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PRÊT2, PRÊTE, adj.
A. − Qui est en état.
1. [Qualifie une pers.]
a) Qui est préparé matériellement ou moralement, intellectuellement (à faire quelque chose). Synon. décidé, disposé, mûr, paré, préparé.
Prêt à.Être, se tenir, se trouver prêt à
Prêt à + inf.Je ne suis pas prêt à partir. Il me semble que si j'avais à faire mes paquets aujourd'hui, je serais triste à l'idée de tout ce que je laisserais en plan (Green, Journal,1941, p.99).Il sort un tube de son gousset et avale plusieurs tablettes [d'un stimulant] (...). Dans une heure, dit Marat, je serai prêt à participer à la bataille (Vailland, Drôle de jeu,1945, p.165):
1. Son but était d'abréger mes années de collège en me préparant le plus vite possible aux hautes classes. Quatre années se passèrent de la sorte, au bout desquelles il me jugea prêt à me présenter en seconde. Fromentin, Dominique,1863, p.55.
Prêt à + subst.
[évoquant une action] Prêt à l'attaque, à la lutte, à la guerre, au départ. Les cordages, les mâts, les bois sont réparés; Et les Troyens choisis, prêts à ce grand voyage, S'ils n'ont pour eux le nombre, ont pour eux le courage (Delille, Énéide,1804, p.179).Quinze jours de prison pour outrages à la Sainte Magistrature... Mais je me trompe... à la morale, et me voilà Tout prêt à la rature (Verlaine, OEuvres compl.,t.3, Invect., 1896, p.381).V. baïonnette ex. 2.
[évoquant une situation] Prêt à toutes les éventualités. Cyrus Smith, Gédéon Spilett, Harbert, l'épieu dressé, se tinrent prêts à tout événement (Verne, Île myst.,1874, p.165).Oui, les plus simples besognes la rebutent, mais elle est prête au pire, c'est ce qu'il faut, elle fera face au pire (Bernanos, M. Ouine,1943, p.1426).
Prêt pour
Prêt pour + inf.Je ne me trouve jamais assez prêt pour agir, parler, ou écrire (Maine de Biran, Journal,1816, p.195).
Prêt pour + subst.Être prêt pour une entrevue, une visite. Votre ministre Narbonne, qui disait à l'Assemblée, en revenant d'inspecter nos forteresses, que nous étions prêts pour la guerre, est le dernier des scélérats (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t.2, 1870, p.4).Cette image imprévue d'elle-même: une femme précise, dégagée, comme prête pour un départ matinal (Chardonne, Dest. sent.,III, 1936, p.85).
Prêt de + inf. (vieilli).Mais je saurai veiller jusqu'au bout sur ton sort, Toujours prêt d'écarter de toi la triste mort (Moréas, Iphigénie à Aulis,1903, p.254).
Absol. (Fin) prêt. Ils tiennent pour un mérite le fait que nous n'étions pas prêts. Cela prouve bien que nous ne cherchions pas la guerre (Barrès, Cahiers,t.11, 1915, p.131).[Le général:] Nous travaillons à force et, d'ici un mois, nous serons fin prêts (...) n'est-ce pas commandant? (L. Daudet, Ciel de feu,1934, p.44).[Devise scoute] Toujours prêt.
SPORTS. [Dans le commandement d'un départ de courses] V. partir2.Le départ a une importance capitale dans les courses de vitesse. Il se prend à genoux aux commandements suivants: «À vos marques!», «prêts!», puis coup de pistolet (R. Vuillemin, Éduc. phys.,1941, p.129).
En partic. Qui est habillé, paré pour sortir. Où est ta soeur et sa mademoiselle? −Pas prêtes encore; la robe d'Aimée s'attache sous le bras, tu penses! C'est mademoiselle qui la lui agrafe (Colette, Cl. école,1900, p.286).Jaume est fin prêt. Tout rasé, un foulard de coton blanc noué lâche découvre sa pomme d'Adam rousse et pointue (Giono, Colline,1929, p.194).
b) Qui est disposé, enclin (à faire, à subir quelque chose).
Prêt à.S'affirmer, se déclarer, se montrer, se sentir prêt à
Prêt à + inf.Être (tout) prêt à accorder qqc., à s'accuser, à donner un coup de main, à pardonner, à répondre, à rendre service. Dis-lui bien que, si elle s'ennuie trop et désire que je revienne, je suis tout prêt à faire mon paquet et à m'en retourner à Croisset (Flaub., Corresp.,1863, p.332).Tous les hommes sont prêts à mourir pour ce qu'ils aiment (S. Weil, Pesanteur,1943, p.66).
