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POITRAIL, subst. masc.
A. − Partie du harnais couvrant la poitrine du cheval et relié à la selle afin de l'empêcher de glisser vers l'arrière:
. ... superbe cheval arabe de Madame Jorelle; harnais de velours bleu plaqué d'argent; poitrail de bosses du même métal sculpté, qui flottent en guirlandes et résonnent sur le poitrail de ce bel animal. Lamart., Voy. Orient, t.1, 1835, p.186.
B. − P. méton. Région du corps du cheval et de certains grands mammifères (âne, mulet, boeuf, éléphant) située entre l'encolure et les membres antérieurs. Poitrail de boeuf, d'éléphant. Les chevaux, noyés jusqu'au poitrail, n'avançaient plus qu'avec une extrême difficulté (Verne, Enf. cap. Grant, t.1, 1868, p.212).Le premier chien des miliciens (...) sauta sur Ricarda, qu'il renversa. Llopis fut prompt et tua le chien d'un seul coup de couteau en plein poitrail (Abellio, Pacifiques, 1946, p.399).
P. anal.
1. Région du corps de gros oiseaux située entre le cou et les pattes. Une minute, annonça l'arbitre. Le coq devait tenir debout trois minutes (...). Vers la deuxième minute, il commença à chanceler, il ouvrait à demi les ailes, respirait fort, enflait largement son poitrail vaste, en un halètement rapide (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p.123).
2. Fam. et p.plaisant. Poitrine humaine (avec une idée de puissance). Synon. buste.Sur les poitrails où ruisselle la sueur, la plaque d'identité [des soldats] (...) pend à son lacet noir (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.741).Quand il m'a causé d'amour, j'ai eu comme un coup de langueur dans le poitrail (Aymé, Cléramb., 1950, iii, 7, p.168).
C. − BÂT. ,,Grosse pièce de bois, de fer ou de béton armé formant linteau, qui se pose horizontalement sur des piliers ou sur des dosserets pour soutenir un mur de face`` (Noël 1968). Les poitrails, linteaux, considérés comme poutres isolées, ont leurs jouées comptées comme coffrage vertical (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t.1, 1929, p.183).
REM.
Poitraille, subst. fém.,hapax, péj. [Corresp. à supra B 2] La Toilette [tableau], représentant une femme décolletée, avançant sur la sortie de sa poitraille, un sommet de chignon et un bout de pif (...) fleure à plein nez la prostituée qui nous est chère (Huysmans, Art mod., 1883, p.176).
Prononc. et Orth.: [pwatʀaj]. Ac. 1694: -tral; dep. 1718: -trail. Étymol. et Hist.A. 1. Fin xies. judéo-fr. peitral; peitrail «partie du harnais qui se met sur la poitrine de l'animal» (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, 785; 784); ca 1140 [ms. fin xiies.] peitrel (Gaimar, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 6379); déb. xiiies. [ms.] poitrail (Gl. Harley 2742, éd. P. Meyer ds Romania t.24, p.164, 60); ca 1210 poitrail [ms. de base 2emoit. xiiies.] (Raoul de Houdenc, Meraugis, éd. M. Friedwagner, 3009); ca 1220 poitral < aval > [ms. anno 1288] (Amadas et Ydoine, éd. J. R. Reinhard, 5643); 2. 1612 poitrail «région antérieure de la poitrine du cheval» (Marc Lescarbot, Hist. de la Nouv. France, éd. Tross, 1866, t.3, p.832 ds Gdf.); 1678 (Guillet, p.113). B. 1508-09 charpent. «grosse poutre soutenant un mur de face» XII poitraulx (Comptes [...] du château de Gaillon, éd. A. Deville, p.394); 1583 poitrail (Des Accords, Bigarrures, p.55 ds La Curne). Poitral (poitrel) est issu du lat. pectoralis, adj. «de la poitrine, qui couvre la poitrine», neutre subst. pectorale «cuirasse» à l'époque class., et «attelle de cheval» au Moy. Âge (ca 1070 ds Nierm.; l'adj. ayant alors qualifié un mot tel que helcium...). La forme poitrail, par substitution du suff. -ail* (Nyrop t.3, § 155, 302). Le sens B s'explique prob. p.anal. parce que la poutre en question est située sur la façade du bâtiment, cf. a. gasc. peytrau «grosse poutre soutenant un mur de face» (1262 [ms. xves.] Arch. mun. Bordeaux, Coutumes, p.193, 13 ds Levy Prov.; peyt[u]rau «id.» xives. Bayonne Artistes en Béarn, p.121, ibid.); l'a. toulousain peitral «parapet de bois, de terre s'élevant à la hauteur de la poitrine» (ca 1213, Chans. de la Croisade albigeoise, éd. E. Martin-Chabot, laisse 159, 12) relève du même sémantisme que l'ital. parapetto (parapet*); cf. également le subst. lat. médiév. pectorale «grillage de protection [montant au niveau de la poitrine]» ca 1100 ds Nierm. Fréq. abs. littér.: 185.