Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
PLUS, adv., prép., subst. masc. et particule nég.
I. − Adv. de quantité
A. − Compar. de supériorité
1. [Dans un système compar., exprime une qualité ou une intensité supérieure, soit à cette même qualité ou intensité chez un autre être ou objet, soit à une autre qualité ou intensité]
a) [Le morph. compar., corrél. de plus (mais qui peut être sous-entendu) est la conj. que] Plus... (que).
α) [La compar. concerne un autre être ou objet; le terme comparé est]
[un adj. (ou un part.)]
Plus + adj. + que + prop.Plus convaincant que (ne) l'a été son prédécesseur.
Plus + adj. + que + subst./nom.Plus belle que sa soeur.
Tous plus + adj. + les uns que les autres, l'un que l'autre.Vous êtes tous plus entêtés les uns que les autres. Ils sont tous trois plus sots l'un que l'autre (Ac.1935).
Rien n'est plus + adj. + que (ou + de + inf.) (valeur de superl.), il n'y a pas/rien de plus + adj. + que (ou + de + inf.); quoi de plus + adj. + que...! (valeur emphatique).Il n'y a pas d'homme plus patient que toi avec les autres, plus doux, plus flatteur! (Chardonne, Épithal., 1921, p.243).Quoi de plus drôle, par exemple, que ce mariage de la petite cousine avec un général Bonaparte! (Radiguet, Bal, 1923, p.18).
Plus + adj.:
1. ... la contemplation de la mort, affecte bien plus notre âme pendant l'été que dans les autres saisons de l'année. Le ciel y paraît plus élevé, plus lointain, plus infini. Les nuages (...) y sont plus volumineux (...) la lumière et les spectacles du soleil à son déclin sont plus en accord avec le caractère de l'infini. Baudel., Paradis artif., 1860, p.432.
[un adv.]
Plus + adv. + que.Plus rapidement que lui.
Plus + adv.Plus vite! Une heure plus tôt, plus tard. «Si Metz avait capitulé un jour plus tard, si la deuxième armée était arrivée un jour plus tard devant la forêt d'Orléans, il aurait fallu de toute nécessité renoncer à l'investissement de Paris (...)» (Barrès, Cahiers, t.9, 1911, p.5).
[un subst. ayant une valeur d'adj.] C'est moi qui mérite la punition, implorait MmeGuillaume. Je suis plus enfant que lui (Arland, Ordre, 1929, p.488).
[un verbe]
Verbe + plus + prop.Elle l'aimait plus que ne l'aurait aimé une mère.
Verbe + plus + subst./nom.Elle l'aimait plus que son mari («plus qu'elle n'aimait son mari» ou «plus que ne l'aimait son mari»). Tâche de t'amuser plus que ta fille: car elle s'ennuie mortellement, quand elle n'est pas auprès de toi (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p.89).
Verbe + plus.Davantage. Il travaille plus en ce moment. Entré dans les hôtels, en travaillant plus pour gagner davantage (Bourget, Actes suivent, 1926, p.97).
β) [La compar. concerne une autre qualité ou intensité ou bien un autre procès ou une autre modalité du procès; le terme comparé est]
[un adj. (ou un part.) ou bien un adv.] Un gros rire bonhomme, beaucoup plus fin d'ailleurs qu'il n'en a l'air (Bernanos, Journal curé camp., 1936, p.1036).
Plus intelligente que belle. Toute cette turlupinade de laquelle on ne saurait dire si elle est plus grotesque que lugubre (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, 1ertabl., 2, p.36).
[Avec bon] Il est plus bon que juste (Grev.1975,§ 364a).
[un verbe]
[La compar. concerne le procès lui-même] Le Comte: J'estime le bon sens militaire plus que vous ne le croyez peut-être (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t.1, 1821, p.374).
[La compar. concerne les compl. du verbe] Dans toute cette conversation, Gilberte m'avait parlé de Robert avec une déférence qui semblait plus s'adresser à mon ancien ami qu'à son époux défunt (Proust, Temps retr., 1922, p.983).