Prêt à + subst.Être prêt au crime, au dévouement, à la trahison, à toutes les abnégations, à tous les sacrifices. Pour éviter un acte de rigueur, je suis prêt à toutes les concessions (Sardou, Rabagas,1872, iv, 6, p.180).Le commandement [se] (...) déclarait navré d'avoir à rappeler certains officiers au respect de leur grade et de leur qualité de Français. Il s'affirmait prêt aux sanctions nécessaires (Vercel, Cap. Conan,1934, p.91).
Prêt à tout. Disposé à tout faire pour arriver à ses fins; sans scrupules. Homme de grand mérite, énergique, prompt et prêt à tout, plein d'idées, (...) résolu dans l'action, ne comptant ni peines, ni fatigues, ni dangers (Verne, Île myst.,1874, p.11).Cette réputation de conspirateur redoutable (...) de patriote prêt à tout (...) avait séduit l'imagination (...) de Pierre Roland (Maupass., Pierre et Jean,1888, p.314).
Empl. subst. Il y avait les titis, les gouailleurs, les geignards, les râleurs, les trouillards (...), les prêts-à-tout, les timorés, les furieux (Vialar, Dansons,1950, p.23).
Prêt de + inf. (vieilli).Oh, le curé... aussitôt que les gens se couchent d'un rhume, il est toujours prêt d'y courir (Aymé, Jument,1933, p.87).
2. [Qualifie une chose ou parfois un animal] Qui est en état de servir, d'être utilisé sans modification, sans délai, dont la préparation est achevée. Synon. apprêté, paré, préparé, à point pour.Tenir qqc. prêt.
a) Prêt à
α) Prêt à + inf.
[Le subst. qualifié désigne le suj. de l'inf.] J'espérais si bien te rencontrer, que tu as un appartement tout prêt à te recevoir (Balzac, Cous. Bette,1846, p.413).Toutes [les barques] étaient là, sur la dune, prêtes à reprendre la mer dès le premier calme (Queffélec, Recteur,1944, p.130).V. inattendu ex. 2.
Avec inf. passif. Les beignets furent, après quelques essais, prêts à être livrés ponctuellement juteux, dorés et sucrés à ravir (Céline, Voyage,1932, p.64).
Loc. subst. [P. ell. du déterminé] Abandonnez-vous aux plaisirs jardiniers du prêt-à-pousser. Tout commence en petits pots en plastique ensemencés, que l'on perce à la base, que l'on immerge, que l'on découvre peu à peu (Le Point,8 mai 1978, p.51, col. 4).La sécurité d'un vrai «prêt-à-éteindre» [un extincteur] (Gilb.1980).
[Le subst. qualifié désigne l'obj. de l'inf.] Synon. à point pour.Vin prêt à boire, fruit prêt à cueillir. L'herbe haute, prête à faucher (Courier, Pamphlets pol.,Gazette vill., 1823, p.187).Il eut plus de huit jours un cheval toujours sellé et prêt à monter pour aller se battre contre celui dont il croyait avoir été offensé (Chateaubr., Rancé,1844, p.156).
Loc. adj. Vêtement prêt-à-porter; maison prête à habiter; logement prêt-à-décorer. Depuis longtemps déjà, le papier peint est vendu «prêt à poser», sans marge à couper, ni colle à préparer (Habitat magazine,mars 1985, p.89, col. 1).Au fig. C'est quand même dommage qu'on n'ait pas fait du sur mesures pour une telle voix, se dit-on, qu'on se soit contenté de chansons prêtes-à-porter (Télérama,9 mars 1983, p.21).
Loc. subst. [P. ell. du déterminé]
Prêt-à-jeter. Une mentalité du «prêt-à-jeter» est maintenant largement répandue: les rasoirs et les briquets à jeter, les lampes de poche non rechargeables en sont des expressions concrètes (Le Monde,28 oct. 1977, ibid.).
Prêt-à-manger. ,,Produit de restauration rapide (petits pains en tranches et garnis d'ingrédients divers, brioches, croissants, crêpes, etc.); p.ext., lieu où sont distribués ces produits`` (J.O., 3 avril. 1982, p.3275). J'ai erré, l'estomac noué, dans une exposition inodore de boîtes de conserve et de cartons congelés [le Salon international de l'Alimentation]. Au royaume du tout emballé, vite réchauffé, sitôt consommé (...). J'étais au salon du «prêt-à-manger» (Le Nouvel Observateur,4 févr. 1978, p.102, col. 1).
