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POSSESSEUR, subst. masc. et adj. masc.
I. − (Celui) qui possède.
A. − (Celui) qui possède quelque chose.
1. (Celui) qui dispose en maître de (quelque chose) et qui peut en tirer profit et jouissance. La libéralité de ce parent, qu'il ne connaissait pas, l'avait fait riche: il était possesseur de près de deux cents florins (Karr,Sous tilleuls, 1832, p.62).La Peau de chagrin du roman de Balzac se contractait, se réduisait, à mesure que son possesseur, terrifié, assouvissait un désir (Mauriac,Journal 1, 1934, p.56).
Les possesseurs. Synon. les possédants (v. possédant III B):
1. Il s'agit de l'établissement de la propriété parmi les hommes, sous le symbole de deux races, l'une appelée Caïn, la race des possesseurs ou propriétaires, et l'autre appelée Abel, la race de ceux qui ne possèdent pas. P. Leroux,Humanité, 1840, p.573.
DR. CIVIL. Celui qui exerce la possession sur un bien, qui se comporte vis-à-vis d'un bien comme s'il en était propriétaire. Il est pareillement libre en tout temps au propriétaire ou possesseur et même fermier, de détruire le gibier dans ses récoltes non closes (La Hêtraie,Chasse, vén., fauconn., 1945, p.134).
Possesseur de bonne foi. En matière immobilière, le possesseur de bonne foi acquiert la propriété au moyen de la prescription abrégée de 10 à 20 mois. En matière mobilière, le possesseur de bonne foi devient immédiatement propriétaire (Lemeunier1969).
2. (Celui) qui détient un pouvoir, un droit dont il peut jouir. Des bourgeois possesseurs de droits seigneuriaux ou d'offices se groupaient pour arrêter la révolution (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p.150).
3. GRAMM. ,,On appelle possesseur le sujet d'une phrase comportant le verbe avoir et un complément d'objet: Pierre a un chapeau`` (Ling. 1972).
B. − (Celui) qui possède quelqu'un.
1. [La pers. possédée est assimilée à un bien matériel] Celui qui dispose en maître de (quelqu'un) et qui peut en tirer profit et jouissance.
Vx. Possesseur d'esclaves. Plus tard j'entrais, en ma qualité de possesseur d'esclaves, dans l'armée confédérée où je devins colonel (Verlaine,OEuvres compl., t.4, L. Leclercq, 1886, p.159).
2. [La pers. possédée est une femme] Il l'avait prise par les épaules, et la tenait devant lui, palpant de ses deux mains la saillie des omoplates. Il s'écarta légèrement, sans retirer ses mains, et la contempla, de haut en bas, en possesseur (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p.215).
Empl. adj., en appos. Ils n'étaient pas moins dissemblables au point de vue moral: l'un bon vivant (...) possesseur insouciant d'une danseuse; l'autre (...) tourmenté d'amour et de théologie (Feuillet,J. de Trécoeur, 1872, pp.24-25).
C. − Au fig. (Celui) qui possède quelque chose.
1. [Le compl. désigne un savoir ou un savoir-faire] (Celui) qui détient, qui peut jouir, tirer profit de. L'imagination aidant on se croirait en présence de quelque extraordinaire alchimiste possesseur de toutes les connaissances (Gilles de La Tourette,L. de Vinci, 1932, p.88):
2. Le métier de «taupier», de chasseur de taupes, n'est pas exercé dans nos contrées (...). Possesseurs de père en fils du secret professionnel, ils le gardent avec des lèvres ironiquement closes et des yeux fuyants qui arrêtent les questions. Pesquidoux,Chez nous, 1921, p.226.
2. [Le compl. désigne une qualité, une aptitude mor. ou phys.] (Celui) qui est pourvu de. Voici Monsieur de Grindot, jeune homme distingué d'autre part, et possesseur d'un grand talent (Balzac,C. Birotteau, 1837, p.101).Il est question d'un homme qui fait l'argenterie chez les Ganderax, possesseur d'une voix de ténor (Goncourt,Journal, 1895, p.786).
II. − Rare. (Celui) qui se possède, qui a la maîtrise, le contrôle de soi. Il reconnut du premier coup ce qu'il aimait par-dessus tout: un véritable homme, fort, net, possesseur de soi-même (Barrès,Cahiers, t.12, 1920, p.307).
REM.
Possesseuse, adj. fém.,hapax. Je songe que peut-être cette humble herbe que je foule au pied, attend, possesseuse d'un secret, que l'homme formule enfin la question dont elle serait la réponse (Gide,Journal, 1925, p.810).
Prononc. et Orth.: [pɔsεsoe:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1284 possessor «celui qui a la jouissance et l'usage d'un bien» (Fontevrault, A. Maine-et-Loire ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. possessor «possesseur, propriétaire» (de possessum, supin de possidere «posséder». Fréq. abs. littér.: 600. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1604, b) 635; xxes.: a) 572, b) 497. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.382.