[La compar. porte sur deux procès distincts] Elle l'estimait plus qu'elle ne l'aimait.
En partic. [La compar. concerne un autre lieu ou un autre temps] Elle l'aimait plus que lorsqu'il était jeune.
[Avec un adj. ou un subst. à valeur d'adj.] Le Négro (...): Li Mozabites, bonnes gens... Plus bonnes gens qu'à Laghouai (Lenormand, Simoun, 1921, 1ertabl., p.4).
[Avec un adv.] On les apercevait en effet, s'il se peut, encore plus rarement qu'aux Champs-Élysées (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p.131).
Plus que jamais. Elle l'aimait plus que jamais.
Rem. Plus peut être modifié par un multiplicatif: deux fois plus grand ou par un adv. d'intensité (beaucoup, bien, nettement, un peu, etc.): beaucoup plus grand, bien plus intelligente que belle. Que depuis mon retour à Paris je n'aie pas été porté à écrire me demeurait jusqu'à ce matin un peu plus mystérieux (Du Bos, Journal, 1927, p.140).
γ) [La compar. consiste à situer ce dont on parle sur une échelle et à le déclarer supérieur à une qualité signifiée par un adj. ou un subst. ou nom. à valeur d'adj. introd. par que] C'est plus que beau, c'est superbe. Un petit clerc de notaire vivant avec sa mère, tous deux plus que pauvres (Barrès, Cahiers, t.10, 1913, p.15).D'ici là, ma position peut devenir plus que brillante. Le tout est de commencer, de se mettre à pied d'oeuvre (Duhamel, Terre promise, 1934, p.13).
En plus + adj.Avec telle qualité, à un degré supérieur, par comparaison. Quand j'en approchai, je reconnus qu'elles [des montagnes] ne présentaient, en plus grand, que le même aspect stérile et dépouillé des montagnes de la Judée (Lamart., Voy. Orient, t.2, 1835, p.9).
δ) [Précédé d'un adv. nég., pour marquer l'égalité ou l'infériorité] Ni plus ni moins* que; ne guère*... plus que.
(Ne) pas plus... (que). Pas plus haut* qu'une botte. Je n'ai pas été plus à l'abri qu'un autre du prestige de ces brillantes chimères (Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p.394).Ils ne regardaient pas plus la fleur, la gazelle ou l'oiseau, qu'ils ne s'occupaient de moi (Tharaud, Fête arabe, 1912, p.22).
Non plus que. Tu n'as aucune méfiance. Non plus que ton père (Bernanos, Joie, 1929, p.537).
b) [Dans une relation corrél. avec moins ou avec lui-même]
Plus..., plus/mieux/moins[Sert à indiquer une augmentation progressive, en corrél. avec un terme marquant une augmentation ou une diminution] Synon. à mesure* que, d'autant* plus que.
Plus..., (et) plus/mieux...Plus on est de fous, plus on rit (v. fou). Plus le soleil tape, mieux ça va pour la primeur: suffit d'arroser (Martin du G., Vieille Fr., 1933, p.1020).
Plus..., (et) moins*...; moins*..., (et) plus...; d'autant* plus que.
2. Empl. de nom. Une chose plus importante, une quantité ou une qualité supérieure. Synon. davantage.
a) Plus que + compl. du compar.Vouloir être plus que qqn; en savoir plus que les autres, qu'on n'en peut retenir, qu'on n'en veut laisser paraître. Elle avait peut-être plus à dire à son petit livre que son petit livre n'avait à lui dire (A. France, P. Nozière, 1899, p.144).Tous les jours sont des dimanches et plus que des dimanches (Péguy, Myst. charité, 1910, p.13).
b) Absol. [Comme compl. d'obj. dir. ou comme compl. circ. de quantité] Demander, dire, faire, gagner plus.
Et plus, ou plus.Il y a de grandes chances (...) pour que tous ces pauvres bougres attendent une demi-journée, ou plus, parqués sur un quai de gare, avant de pouvoir monter dans un train (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.635).
