Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
POURVOIR, verbe trans.
A. − Empl. trans. dir.
1. Pourvoir qqn (de qqc.).Mettre quelqu'un en possession de ce qui lui est nécessaire ou utile. Synon. munir, nantir.On y avait suivi le métier des armes jusqu'à son père, Joachim, qui se fit pourvoir d'une charge de conseiller au parlement de Bretagne (Valéry,Variété V, 1944, p.211).
Empl. pronom. réfl. On obligea les porteurs de se faire inscrire, puis de se pourvoir de cartes d'admission (Marat,Pamphlets, Dénonc. Necker, 1790, p.190).Vous me demandez comment vous vous y prendrez pour résister à ces messieurs, sans bateaux, sans munitions, dont j'ai dû me pourvoir à vos dépens (Claudel,Soulier, 1929, 3ejournée, 2, p.829).
En partic., vx et littér. Pourvoir qqn.Établir quelqu'un par un mariage, par un emploi. Cette bonne Henriette goûtait un plaisir de veuve à marier les gens; si bien que, lorsqu'elle avait pourvu les filles, il lui arrivait de laisser les pères choisir des amies dans sa société (Zola,Bonh. dames, 1883, p.453).
Au fig. Doter quelqu'un de quelque chose d'agréable, d'avantageux. Synon. gratifier.La nature l'a pourvue d'un appétit remarquable (About,Grèce, 1954, p.338).
2. Pourvoir qqc. (de qqc.).Munir quelque chose de ce qui lui est nécessaire ou utile. Synon. approvisionner, équiper, fournir.Encore de nos jours, le marché aux herbes, à Copenhague, est pourvu par des Hollandais transplantés en Danemarck au commencement du seizième siècle (Bonstetten,Homme Midi, 1824, p.29).La ville était forte (...). L'arsenal était pourvu; les magasins regorgeaient de vivres (A. France,J. d'Arc, t.1, 1908, p.492).Il est indispensable, pour atteindre un tel but, de moderniser les fermes et leurs vacheries, de les pourvoir d'eau potable et d'électricité, de machines à traire et d'installations frigorifiques (Brunerie,Industr. alim., 1949, p.63).
En partic. [Le suj. désigne celui qui nomme à un poste ou celui qui occupe un poste] Pourvoir un poste. Faire qu'un poste soit occupé. Mais les agrégés ne suffirent pas à pourvoir tous les postes des lycées (Encyclop. éduc., 1960, p.317).
B. − Empl. trans. indir. Pourvoir à qqc.
1. Faire ou fournir ce qui est exigé par (un besoin, une situation). Synon. parer.Pourvoir aux besoins de qqn, aux frais de qqc. Ne pouvant tout faire, j'ai pourvu au plus pressé (Toepffer,Nouv. genev., 1839, p.203).«Allez faire un somme», reprit le lieutenant. «Demain, on pourvoira au nécessaire (...)» (Martin du G.,Thib., Cah. gr., 1922, p.652).Paris leur est étranger; leur famille ne peut les entretenir: il faut qu'ils pourvoient à leur subsistance (Faral,Vie temps st Louis, 1942, p.104).
Empl. impers. Les membres (...) sont déclarés démissionnaires d'office et il est pourvu à leur remplacement dans le délai d'un mois (Réforme hospit., 1959, p.8).
2. En partic. Pourvoir à (un poste ou un mot du même paradigme). Nommer à. Le pape, l'évêque pourvoyait à cette sorte de bénéfices. On n'a pas encore pourvu à cet emploi (Ac.1835-1935).
C. − Empl. pronom., DR. Former un pourvoi. Il nous suffira, dans les trois jours, de nous pourvoir en cassation (Clemenceau,Iniquité, 1899, p.278).
Prononc. et Orth.: [puʀvwa:ʀ], (il) pourvoit [-vwa]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. v. voir sauf fut.: il pourvoira; cond.: il -voirait; passé simple: il -vut; subj. imp.: qu'il -vût. Étymol. et Hist. A. 1. Déb. xiies. «prévoir» (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 196); 2. fin xiies. «procurer quelque chose à quelqu'un» (Sermons St Grégoire sur Ezéchiel, 41, 40 ds T.-L.); ca 1480 part. passé «dotée de quelque chose d'agréable» (Mystere V. Testament, éd. J. de Rothschild, VI, 67); av. 1615 «mettre quelqu'un en possession d'un avantage» (Pasquier, Recherches de la France, 507); 3. 1282 pourveoir aucun en norreture/en heritage «le nourrir et l'éduquer, l'instituer comme son héritier» (Gouvernement des rois, 158, 22 ds T.-L.); 4. 1690 «munir une chose» (Fur.). B. 1174-76 pourveoir a (Guernes de Pont-Sainte-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 3304); 1668 pourvoir aux besoins de qqn (La Fontaine, L'Aigle, la laie et la chatte ds Fables, L. III, 6); 1772 pourvoir aux frais de (Diderot, Supplem. Voy. de Bougainville, éd. H. Dieckman, I, p.10). C. Ca 1165 sei porveeir de «s'approvisionner» (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 15234); 1680 dr. se pourvoir «former un pourvoi» (Rich.). Du lat. providere «voir en avant», «prévoir», «pourvoir à», «être prévoyant». Fréq. abs. littér.: 581. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1399, b) 563; xxes.: a) 649, b) 582.