Prêt à monter. ,,Ensemble de pièces détachées constitutives d'un objet, accompagnées d'un plan de montage`` (J.O., loc. cit.). Synon. kit.
Prêt à planter. Les Français se sont mis à consommer massivement la plante verte (...). Du sur mesure chez les grands de l'arbre en pot, et du prêt à planter dans les magasins à libre service (Le Nouvel Observateur,31 mai 1976, p.56, col. 3).
Prêt(-)à(-)porter. V. ce mot.
Prêt-à-poser. Les tout récents vêtements muraux de L., le «prêt-à-poser» des papiers peints (Elle,15 févr. 1971ds Gilb. 1980).
[Le subst. qualifié désigne le compl. circ. (de lieu, de moyen) de l'inf.]
Loc. adj. Votre appartement toujours «prêt à vivre» à votre arrivée: chauffage électrique Intégré d'ambiance et d'appoint, moquette douce, tissus muraux sur molleton (L'Express,16 févr. 1976, p.6, col. 1).Des patrons prêts-à-créer, d'une grande facilité d'exécution, pour une toilette de rêve (La Vie du Rail,1eravr. 1973ds Gilb. 1980).
Loc. subst. Un ensemble de prêt-à-dormir comprenant un jeu de draps et une couverture matelassée réunis par des fermetures à glissière (L'Action automobile et touristique,mai 1970,ds Gilb. 1980).Un «prêt-à-vivre» inouï Salles de bains raffinées, luxueuses moquettes et marbres au sol, textile mural, cheminée de style et un tout nouveau système d'aspiration intégré (Le Point,31 oct. 1977, p.187, col. 3).Voici revenu le temps des grandes décisions concernant les prochaines vacances. Que choisir? Les formules se sont multipliées, avec plus ou moins de bonheur, mais le prêt-à-partir au meilleur prix néglige trop souvent la justement fameuse qualité de vie (Le Nouvel Observateur,9 mars 1981, p.83).
Rem. Ces loc. adj. et subst. sont constr. sur le modèle de prêt(-) à(-)porter.
β) Prêt à + subst.Un boxeur au combat, le regard rivé à l'adversaire, le cerveau tendu, tous les muscles prêts à la parade (Martin du G., Thib.,Mort père, 1929, p.1289).L'une de ces carrières-tailleries expédie fréquemment ses pierres taillées prêtes à la pose par trains entiers (Lambertie, Industr. pierre et marbre,1962, p.73).
b) Prêt pour
Prêt pour + inf.Tout était prêt pour recevoir Lucy (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p.213).Tout est prêt pour faire sauter la citadelle ce soir (Claudel, Soulier,1944, 2epart., 9, p.1079).
Prêt pour + subst.
[désignant une action] Tout est prêt pour l'expédition: les cordes, les bidons, le briquet à essence, les cannes ferrées, le fusil (Giono, Colline,1929, p.88).Une contraction musculaire généralisée tient le corps prêt pour une ascension ou un élan (Bourgat, Techn. danse,1959, p.118).
[désignant une chose ou pers., agent ou moyen d'une action] Un beau morceau de terre qui a été plein de bois et de chicots et de racines et qu'on revoit une quinzaine après nu comme la main, prêt pour la charrue (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p.62).Pour être tout au travail, j'abandonne toute espèce de Journal jusqu'à ce que j'aie derrière moi les deux Domaines prêts pour l'éditeur (Larbaud, Journal,1934, p.321).
c) Absol. C'est toi, Louis! Ton dîner est tout prêt dans la cuisine, mon enfant. J'ai laissé la soupe à petit feu (Duhamel, Confess. min.,1920, p.115).Notre premier numéro est presque prêt; mais, dis... pourquoi ne m'as-tu rien envoyé? −Parce que je n'avais rien de prêt, répond Bernard un peu sèchement (Gide, Faux-monn.,1925, p.1149).Tout était prêt: les grains en sacs, le vin en fûts (Pesquidoux, Livre raison,1928, p.156).V. fin2I C ex. de Beauvoir.
[Qualifie un sentiment] Elle s'était demandé: «Pauvre voisin, dois-je le plaisanter sur sa chute? (...)» Sa gaieté était prête encore mieux que sa pitié (R. Bazin, Blé,1907, p.215).Il voulait me dire qu'il était prêt, que toutes ses tendresses étaient prêtes, et qu'il n'avait plus, pour les distribuer, qu'à rentrer chez lui (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p.204).