Pas plus.Il écrivait une ligne par jour, pas plus (Renard, Journal, 1893, p.154).
Sans plus.Une ligne par jour, sans plus.
Un peu plus (et)... + ind. imp. ou p.-q.-parf.Il s'en est fallu de peu, il a (j'ai, tu as, nous avons, etc.) failli (faire, subir quelque chose). Père Ubu: Ouf, un peu plus, j'enfonçais ma chaise (Jarry, Ubu, 1895, i, 3, p.38).
Tant* et plus.
Il y a plus, je dirais même plus, bien plus, (et) qui plus est. [Pour renchérir sur ce qui est affirmé, en incise dans le discours] En outre. Synon. de plus, en plus (v. infra 3).Elle se charge de tout le reste. Il y a plus; n'ai-je pas déjà prouvé qu'elle recueille déjà les fruits du système guerrier (Robesp., Discours, Guerre, t.8, 1792, p.88).Si votre religion (...) exclut les pauvres et les humbles, elle n'est pas la vraie; bien plus elle est barbare et immorale (Renan, Avenir sc., 1890, p.319).On fait ici de très bonne musique et qui plus est, on y mange à merveille (Bernstein, Secret, 1913, i, 1, p.4).
c) Plus de, adj. déterminatif indéf. numéral ou quantitatif.[Suivi d'un nombre, d'une quantité, d'une expr. numérale, pour marquer le dépassement d'un nombre, d'une quantité] En quantité supérieure à. Anton. moins* de.Plus de la moitié; il est plus de minuit (synon. minuit passé*); enfant de plus de dix ans (synon. au-dessus de); il y a, voilà plus d'un an que. Les centres nerveux contiennent plus de douze milliards de cellules (Carrel, L'Homme, 1935, p.110).
Rem. 1. ,,Devant un nom de nombre, on emploie plus que, moins que quand on veut donner au second terme de la comparaison un relief plus accusé ou lui faire prendre une signification mathématique: Ce cep portait plus de vingt grappes, c'est-à-dire plus que vingt grappes ``(Littré, s.v. de, 24o) (...) 2. Avec à demi, à moitié, aux trois quarts, etc., on dit le plus souvent plus de, moins de; mais plus que, moins que sont corrects aussi: Cela est plus d'à demi fait (Ac.). −Cela est plus qu'à demi fait (Id.).`` (Grev. 1975, § 851a, rem. 1 et 2). Les racines mêmes de la force française, qui avaient entièrement subsisté en Alsace-Lorraine, étaient plus qu'aux deux tiers arrachées sur la Sarre (Barrès, Cahiers, t.12, 1919, p.14).
Ne... pas plus de + expr. numérale.En passant devant la loge dont les rideaux étaient encore tirés, elle calcula qu'il ne devait pas être plus de cinq heures et demie (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.627).
Absol., empl. subst., fam., néol. Les plus de vingt/trente, etc. ans. Ceux qui ont dépassé le cap des vingt/trente, etc. ans. Les retraités (...) par des placements tranquilles effectués dans le secteur privé, les «plus de 60 ans» ont déjà enlevé 30 pour cent de toutes les actions cotées en bourse (Le Point, 11 avr. 1977, p.67, col. 1).
Plus d'un(e).Adj. indéf. Plusieurs, beaucoup de, bien des, maint. Plus d'une fois*, plus d'une personne, pour plus d'une raison. Pron. indéf. [Suivi d'un verbe au sing.] Mainte personne, plusieurs personnes. Plus d'un* a péri, s'y serait trompé.
Rem. ,,Il n'est pas rare que celui qui parle ou qui écrit ait dans l'esprit, en employant plus d'un, l'idée d'une pluralité, et mette le verbe au pluriel (...). Le verbe se met au pluriel si plus d'un est répété ou encore si l'on exprime la réciprocité`` (Grev. 1975, § 807b, N. B.).
