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POUMON, subst. masc.
A.− ANATOMIE
1. Organe principal de la respiration des mammifères, des oiseaux, des reptiles et de certains invertébrés, où se font les échanges gazeux entre l'organisme et le milieu extérieur, constitué d'un tissu spongieux, extensible, très vascularisé. Synon. (en bouch.) mou.Classe de vertébrés à sang froid caractérisés par la présence de branchies dans leur jeune âge (têtards) et de poumons à l'état adulte (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 166).Lorsqu'on examine au microscope, une coupe pratiquée dans un poumon de mammifère on observe immédiatement un très grand nombre de « trous » qui sont les cavités des alvéoles pulmonaires, pleines d'air chez l'être vivant (Camefort, Gama, Sc. nat.,1960, p. 142):
On réserve d'ordinaire le nom de voix au son que les animaux produisent en faisant sortir l'air de leurs poumons, au travers de leur glotte : dans ce sens il n'y a que les animaux à poumons c'est-à-dire, les mammifères, les oiseaux et les reptiles, qui aient une voix. Cuvier, Anat. comp.,t. 4, 1805, p. 445.
2. En partic. Chacun des deux organes respiratoires de l'homme situés dans la cavité thoracique (l'un à droite divisé en trois lobes, l'autre à gauche divisé en deux lobes), séparés par le médiastin et entourés par la plèvre. Avoir de bons poumons; des poumons robustes, solides; poumon congestionné, tuberculeux; cancer, gangrène, lésion, perforation, ulcération du poumon; radiographie des poumons. Le parfum des orangers devenait plus pénétrant; on le respirait avec ivresse, en élargissant les poumons pour le boire profondément (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Sœurs R., 1884, p. 1265).Le poumon, dit Laguesse, est un arbre creux, ramifié presque à l'infini, dont les nombreuses branches sont les bronches, dont les rameaux ultimes ou canaux alvéolaires s'élargissent, s'alvéolisent et changent de structure pour revêtir les caractères des surfaces respiratoires (A. Calmette, Infection bacill. et tubercul.,1920, p. 128).Je ne pus douter que mon état lui paraissait assez grave. Il prescrivit je ne sais plus quel révulsif pour décongestionner mes poumons, et promit de revenir le lendemain (Gide, Si le grain,1924, p. 559).
MÉD. Poumon artificiel, d'acier. Appareil de respiration artificielle constitué d'une caisse étanche, dans lequel le malade atteint de paralysie respiratoire est allongé, et qui entretient la ventilation pulmonaire de celui-ci. Locaux comportant six à dix chambres d'isolement pour le traitement des formes respiratoires spinales ou bulbaires, et dotés de l'équipement nécessaire en appareils respirateurs des différents types : − appareils classiques (poumons d'acier); − appareils en cuirasse : fonctionnant d'une façon autonome, susceptibles d'être utilisés lors du transport du malade (Organ. hospit. Fr.,1957, p. 36).
Locutions
Cracher ses poumons (pop.). Tousser, expectorer abondamment par le fait de la tuberculose pulmonaire ou d'une cause irritante. Les deux amis étaient jetés dans l'orangerie, au milieu de milliers de prisonniers qui remplissaient l'immense cave. Toute pleine d'une poussière blanche, que le pas de chaque prisonnier soulevait, faisant des « nuages d'albâtre » dans lesquels tout le monde toussait à cracher ses poumons (Goncourt, Journal,1872, p. 866).Une femme maigre et brune, debout, les dévisageait; pendant que, derrière elle, dans l'ombre, apparaissait le profil noyé d'un petit homme pâlot, en train de cracher ses poumons (Zola, L'Œuvre,1886, p. 68).P. métaph. En quelques kilomètres on passe de deux cent cinquante mètres d'altitude à plus de mille mètres. La voiture crache ses poumons et sue dans son radiateur (T'Serstevens, Itinér. esp.,1933, p. 61).
