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POLYPHONIE, subst. fém.
A. −
1. MUSIQUE
a) [Dans la mus. vocale, en partic. du xiiieau xvies.] Procédé d'écriture qui consiste à superposer deux ou plusieurs lignes, voix ou parties mélodiquement indépendantes, selon des règles contrapuntiques; p.méton., composition écrite selon ce procédé. Les XVeet XVIesiècles sont, pour toute l'Europe (...) un prodigieux Âge d'Or de la polyphonie vocale dont le prestige est tel (...) que l'on a tendance à désigner par «musique polyphonique» la seule musique vocale de ces deux siècles de perfection (Candé1961):
1. La musique destinée à l'office est «sacrée et liturgique dans la proportion même où par le mouvement, l'inspiration et le goût, elle se rapproche des mélodies grégoriennes». La polyphonie classique de la Renaissance nous est donnée en exemple, comme ayant particulièrement bien réalisé cet idéal. Potiron, Mus. église,1945,p.15.
b) P. ext. Superposition de deux ou plusieurs mélodies indépendantes, vocales et/ou instrumentales, ayant un rapport harmonique ou non. Anton. monophonie.Il n'est pas de musique, si ce n'est l'extraordinaire polyphonie des orchestres balinais [de Bali] (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.168).À l'intérieur de la musique traditionnelle, (...) le timbre n'est pas un paramètre, ne sert, après tout, qu'à distinguer les voix de la polyphonie (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p.181):
2. Je croyais tous ces chants [des Sara] monophoniques. Et on leur a fait cette réputation, car jamais de «chants à la tierce ou à la sixte». Mais cette polyphonie par élargissement et écrasement du son est si désorientante pour nos oreilles septentrionales, que je doute qu'on la puisse noter avec nos moyens graphiques. Gide, Retour Tchad,1928,p.893.
2. P. anal. [Dans l'analyse du discours] Qualité de moyens d'expression propres à produire des formes et genres littéraires variés. À travers les concepts de «plurilinguisme» et de «frontières», de «polyphonie» et de «points de vue (...) s'élaborent en un même mouvement des analyses, historiquement ancrées, de formes et genres littéraires (le rire, le roman), et une théorie de la production du discours et du sens, matériaux pour les premiers (J. Authier-Revuzds DRLAV1982no26, p.102).
B. − LING. ,,Qualité d'un signe graphique propre à représenter plusieurs sons différents`` (Mar. Lex. 1933). Chaque graphème akkadien présente en principe une polyphonie abondante et la double possibilité de représenter directement un contenu ou de se référer à une expression phonique (E. Alarcos Llorachds Langage, 1968, p.533).
Prononc. et Orth.: [pɔlifɔni]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist.1. 1862 ling. (Vivien de Saint-Martin, Les Fouilles de l'Assyrie ds R. germ. et fr., t.19, p.501); 2. 1875 mus. (Gevaert ds R. crit., 1ermai, p.286 ds Littré Suppl. 1877). Empr. au gr. π ο λ υ φ ω ν ι ́ α «grand nombre de voix ou de sons (en parlant d'oiseaux, de flûtes)», dér. en -ι α (suff. -ie*) de π ο λ υ ́ φ ω ν ο ς (polyphone*). Au sens 1, cf. angl. polyphony (Hinks, On the polyphony of the assyro-babylonian cuneiform writing, Dublin, 1863 ds Lar. 19e); au sens 2, angl. polyphony (1864 ds NED). Fréq. abs. littér.: 23.
DÉR.
Polyphoniste, subst. masc.,mus. Musicien dont les oeuvres sont composées selon les principes de la polyphonie. Le groupe de la Schola doit tout autant à Bach, à travers Franck, tout autant à nos polyphonistes de la Renaissance, à travers Bordes, qu'à l'auteur de Parsifal (Dumesnil, Hist. théâtre lyr., 1953, p.187). [pɔlifɔnist]. 1reattest. 1885 (Gevaert, Harm., p.286); de polyphonie, suff. -iste*; att. en angl. polyphonist en 1864 dans ce sens (NED).