Plus de + subst. sing. ou plur.Davantage de. Je les vendis [des meubles] (...) pour pouvoir disposer de plus d'argent et envoyer plus de fleurs à MmeSwann (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p.578).
Plus de... que de/que si.Plus de peur que de mal*.
Pas plus de... que.Pas davantage de... que. Tu n'as (...) pas plus de caractère que mon petit doigt (Bernanos, Joie, 1929, p.538).
[En corrélation avec en, dont...] Ne... pas plus.Pas davantage. Le Docteur: Voyez comme vos valises se logent facilement (...). Il est même dommage que vous n'en ayez pas plus. Vous vous seriez mieux rendu compte des commodités de ma voiture (Romains, Knock, 1923, i, p.2).
3. Dans des loc.
a) Loc. subst.
(Tout) ce qu'il y a de plus + adj. (valeur de superl. emphatique). Au plus haut point, extrêmement, très. Les forces exhalées du fond de la nature et de l'histoire de la France se heurtaient à ce qu'il y a de plus stable ou de mieux lié dans le régime (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p.lxxv):
2. Les Choiseul sont tout ce qu'il y a de plus grand, ils sortent d'une soeur du roi Louis Le Gros, ils étaient de vrais souverains en Bassigny. Proust, J. filles en fleurs, 1918, p.725.
b) Loc. adv.
On ne peut plus + adj. (valeur de superl. emphatique). Au plus haut point, extrêmement, très. C'est on ne peut plus satisfaisant. Il me parle des années de grande ferveur religieuse qu'il a connues et se déclare on ne peut plus sensible au charme de certains amis catholiques (Green, Journal, 1929, p.13).
De plus en plus. Toujours plus, progressivement plus. On s'était assis devant la cheminée, de plus en plus près à mesure que l'on était plus loin dans la vie, et chacun se réchauffait à la grande flamme pétillante (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p.105).
[Avec moins] Plus ou moins*; qui plus, qui moins*; ni plus ni moins*.
Absol. Il y a plus, je dirais même plus, bien plus, (et) qui plus est (supra 2 b).
De plus
[Précédé d'un subst., sert à marquer une supériorité ou un excédent par rapport à l'autre terme de la compar.] Quelque chose de plus, quoi de plus? rien de plus; raison* de plus (pour).
[Précédé d'une indication de nombre] Avoir quelques années de plus (que qqn); une fois* de plus. Il crevait d'orgueil parce qu'il y aurait peut-être un Cazenave de plus dans le monde (Mauriac, Génitrix, 1923, p.329).
P. ext. En supplément, de surcroît. Une heure de plus et il était mort. Une seconde de plus, et j'échouais à l'oral (Colette, Naiss. jour, 1928, p.8).
Absol. De plus... En outre (pour renchérir sur ce qui vient d'être dit). Synon. il y a plus, je dirais même plus, bien plus, (et) qui plus est (supra 2 b); en plus (infra).Il a pris son parti, et de plus il m'a prouvé, sans réplique, que je devais prendre le mien (Senancour, Obermann, t.2, 1840, p.187).Yves s'acquittait très bien de ce service. De plus, nous nous rencontrions journellement pour la manoeuvre (Loti, Mon frère Yves, 1883, p.42).
En plus
Par surcroît, en supplément. Synon. aussi, également, outre* cela, par-dessus le marché* (fam.), en prime* (fam.).Il a fallu qu'on se bute presque pour pouvoir reprendre nos fringues et quelques serviettes en plus (Céline, Mort à crédit, 1936, p.560).
Fam. [Dans le discours, pour renchérir sur une affirmation] De surcroît, en outre. Synon. (supra) de plus, il y a plus, je dirais même plus, bien plus, (et) qui plus est; par dessus le marché* (fam.), en prime* (fam.), outre* cela.Louise: Ne le grattez pas [un bouton], voyons. Jef: C'est qu'il me démange, en plus! (Achard, J. de la Lune, 1929, i, 1, p.3).
