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POLÉMIQUER, verbe intrans.
Faire de la polémique; engager une polémique. Mais organiser des comités, donner audience, polémiquer, ce sont besognes où je ne mets que la partie de moi-même qui m'est commune avec le reste des hommes (Barrès,Jard. Bérén., 1891, p.120).Puis vint la fondation de notre quotidien, et nous polémiquâmes avec le Temps. À partir de là, quand on parlait de moi à Hébrard, il répondait, avec une affectueuse brusquerie: «Léon, oh quel imbécile!» Il signifiait ainsi que les vieilles amitiés doivent demeurer à l'abri des polémiques partisanes, et certes il avait raison (L. Daudet, Brév. journ., 1936, p.49).Je te déconseille donc la polémique. Car elle ne mène à rien. Et ceux qui se trompent en refusant tes vérités au nom de leur propre évidence, dis-toi qu'ainsi, au nom de ta propre évidence, si tu polémiques contre eux, tu refuses leur vérité. Accepte-les. Prends-les par la main et guide-les (Saint-Exup., Citad., 1944, p.631).
REM. 1.
Polémiser, verbe intrans.,synon.,rare. La polémique est, en effet, une petite guerre que se font des écrivains, des journalistes, des politiciens, etc... dont les points de vue, les opinions, les convictions s'opposent. Polémiquer ou polémiser, selon certaines éditions du Larousse classique illustré, c'est donc discuter publiquement avec un ou plusieurs contradicteurs, c'est une discussion entre gens utilisant la plume pour exprimer leurs idées, leur sentiment ou... leur ressentiment (Coston, A.B.C. journ., 1952, p.133).
2.
Polémiqueur, -euse, subst.Personne qui se complaît dans la polémique. Et dans l'affaire Dreyfus même je ne serais pas surpris que l'État-Major dreyfusiste, l'entourage de Dreyfus (...) aient toujours considéré Bernard Lazare (...) comme un polémiste et un polémiqueur (Péguy, Notre jeun., 1910, p.55).
Prononc.: [pɔlemike], (il) polémique [pɔlemik]. Étymol. et Hist. 1891 (Barrès, loc. cit.). Dér. de polémique*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 13. Bbg. Quem. DDL t.13, 20.