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PRÉVENU, -UE, part. passé, adj. et subst.
I.− Part. passé de prévenir*.
II.− Adj. et subst.
A.− Adj. Disposé mentalement (pour ou contre quelqu'un ou quelque chose); qui a un préjugé favorable ou défavorable à l'égard de quelqu'un, quelque chose. Je suis toujours prévenu contre Béranger, avec ses amours dans les greniers, et son idéalisation du médiocre (Flaub., Corresp.,1847, p. 67).Je substituai à mes juges ordinaires, tous prévenus en ma faveur, un tribunal rechigné, prêt à me condamner sans m'entendre (Sartre, Mots,1964, p. 106).
Absol., souvent péj. Disposé contre quelqu'un ou quelque chose. Anton. impartial.Un écrivain aussi peu prévenu en ce domaine [du jeu] que Jean Giraudoux (Jeux et sports,1967, p. 5):
... parmi les productions exotiques, (...) celle contre laquelle une médecine minutieuse, ignorante ou prévenue s'est élevée avec le plus de fureur et avec le moins de fondement, c'est le café. Cabanis, Rapp. phys. et mor.,t. 2, 1808, p. 89.
B.− Adj. et subst., DROIT
1. Adj. Qui est appelé à répondre d'une infraction pénale devant la justice et particulièrement devant le tribunal correctionnel ou le tribunal de police. Des millions de criminels non prévenus, au sens où la police use de ce mot, se déchargent des culpabilités trop évidentes, qu'endossent les imbéciles des prisons et des bagnes (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 166).Tout individu arrêté ou incarcéré à raison d'une infraction à la loi pénale, et qui se trouve détenu soit dans les locaux de police, soit dans une maison d'arrêt, mais n'a pas encore été jugé, est qualifié de prévenu (Rev. pénitentiaire de dr. pénal,mars 1956, p. 154).
2. Subst. Individu appelé à répondre d'une infraction pénale devant la justice, en attente d'un jugement définitif. Vraiment, à les voir ainsi l'un en face de l'autre (...) jamais on n'aurait dit une enfant devant son grand'père, mais bien une prévenue devant son juge d'instruction (A. Daudet, Fromont jeune,1874, p. 300).Vous n'êtes ici que comme témoin; mais si vous essayez d'égarer l'instruction, vous pourriez bien y revenir en prévenu (A. Daudet, Nabab,1877, p. 204).
Prononc. et Orth. : [pʀevny], [pʀ ε-], v. prévenance. Ac. 1694 : prevenu, -üe; 1718 : pre-, -ue; dep. 1740 : pré-, -ue. Étymol. et Hist. A. Subst. 1585 dr. « accusé » (Noël du Fail, Contes et Discours d'Eutrapel ds Œuvres, éd. J. Assézat, t. 1, p. 254). B. Adj. 1. 1611 dr. « qui est considéré comme coupable » (Cotgr.); 2. 1662 « qui est d'avance bien ou mal disposé à l'égard de quelqu'un ou de quelque chose » (Molière, Ecole des Femmes, V, 7 ds Œuvres, éd. E. Despois, t. 3, p. 272 : Votre fils à cet hymen résiste, Et son cœur prévenu n'y voit rien que de triste). Part. passé de prévenir*. Fréq. abs. littér. : 1 653. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 556, b) 2 032; xxes. : a) 2 438, b) 2 293. Bbg. Raymondis (L.M.), Le Guern (M.). Le Lang. de la justice pénale. Paris, 1976, pp. 135-137.