En plus de, loc. prép. Outre, en sus de, en outre de, en surplus de. Je ne puis pas choisir puisqu'en plus de ce que je souffre, je souffre aussi de ce qu'il souffre (Camus, Caligula, 1944, iv, 1, p.83).
Sans plus. Sans autre chose, sans ajouter quoi que ce soit. Pour le testament, il déclara sans plus au notaire: «Voilà. Si j'ai deux cent mille francs, chacune des petites en aura cent mille. (...)» (Pourrat, Gaspard, 1922, p.15).
c) Loc. conj.
Ni plus ni moins* que; non plus que (supra A 1 a); pas plus (...) que, (ne) pas plus que.
B. − Superl. rel. de supériorité. [Marque le degré maximal] Le/la/les plus.
1. Empl. adv. [Modifie un verbe, un adj., un adv.] Ce qui manque, frappe, marque le plus; la plus grande partie, la plus petite partie; le plus grand nombre:
3. ... l'ancien ami de mes parents avait pu présenter tour à tour les états successifs par où avaient passé ceux de sa race, depuis le snobisme le plus naïf et la plus grossière goujaterie jusqu'à la plus fine politesse. Proust, J. filles en fleurs, 1918, p.432.
[Suivi d'un subst. à valeur d'adj., ou d'un syntagme inf.] Les plus à plaindre n'étaient pas ceux qui s'en allaient, mais bien ceux qui restaient (Aymé, Jument, 1933, p.9).
[Avec valeur de neutre] C'est le plus important; parer au plus pressé*; le plus tôt sera le mieux*. C'est ce que vous ne comprendrez pas qui est le plus beau, c'est ce qui est le plus long qui est le plus intéressant et c'est ce que vous ne trouvez pas amusant qui est le plus drôle (Claudel, Soulier, 1919, 1rejournée, 1, p.652).
[Avec un adj. poss. ou dém.] C'est son plus grand mérite; dans sa plus tendre enfance. Cette idée est toute de Dieu, et pour ainsi dire sa plus forte expression sur les hommes (A. France, Orme, 1897, p.17).
[Suivi d'un compl. du superl.]
Le plus... + que + verbe.Le plus grand service que nous ont rendu les sports, c'est justement de nous préserver de la culture intellectuelle (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p.16).
Le plus (...) possible.Le plus vite, le plus loin, le plus longtemps possible. Une certaine lumière vers laquelle il se dirige en évitant le plus possible de regarder à droite et à gauche (Du Bos, Journal, 1921, p.10).
Le plus... + de + subst. ou pron.Le plus beau du monde. La plus belle des roses, toute rouge, avec les feuilles de sa tige rougeâtres comme si elle avait saigné dessus (Montherl., Songe, 1922, p.5).
Au plus + adv. Au plus tard*, au plus tôt*.
Des plus + adj., littér., superl. abs. Parmi les plus, très. Un personnage secondaire et des plus effacés (Milosz, Amour. init., 1910, p.7).
Rem. 1. Il n'y a pas d'accord au plur. lorsqu'il s'agit du plus haut degré, sans compar. avec d'autres: Les pommes les plus chères; au moment où les pommes étaient le plus cher (d'apr. Davau-Cohen 1972; v. Grev. 1975, § 319). 2. De ces deux soeurs, la cadette est celle qui est le/la plus aimé(e) (d'apr. Ac. 1835).
2. Le plus de. [Suivi d'un subst. sing. ou plur.] La quantité maximale de, le nombre maximal de. Grande discussion sur Dieu, un des sujets qui font dire le plus de bêtises aux gens d'esprit (Goncourt, Journal, 1864, p.108).On a beaucoup plus respecté la vie humaine aux époques où elle a réellement le plus de valeur (Renan, Avenir sc., 1890, p.499).
Rem. L'astronomie est une des sciences qui fait/font [plus rare] le plus d'honneur à l'esprit humain (Ac. 1798). ,,Le dernier est plus usité`` (Ac. 1935). L'homme qui s'assouvit de la sorte n'a pas eu tout à fait le courage de dire à autrui, devant autrui, les choses qu'il croyait le plus vraies (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p.6).