Péj. [En parlant d'idées] Tout, toujours prêt. Cette grande question de la peine de mort [était] venue jeter une passion intéressante au milieu de tout ce désoeuvrement. Le choc devint électrique, chacun avait en réserve son argument tout prêt, chacun parlait sans attendre que son tour fût venu (Janin, Âne mort,1829, p.113).Pauvre fusée éteinte aussitôt sous une avalanche de phrases toujours prêtes, et qu'il n'a pas eu seulement le pauvre mérite d'inventer! (Gobineau, Pléiades,1874, p.192).J'ai toujours une petite théorie toute prête pour expliquer ce qui me frappe (Curel, Nouv. idole,1899, ii, 3, p.205).
B. − Qui est sur le point de (faire quelque chose). [Avec encore souvent l'idée que la pers., la chose en question est justement dans l'état, la disposition qui permet de faire immédiatement qqc.] Synon. près* de.
1. Prêt à + inf.Le temps était assez beau: quelques nuages épars semblaient prêts à se dissiper (Maine de Biran, Journal,1816, p.168).Un souvenir semblait prêt à surgir, tremblait un moment comme au bord de la mémoire, puis s'enfonçait de nouveau (Bernanos, Crime,1935, p.799):
2. Au moment où elle était prête à passer, on soutenait au bord de son lit qu'on ne succombait que parce qu'on se laissait aller... Chateaubr., Mém.,t.2, 1848, p.190.
SYNT. Être prêt à défaillir, à s'évanouir, à périr, à mourir, à pleurer, à fondre en larmes, à tomber; flamme prête à s'éteindre; fleur prête à éclore, à se faner; larmes prêtes à couler; mine prête à sauter; maux, malheurs prêts à fondre sur qqn; orage prêt à éclater; soleil prêt à se coucher.
2. Prêt de + inf. (vieilli).S'il est vrai, comme on en répand le bruit, qu'un grand complot est prêt d'éclater, (...) ce complot est lié au projet de guerre que la Cour a imaginé (Robesp., Discours,Guerre, t.8, 1792, p.150).Madame Jérôme Bonaparte, prête d'accoucher, ne put débarquer en France et fut obligée d'aborder en Angleterre (Chateaubr., Mém.,t.2, 1848p.392).
N'être pas prêt de. Avoir peu de chance de, ne pas risquer de (ou seulement dans un avenir éloigné). Tant que les radicaux suisses (...) continueront à tenir l'autorité dans la confédération et je crois que grâce à l'inertie nationale ce fait-là n'est pas encore prêt de finir, les puissances devront s'attendre à ne recevoir de la Suisse (...) que des mauvais procédés (Gobineau, Corresp.[avec Tocqueville], 1850, p.120).Si le baron se met à faire de l'oeil au contrôleur, nous ne sommes pas prêts d'arriver, le train va aller à reculons (Proust, Sodome,1922, p.1041).Le début de la sédimentation est plongé dans un mystère qui n'est pas prêt d'être dissipé (Combaluzier, Introd. géol.,1961, p.66).
Rem. ,,Cet emploi est aujourd'hui condamné. «Il ne faut pas confondre: je suis prêt à partir (= «je suis disposé à partir») avec: je suis près de partir (= «je suis sur le point de partir»)`` (Communiqué de l'Académie du 19 nov. 1964 cité par Dupré 1972).
Prononc. et Orth.: [pʀ ε], [pʀ εt]. Homon. près. Ac. 1694, 1718: prest, -este; dep. 1740: prêt, -ête. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 (en parlant de choses) «entièrement préparées» (Alexis, éd. Chr. Storey, 77); 1585 le dîsner est prest (N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, 94); 2. ca 1100 prez (en parlant d'une personne) «qui est capable, en état de faire quelque chose» (Roland, éd. J. Bédier, 295); ca 1165 prest de «disposé à» (Benoît de Ste-Maure, Troie, 20334 ds T.-L.); 1260 prest à (E. Boileau, Métiers, 145, ibid.); 1673 être prêt à tout (Molière, Malade imaginaire, III, 14); 1934 être fin prêt (L. Daudet, loc. cit.); 3. ca 1180 preste de «sur le point de» (Marie de France, Fables, 8, 2 ds T.-L.). Du b. lat. praestus, de l'adv. lat. praesto «sous la main», «ici présent», «à la disposition». Fréq. abs. littér.: 7726. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 10669, b) 10328; xxes.: a) 10538, b) 11882.