. Ce soir Un Cœur simple commence son apparition dans Le Moniteur. Le Bien public compose Saint Julien qui paraîtra sans doute lundi d'un seul coup, en prime (Flaub., Corresp.,1877, p. 336).Certains en déliraient. Fallait les arracher à leurs catastrophes. On leur aurait donné la mort en prime pour vingt sous qu'ils se seraient précipités sur le truc (Céline, Voyage,1932, p. 385).Il avait fait pire. Et l'épouse : pas commode; et la marmaille : en prime (Queneau, Pierrot,1942, p. 118).
c) Vieilli. Somme d'argent qu'un directeur de théâtre versait à un auteur à succès en plus des droits d'auteur. [Zola] tombe dans un long silence, d'où il sort au bout de quelque temps par cette phrase : « S'ils me rendent un jour ma pièce, je demanderai au directeur qui la voudra dix mille francs de prime... Car ça vaudra ça alors, revenant de l'interdiction, ma pièce! » (Goncourt, Journal,1885, p. 499).
C.− BOURSE
1. ,,Dédit convenu à l'avance, que l'acheteur à terme d'une valeur de bourse paie au vendeur lorsque, au jour de la liquidation, il renonce à l'opération engagée`` (Bern.-Colli 1981). Vente à prime; opération, contrat, ordre à prime. À peine m'était-il loisible de suivre de loin les fluctuations du 5 et du 3, d'acheter ou de vendre à prime, d'arranger mes reports (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 402).Avec un compte courant, tout se liquide sans difficulté; soit qu'on achète à marché ferme, soit qu'on spécule par marchés à primes ou sur report (Boyard, Bourse et spécul.,1853, p. 156).
2.
a) Prime d'émission. Différence entre le prix d'émission d'une action et sa valeur nominale. Le montant de la prime d'émission est très variable. Modeste, elle a simplement pour objet de rembourser la collectivité émettrice de ses frais d'émission (Banque1963).
b) Prime de remboursement. Somme ajoutée à la valeur nominale d'une action lors de son remboursement. La prime de remboursement est d'autant plus forte que la date de remboursement est éloignée de la date de l'émission de l'emprunt (Gestion fin.1982).
3. Faire prime.Augmenter de valeur pour un titre de bourse; au fig. ou p. métaph., être très recherché, tenir le premier rang. Synon. primer1.Cet homme qui venait de mettre en doute sa dépendance de la race accusait fortement le caractère ethnique : (...) un sûr discernement de la valeur qui ferait prime sur le marché politique (Vogüé, Morts,1899, p. 48).À cause de leur jupon et parce que certains rêves lacustres s'associent souvent à de tels désirs, les Écossais faisaient prime (Proust, Temps retr.,1922, p. 823).Les prêts sur stocks (...) circulent facilement, le papier anglais fait prime sur toutes les places (Morand, Londres,1933, p. 42).
Prononc. et Orth. : [pʀim]. Homon. et homogr. prime1, 3. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1620 « somme payée à une compagnie d'assurance par l'assuré » (Réglement de 1620 d'apr. Aubin 1736); 1669 (Clairac, Us et Coutumes de la mer, 183, éd. 1669 ds Delb. Notes mss); 2. 1730 « somme à verser en cas de dédit dans une vente à terme de valeurs » (Arrêt du Conseil du 7 mars 1730 ds Brunot t. 6, p. 170); 3. 1751 « encouragement pécuniaire donné par l'État ou toute autre institution » (Voltaire, Siècle de Louis XIV, t. 20, pp. 238-239 ds Rey-Gagnon Anglic.); 4. 1752 « rémunération d'un service » (Trév.); 5. 1759 « somme que l'on gagne à une loterie » (Rich.); 6. 1765 « excédent de prix d'une valeur sur le chiffre de son émission » (Encyclop. t. 13); 1862 faire prime (Hugo, Corresp., p. 411); 7. 1801 « somme d'argent attribuée pour une action particulière » (ici, la destruction d'un animal nuisible) (Crèvecœur, Voyage, t. 2, p. 41); 8. 1839 « somme d'argent attribuée à l'auteur d'une pièce de théâtre avant qu'elle soit jouée et qu'il ne perçoive les droits d'auteur » (Balzac, Corresp., p. 575); 9. 1852 « don, cadeau destiné à des acheteurs ou des souscripteurs pour les attirer » (Goncourt, Journal, p. 49). Francisation de l'angl. premium [pri:miəm] « récompense, prix » (1601 ds NED) et « prime d'assurance » (1622 premio, 1661 premium, ibid.), du lat. praemium « avantage, faveur, prélèvement ».
STAT. − Prime1(subst.) et prime2. Fréq. abs. littér. : 367. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 433, b) 547; xxes. : a) 572, b) 561.
BBG. − Quem. DDL t. 16.