Aspirer, respirer à pleins poumons. Respirer profondément. Quand le chasseur part le matin, aux premières blancheurs de l'aube, rempli d'ardeur et d'espérance, il aspire l'air à pleins poumons (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 200).Emmanuel se pencha à la fenêtre. Il respira à pleins poumons une odeur de lilas, puis, tournant sur lui-même, commença ses ablutions (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 351).P. métaph. Après tant de jours passés dans un lourd recueillement, Anna aspirait à pleins poumons cette vie qui s'élargissait à la lumière (Reider, MlleVallantin,1862, p. 122).
P. méton. Voix considérée du point de vue du souffle qui lui confère sa force. Avoir du poumon, de bons poumons; crier, brailler à pleins poumons, de tous ses poumons. Synon. s'époumonner.Chacun parlait sans attendre que son tour fût venu et criait de toute la force de ses poumons (Janin, Âne mort,1829, p. 114).Allons le débaucher! Ohé! Camarades! Qui est-ce qui vient débaucher Cloquet? Les deux mains en porte-voix, Tournabien avait crié cela de tous ses poumons (R. Bazin, Blé,1907, p. 113).Son principal moyen d'action, c'étaient ses réunions publiques où il tombait, à la force du poumon, la candidature rivale (A. France, Île ping.,1908, p. 345).
P. métaph. En se penchant par une des ouvertures ménagées au-dessous du pont [du navire], on aperçoit les gigantesques poumons d'acier qui halètent dans la poitrine du monstre (Bourget, Ét. angl.,1888, p. 7).
B.− P. anal. Espace dont la couverture végétale est propre à entretenir le renouvellement de l'air d'un lieu. Parcs entourant des demeures princières, jardins attenant à des maisons bourgeoises, promenades ombragées occupant l'emplacement d'une ceinture militaire démantelée. Les deux derniers siècles ont entamé avec voracité ces réserves, authentiques poumons de la ville (Le Corbusier, Charte Ath.,1957, p. 39).
REM.
Poumonique, adj.,vieilli. Atteint de tuberculose pulmonaire. Synon. poitrinaire, pulmonique (vieilli), tuberculeux.Donnez-moi le feu et une poignée de fougère sèche. C'est bien! soufflez à présent; vous n'êtes pas poumonique? (Sand, Mare au diable,1846, p. 72).
Prononc. et Orth. : [pumɔ ̃]. Ac. 1694, 1718 : poulmon; dep. 1740 : poumon. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 pulmun « organe de la respiration » (Roland, éd. J. Bédier, 1278); ca 1160 poumon (Troie, éd. L. Constans, 9905); 1694 expr. cracher ses poumons (Ac.); 2. 1671 fig. perdre son poumon « s'époumoner, se fatiguer à parler ou à crier » (Mmede Sévigné, Corresp., 8 avr., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 210); 1690 user ses poulmons (Fur.); 1694 avoir de bons poumons (Ac.); 1811 de toute la force de ses poumons (Jouy, Hermite, t. 1, p. 136 : ces messieurs y discutent [...] de toute la force de leur esprit et de leurs poumons); 1844 crier à pleins poumons (Balzac, Paysans, p. 212); 3. 1933 p. anal. en parlant des jardins publics et des parcs d'une ville (Morand, Londres, p. 116 : On les appelle parfois [les parcs et les squares] les « poumons » de Londres); 4. 1946 poumon d'acier (Prévert, Paroles, p. 242); 1953 poumon artificiel (Lar. 20eSuppl.). Du lat. pulmo, -onis « poumon ». Au sens 3, prob. calque de l'angl. lung, att. dans ce sens dès 1808 (NED). Fréq. abs. littér. : 1 000. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 207, b) 1 159; xxes. : a) 1 038, b) 1 123. Bbg. Gohin 1903, p. 279 (s.v. poumonique).