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PONTIFE, subst. masc.
A. −
1. HIST. ROMAINE. Ministre du culte faisant partie d'un collège ayant juridiction et autorité dans les choses de la religion. Le collège des pontifes. Il fut dont décidé que la moitié des pontifes et des augures seraient désormais choisis parmi la plèbe (Fustel de Coul.,Cité antique, 1864, p.398).
Grand(-)pontife, souverain pontife. Chef de ce collège. Scipion Nasica, souverain pontife (Michelet,Hist. romaine, t.2, 1831, p.133).Jules César, devenu grand pontife, entreprit la réforme du calendrier (Alain,Propos, 1921, p.246).
2. RELIG. CATH.
a) Dignitaire de l'Église; en partic., évêque. Le grand archevêque Absalon de Lund (...) à la fois guerrier intrépide et saint pontife (Montalembert,Ste Élisabeth, 1836, p.xxxii).Les infatigables efforts de tant d'illustres docteurs ou pontifes pour combattre l'arianisme (Comte,Philos. posit., t.5, 1839-42, p.309).Je vais devenir évêque, pontife. Mais qu'est-ce qu'un évêque, un pontife? (Dupanloup,Journal, 1849, p.109).V. invoquer ex. 1.
En appos. Confesseur pontife. La patience dont il est parlé au Commun des Martyrs Pontifes (Bloy,Femme pauvre, 1897, p.159).
b) (Souverain) pontife; pontife romain, de Rome. Pape. Ce saint pontife [Grégoire XIII] réunissait toutes les vertus apostoliques (Stendhal,Abbesse Castro, 1839, p.147).[Jansénius] avait écrit une longue dédicace au Pontife romain (Bremond,Hist. sent. relig., t.4, 1920, p.109):
1. ... les Conciles de Constance, de Bâle, de Pise ont déclaré que les Conciles oecuméniques sont supérieurs au Pape, alors que le Concile du Vatican a défini l'infaillibilité du Souverain Pontife à côté et, en fait, au-dessus de celle du Concile. Boegnerds Foi et vie, 1936, p.113.
Loc., péj. De pontife. [En parlant d'une attitude] Qui a certaines caractéristiques (en particulier, solennité allant jusqu'à l'affectation) propres à un pontife. Des airs de pontife. Le père et la mère Kallenberg qui, avec des gestes de pontifes, ont hissé le pavillon aux couleurs allemandes (Goncourt,Journal, 1874, p.993).
3. RELIG. JUIVE. Grand-prêtre:
2. Le secret de la prononciation véritable des consonnes sacrées a disparu avec le sacerdoce d'Israël, l'une des prérogatives des pontifes ayant été d'appeler les bénédictions célestes sur leur peuple, en proférant le Nom. Weill,Judaïsme, 1931, p.98.
4. Toute autre personne revêtue d'un ministère sacré. Le pontife suprême, le Dalai Lama, cumule le pouvoir religieux et politique (Philos., Relig., 1957, p.54-2).
En appos. avec valeur d'adj. On vit s'établir ici des princes pontifes, là des familles ou des tribus sacerdotales (Condorcet,Esq. tabl. hist., 1794, p.23).
B. − P. anal., gén. péj. Personne faisant autorité dans un domaine et ayant souvent une conscience excessive de son importance. M. de Bonald n'était pas seulement pour la France d'alors un grand publiciste, c'était un pontife de la religion et de la monarchie (Lamart.,Nouv. Confid., 1851, p.293).Le succès commençait de bien poindre, et je m'amusais de la fureur qu'allumait chez quelques pontifes le seul fait d'oser écrire ou prononcer mon nom (Jammes,Mém., 1923, p.29).Il n'y a pas de raison pour que le charlatan n'ait pas «la main plus heureuse» que le grand pontife de la faculté (G. Marcel,Journal, 1923, p.287).
Empl. adj. Je l'ai trouvé [Victor Hugo] ... charmant! Je répète le mot, pas du tout grand homme, pas du tout pontife (Flaub.,Corresp., 1872, p.353).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Il avait en lui [Alfred de Vigny], je le répète, du pontife (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t.6, 1864, p.426).
Prononc. et Orth.: [pɔ ̃tif]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1294 pontifice titre donné au pape (Mir. S. Eloi, 66, Peigné ds Gdf.); déb. xvies. souverain pontif (Fossetier, Cron. marg., ms. Bruxelles 10509, fo154 vods Gdf. Compl.); 2. 1538 «personne revêtue d'un ministère sacré» (Est.); 1680 «ministre du culte» (Rich.); 3. 1611 «homme riche, magnificent» (Cotgr.); 1794 pontifes du crime «maîtres en matière de» (Chénier, Odes, p.231); 1872 adj. «pontifiant, qui affecte de la majesté» (Flaub., loc. cit.). Empr. au lat. pontifex «pontife» et «prêtre chrétien, évêque, prélat», cf. fin xes. pontifex «grand prêtre des juifs» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 177). Fréq. abs. littér.: 695. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1644, b) 944; xxes.: a) 1081, b) 395.