3. Le plus, en empl. de nom. Le maximum (dans l'ordre du possible). Le plus que je puis/puisse faire; le plus et le moins*:
4. Pharaon, qui du seuil de son palais contemplait cette marée montante de grenouilles d'un air ennuyé et dégoûté, en écrasait le plus qu'il pouvait du bout de son sceptre, et repoussait les autres de son patin recourbé. Gautier, Rom. momie, 1858, p.331.
Proverbe. Qui peut le plus, peut le moins*. Qui est capable de grandes choses, est censé être capable d'en réaliser de moindres.
(Tout) au plus, loc. adv.
Sans rien au delà (d'une limite extrême considérée, supposée). Il ne s'ouvrait pas davantage sur l'époque qui avait suivi. Tout au plus, quelques allusions à deux illustres savants français, Pasteur et Sainte-Claire-Deville, paraissaient-elles indiquer un séjour à Paris (Bourget, Actes suivent, 1926, p.4).
[Avec un numéral, sert à indiquer la quantité supérieure maximale d'une évaluation (notamment pour exprimer un temps, une somme, une valeur monnayée)] Au maximum. Dans deux heures au plus. Jamais ils ne rattraperaient, avec le boisage, les dix centimes diminués sur la berline. Au plus toucheraient-ils huit centimes (Zola, Germinal, 1885, p.1288).
II. − Prép. ou subst. masc. marquant l'addition
A. − MATH. [Traduit le signe de l'addition, ou de la valeur positive, écrit «+»] En ajoutant. Synon. et; anton. moins.Trois plus deux égale(nt)/font cinq. Il s'agit d'être logique, mais logique (...) comme le bon Dieu a été logique quand il a dit: 2 plus 2 égal 4! (G. Leroux, Myst. ch. jaune, 1907, p.37).
Le signe «plus» (écrit «+»). Signe d'un nombre positif. Empl. subst. Additionnez vos plus et vos moins. Si le résultat est positif, prenez contact avec nous en écrivant à: Havas Contact (L'Express, 7 oct. 1978, p.178, col. 2).
B. − Vieilli. [Dans la lang. admin., sert à énumérer des inventaires, des états de compte] Outre cela. Synon. item.Plus, une armoire d'acajou (Ac.).
C. − [Suivi d'un subst. déterminé] À quoi s'ajoute(nt), avec de surcroît. Adjugé x francs, plus les frais. Le matelot gagne cent francs par mois. La marine à voile paie les siens quatre-vingt-dix francs, plus la gainée: un du mille (Hamp, Marée, 1908, p.14).
D. − [Précédant un nombre positif, sert à désigner une quantité positive, ou certaines grandeurs au-dessus du point zéro, notamment pour exprimer la température supérieure à 0 degré C] Il fait plus dix (degrés de température au-dessus de zéro) (écrit + 10oC).
Rem. Néol., public., empl. subst. neutre. Un plus. Un surcroît, un avantage supplémentaire, un progrès. Une habitude à prendre: l'utilisation d'un produit de soin avant ou après le shampooing. D'une application simple et rapide (temps de pose: 1 à 20 mn). Ces soins sont un «plus» au shampooing habituel (Elle, 10 nov. 1980, p.78).
III. − Particule négative. Pas/non/ne... plus
A. − Non plus. [En prop. négative, dans une réponse, correspond à aussi dans une réponse affirmative] (Ni) moi non plus:
5. crockson: (...) Savez-vous comment faire pour ne plus être amoureux? rascasse: Non. crockson: Moi non plus! Achard, Voulez-vous jouer, 1924, I, 1, p.17.
B. − [Valeur négative, servant à marquer la cessation d'une action, d'un état] Anton. encore, toujours.Ne... plus; ne... presque plus; ne... plus guère*; ne... plus du tout*, ne... plus longtemps*, ne... plus rien. Je suis comme les vieux: je n'ai plus d'appétit (Renard, Journal, 1904, p.876).
