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PLUVIAL, -ALE, -AUX, adj. et subst. masc.
I. − Adjectif
A. −
1. Qui est de la nature de la pluie. Synon. plus rare. pluvieux (v. ce mot A 1).Ce pays célèbre pour la pureté de son ciel, est celui de l'Europe où la terre reçoit le plus d'eau pluviale. C'est que cette eau ne tombe guère que par grands orages (Michelet, Hist. romaine, t.1, 1831, p.6).Les eaux pures: eaux pluviales, eaux de fonte des neiges, eaux de source (Cléret de Langavant, Ciments et béton, 1953, p.75).La forêt attire les précipitations pluviales, coupe le vent, retient et filtre les eaux (Forêt fr., 1955, p.7).
− P. métaph. Sans dents, mangeant la moitié de ses mots, d'une conversation pluviale (Balzac, C. Birotteau, 1837, p.164).
2. Qui se caractérise par des chutes de pluies abondantes. Synon. pluvieux (v. ce mot A 2).Plein du pressentiment des saisons pluviales, Le premier vent d'octobre épanche ses adieux (Dierx, Lèvres closes, 1867, p.168).Que vienne enfin jusqu'à nous un peu de céleste rosée et, dans cette chambre (...), fût-ce à travers la vitre et pluviale, qu'une aube enfin paraisse (Gide, Paludes, 1895, p.136).
3. Qui est alimenté, grossi par les pluies. Les torrents grondaient, les cascades pluviales frémissaient (MmeV. Hugo, Hugo, 1863, p.63).
− GÉOGR. Régime pluvial. Le régime pluvial (...) est celui des cours d'eau alimentés uniquement par des pluies et qui prennent leurs sources à des altitudes relativement faibles (Thaller, Houille blanche, 1952, p.15).
B. −
1. Qui est dû à l'effet de la pluie, produit par la pluie. Il n'est pas de si mauvais sol (...) qui ne se soit comprimé de lui-même par les infiltrations pluviales (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p.19).L'érosion pluviale et glaciaire ayant eu un long temps à sa disposition pour faire disparaître les cratères (Lapparent, Abr. géol., 1886, p.374).
2. Qui est utilisé pour capter, évacuer, etc., l'eau de pluie. Le réservoir pluvial de quelque couvent (Hugo, Rhin, 1842, p.317).
II. − Subst. masc.
A. − CLIMATOL. ,,Phase climatique de l'ère quaternaire durant laquelle les régions tropicales reçurent d'abondantes précipitations (...). Les géologues ont distingué quatre pluviaux, auxquels correspondent, en Afrique orientale, des étages sédimentaires (...)`` (Bréz. 1969).
− Empl. adj. Les glaciations, les phases pluviales et les variations du niveau relatif des terres et des mers pendant l'époque quaternaire sont (...) parmi les principales raisons de la colonisation des cavernes (Gèze, Spéléol. sc., 1965, p.156).
B. − RELIG. CATH. ,,Grand manteau plus souvent appelé chape, que portent les officiants et les chantres pour les vêpres, le salut, les processions et autres offices`` (Leloir 1961). Puis, vinrent les clercs et les bénéficiaires de la cathédrale, que suivaient les chanoines, les épaules couvertes de pluviaux blancs. Au milieu d'eux, se trouvaient les chantres, en chapes de soie rouge (Zola, Rêve, 1888, p.118).Bien raide [le chantre] sur sa sellette, engoncé dans son pluvial d'or (La Varende, Normandie en fl., 1950, p.156).
− Empl. adj., rare. Et cette chape pluviale dans cette vitrine! Quelle merveille! (Bourget, Cosmopolis, 1893, p.62).
− P. métaph. Celui-là [le chêne d'Amérique] revêt une chape, un pluvial d'or insoutenable sous le soleil (La Varende, Normandie en fl., 1950, p.290).
REM.
Pluviaire, adj.Synon. rare de pluvial (notamment au sens II A, empl. adj.).Période pluviaire. La fin de l'ère pluviaire et la concentration des civilisations naissantes dans les vallées des grands fleuves, restées suffisamment humides (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p.178).
Prononc. et Orth.: [plyvjal], masc. plur. [-o]. Ac. 1762-1835: pluviale, adj. fém.; dep. 1878: -vial, -ale. Étymol. et Hist.I. 1174-78 «manteau liturgique» (Etienne de Fougères, Le Livre des Manières, éd. R. A. Lodge, 501); 1374 adj. vestemens pluvialz (J. Goulain, Ration., Richel. 437, fo106c ds Gdf.). II. 1. 1488 «qui provient de la pluie» eaues pluviales (La Mer des Histoires, I, 148b, éd. 1491 cité par H. Vaganay ds Rom. Forsch. t.32, p.129); 2. 1521 «abondant en pluie» temps pluviaulx (Reg. des Consaux, Arch. Tournai ds Gdf.); 3. 1811 bot. «qui ferme ses fleurs quand l'atmosphère est humide» (Mozin-Biber). Empr. au lat. pluvialis «de pluie, produit par la pluie»; dér. de pluvia «pluie»; cf. avec I, le lat. médiév. pluvialis (xiies. ds Du Cange). Fréq. abs. littér.: 32.