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PRIME1, adj. et subst. fém.
I.− Adjectif
A.− Vieilli ou littér. Premier. On reconnaît la différence du français appris et du français de prime source (Amiel, Journal,1866, p. 74).Cette prime aube du mariage parut délicieuse à Germain (Theuriet, Mais, deux barbeaux,1879, p. 67).Le prime vent du soir qui s'éveille, lorsqu'il touche la lisière du bois, fait courir dans les feuilles de trembles un chuchotement qui rit et qui se moque (Genevoix, Marcheloup,1934, p. 120).
En partic., vieilli et région. (Ouest). Précoce. Fruit, légume prime. Le printemps a été particulièrement prime cette année (Réz.-Tuaillon1969).
B.− Loc. et expr.
1. Prime jeunesse, prime enfance. Début de la vie, premier âge. Je doute qu'aucun des préceptes de l'Évangile m'ait aussi profondément marqué, et depuis ma prime jeunesse, que le « mon royaume n'est pas de ce monde » (Gide, Journal,1942, p. 151).Il suffit de rappeler que, dès la prime enfance, élevé par le second mari de sa mère, l'acteur Geyer, Wagner a vécu dans le monde du théâtre (Dumesnil, Hist. théâtre lyr.,1953, p. 136).
2. De prime abord. Au premier abord, en premier lieu. [Caphisias] reprochait à la plupart des curieux qui venaient voir ses tableaux, de ressembler à ceux qui, de prime abord et sans distinction, saluent tout à la fois une assemblée nombreuse (Dusaulx, Voy. Barège,t. 2, 1796, p. 3).Onimus (1867) fait état d'une expérience, assez embarrassante de prime abord, sur la prétendue génération spontanée des globules blancs (J. Rostand, Genèse vie,1943, p. 143):
1. ... le Moniteur contenait une ordonnance royale de quatre lignes où ce licenciement est annoncé sans considérant, sans réflexions. La mesure a paru brutale, et chacun de son côté a cherché à en connaître le véritable motif, quoiqu'on ne se fit aucun scrupule d'en accuser de prime abord les ministres. Delécluze, Journal,1827, p. 447.
3. De prime face (vieilli). À première vue, au premier aspect. [Calvin] jugeait qu'en ne cédant pas de prime face, il se trouverait plus fort contre eux le jour qu'il en serait besoin (Tharaud, Chron. frères enn.,1929, p. 237).
4. De prime saut. V. prime(-)saut, primesaut.
C.− MATH. [En parlant d'un symb.] Qui est suivi d'un signe formé d'une seule apostrophe. A prime, A'. (Dict. xxes.).
II.− Subst. fém.
A.− LITURG. Première heure de l'office du jour qui doit être dite au lever du jour vers six heures du matin. Il enjoignit à tous ceux qui, parmi les auditeurs, auraient obtenu quelque guérison ou faveur céleste par l'invocation de la duchesse, de se présenter avec leurs témoins le lendemain à l'heure de prime, devant l'archevêque de Mayence et les autres prélats (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 288):
2. En négligeant les matines, les laudes, les petites heures (prime, tierce, sexte et none), qui du reste ont certains points communs avec les vêpres pour l'ordonnance générale, nous trouvons dans le cadre liturgique paroissial : la messe chantée (grand'messe); les vêpres et les complies... Potiron, Mus. église,1945, p. 9.
B.− ESCR. Première position de l'escrimeur tenant son épée verticalement, la pointe en bas, la main à hauteur du visage. « Il y a neuf parades, monsieur Larcher », me disait-il [le professeur d'escrime]. Et il m'expliquait la prime, la seconde, les autres jusqu'à l'octave (Bourget, Physiol. amour mod.,1890, p. 343).
C.− TEXT. ,,Laine de première qualité, comme sont les primes de Ségovie, de Portugal`` (Chesn. t. 2 1858).
D.− JEUX. Ancien jeu de cartes où l'on ne donnait que quatre cartes et où il fallait réunir dans la même main les quatre couleurs. Avoir prime; grande, petite prime. [Nos ancêtres] jouaient à la prime (Kock, Ficheclaque,1867, p. 41).
REM.
Primement, adv.,rare et fam. Premièrement. En politique il faut primement jeter par-dessus bord les ingénus et les phraseurs, les hommes à principes et les hommes à pathos (Péladan, Vice supr.,1884, p. 180).Ç'ui qui vient m'confier n'un secret, c'est primement qu'i'n'a point su el' garder poùr lui seul (Martin du G., Gonfle,1928, II, 5, p. 1205).
Prononc. et Orth. : [pʀim]. Homon. et homogr. prime2, 3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1119 adj., fém. de l'a fr. prin, prim « premier » (Philippe de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 2595); b) ca 1375 spéc. dans la loc. de prime face (Oresme, Livre du Ciel et du Monde, 124c 11-12 d'apr. A. D. Menut et A. J. Denomy ds Méd. St., t. 5, p. 314); 1532 prime au masc. (Bourdigné, Lég. de Pierre Faifeu, chap. XL, vers 80, éd. Fr. Valette, p. 107); av. 1622 de prime abord (St Fr. de Sales, Introduction à la vie dévote, Œuvres, Annecy 1892-1906, 305 ds P. Kaden, Die Sprache des St Fr. de Sales, Weida, 1908, p. 50); 2. a) 1121-34 subst. « première des heures canoniales » (Philippe de Thaon, Bestiaire, 260 ds T.-L.); b) xiiies. a haute prime « heure de prime étant bien avancée » (Aucassin et Nicolette, éd. M. Roques, XVIII, 5); 1387-89 vén. de haute prime « assez longtemps après six heures » (Livre de chasse de Gaston Phébus, éd. G. Tilander, 55, 13, p. 237); 3. 1358 laine prime « laine très fine » (Ordonnance du Roi Jean, sept. 1358 ds Isambert, Rec. des anc. lois fr., t. 5, p. 39); 1723 p. ell. de laine : prime subst. (Savary t. 2); 4. 1534 subst. « jeu où on l'emporte en présentant les quatre couleurs et dans lequel on ne distribue que quatre cartes » (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder et M. A. Screech, chap. XX, p. 135); 5. 1653 subst. escr. « première et principale des gardes » (Besnard, Le Maistre d'Armes libéral ds Petiot); 6. 1723 adj. « de la première pêche » (Savary t. 2). Forme fém. de l'a. fr. prim, prin issu de l'adj. lat. primus, -a, -um et qui a été concurrencé par les représentants de primarius (v. premier). Fréq. abs. littér. Prime1adj. : 147.