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POTIN1, subst. masc.
A. − Fam., souvent au plur. Bavardages, commérages généralement médisants; chronique mondaine plus ou moins scandaleuse. Synon. cancan (fam.), on-dit, racontar (fam.), ragot (fam.).C'étaient des potins interminables avec les voisines (Zola, Assommoir,1877, p.498).Que m'importe son mariage et ce potin d'un adultère? (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1907, p.49).L'air candide d'une petite fille bien sage, les yeux brillants (...) qui regardaient de côté, malignement, guettant tous les potins, happant toutes les polissonneries de la conversation (Rolland, J.-Chr.,Foire, 1908, p.732).V. concierge ex. de Van der Meersch et ex. 4.
Loc. verb. Faire des potins sur qqn. Faire de petites médisances. Synon. fam. cancaner, potiner.Est-ce qu'on n'aurait pas fait à Monsieur des potins sur MlleAlice? (Bourget, Tapin,Fille-mère, 1927, p.186).
B. − P. ext., pop.
1. Grand bruit, tapage, vacarme; chamaillerie, querelle. Synon. boucan (fam.), foin (pop.), raffut (pop.), ramdam (pop.), tintamarre.Un potin infernal, du diable, de tous les diables; quel potin! Le poêle (...) s'écroula bruyamment (...) les hommes (...) se redressèrent noyés de suie, de larges plaques noires aux épaules. Alors le potin devint assourdissant: −Tas de cochons! −Bougres de fantassins! −Eh ben! mince alors, nous sommes frais! (Courteline, Train 8 h 47,1888, 1repart., vi, p.70).
2. Loc. verb. Faire du potin
a) Faire du bruit, du tapage. Laisse-les donc s'amuser ces gamins, moi, j'aime que ça remue et que ça fasse du potin. Si tu veux que je te dise, les tiens m'ont l'air trop sérieux, ils ne gueulent pas assez fort (Aymé, Jument,1933, p.159).
b) Au fig. Causer un scandale. Synon. faire du bruit*, faire du foin* (pop.).Le potin que sa mort [de M. Jean Croissy] a fait ici, à l'époque! Pensez. (...) On le noie, en l'assommant, dans l'eau, avec des pierres! (Bourget, Actes suivent,1926, p.49):
. Quel étrange potin Louis a-t-il été faire au sujet d'une pièce de vous insérée dans L'Ermitage? On n'y comprend rien. J'ai pensé (et j'ai pensé juste, n'est-ce pas?) que sa vertueuse et furibonde indignation venait toute de lui... Gide, Corresp.[avec Valéry], 1891, p.96.
Prononc. et Orth.: [pɔtε ̃]. Homon. et homogr. potin2. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1811 «commérage» (Chateaubr., Corresp., t.1, p.364); b) 1884 faire des potins sur qqn (Maupass., Contes et nouv., t.2, Armoire, p.568); 2. a) 1875 «tapage» (Figaro, mai d'apr. Larchey 1878, p.295); b) 1881 faire du potin «faire du tapage» (Rigaud, Dict. arg. mod., p.309). Empr. au norm. potin «commérage» (1625-55, David Ferrand, Muse normande, éd. A. Héron, t.1, p.5), déverbal du norm. potiner «bavarder» (sans doute déjà en usage vers 1800 d'apr. FEW t.9, p.270b, note 20), prob. issu du subst. norm. potine signifiant «chaufferette» (id.) et dér. de pot1*, en raison de l'habitude qu'avaient les femmes, lorsqu'elles se réunissaient en hiver pour causer, d'apporter leurs chaufferettes (potines). V. FEW t.9, p.265b et p.270b, note 20.
DÉR.
Potinage, subst. masc.,fam. Action de faire des potins, des cancans; résultat de cette action. Synon. fam. cancanage, cancannerie, commérage.Alors ce bruit infâme courait donc? (...) c'était une rumeur, un de ces potinages scandaleux, qui se lèvent des villes comme la boue de leurs pavés! (Estaunié, Simple,1891, p.104). [pɔtina:ʒ]. 1reattest. [1861 «commérage» (Goncourt, Journal, 31 mars d'apr. Fuchs)]; 1877 «id.» (Journal de Genève, 17 mars ds Littré Suppl.); de potin1, suff. -age*. Le norm. connaît déjà potinage «commérage» au xviies. (1625-55, David Ferrand, Muse normande, éd. A. Héron, t.3, p.93).