[Dans le syntagme nom.] Non plus. Ce second point de vue, qui est celui de la connaissance et non plus de l'action (Bergson, Évol. créatr., 1907, p.150).
1. [Par rapport à l'avenir, sert à marquer la cessation de ce qui est] Désormais... ne pas. Ne plus savoir que faire; ne... presque plus, ne... plus guère*, ne... plus du tout*; n'en jetez* plus (fam.; v. jeter). Finis-la, ton histoire, et qu'on n'en parle plus (Péguy, Myst. charité, 1910, p.18).
Absol. Plus jamais*, jamais plus, plus du tout*, plus rien. Des souvenirs lui revenaient un à un, les nuits rieuses de la Mignotte, des heures de caresse où il se croyait son enfant, puis des voluptés volées dans cette pièce même. Et jamais, jamais plus! (Zola, Nana, 1880, p.1443).
2. [Par rapport au passé, sert à marquer dans le présent la cessation de ce qui était] N'avoir plus cours*, n'en plus pouvoir*, n'y plus tenir*, n'être plus très jeune*, jusqu'à plus soif*.
En partic. N'être* plus.
3. P. ell., plus de. [Sert à indiquer]
a) [la disparition de qqc., p.ell. de il n'y a/avait plus de] Synon. fam. fini le/la/les.La bonne: Il a deux millions, not' petit monsieur, et ni papa ni maman: plus de famille! (Tr. Bernard, M. Codomat, 1907, i, 3, p.142).Plus de chômage, plus de bras inoccupés! L'industrie allume de toutes parts ses foyers, partout s'élèvent les cheminées des sucreries! (Claudel, Pain dur, 1918, i, 1, p.412).
b) [le souhait de qqc., p.ell. de qu'il n'y ait dorénavant plus de] Plus de guerre!
Plus un...! Il n'y a/qu'il n'y ait plus un seul... Plus un moment à perdre! Le parterre est complètement rempli. Plus une place vide aux galeries et aux loges (Rostand, Cyrano, 1898, i, 3, p.29).Gabrielle: Tu es drôle, mon chéri... Le soir, tu as sommeil, et puis... Constant: Ah, non! de grâce! plus un mot à ce sujet! (Bernstein, Secret, 1913, i, 1, p.4).
4. [En corrélation avec ne... que restrictif] Il n'y a plus qu'à tirer l'échelle*; il ne fallait, ne manquait plus que cela! Cela ne tient plus qu'à vous; n'avoir plus que la peau et les os*. On n'attendait plus que le sous-préfet pour commencer la cérémonie (Arland, Ordre, 1929, p.10).
P. ell., fam. Plus qu'un*.
5. Loc. div.
À n'en plus finir*.
Sans plus + inf. On s'écrase sans plus se voir (Verhaeren, Camp. halluc., 1893, p.13).
Non plus... mais. [Pour rectifier une assertion] Non plus un homme qui prie, mais l'Église en sa personne officielle (Claudel, Offrande temps, 1919, p.520).
C. − Valeur affirmative, littér. [En prop. sub., après une princ. de sens négatif] Encore, davantage, désormais. Il leur défendit d'y plus songer (Ac.1935).Il n'est pas probable que j'opère jamais plus (Bourget, Sens mort, 1915, p.132).
Prononc. et Orth.: [ply] devant consonne, [plyz] devant voyelle et h muet: plus droite [plydʀwat], plus aimable [plyzεmab̥l], plus harmonieux [plyzaʀmɔnjø]. À la pause et devant que, tendance à restituer s final dans la prononc. sous l'infl. de l'orth., par souci de clarté ou sous l'effet de l'insistance (v. G. Straka, Formation de la prononc. fr., Strasbourg, Klincksieck, 1980, pp.237-244). Gattel 1841: ,,En général, l's se fait entendre dans plus, lorsqu'après on peut faire une pause``. Prononc. relevée mais rejetée ds Littré: ,,Quelques-uns font sentir l's quand plus termine un membre de phrase. (...) il faut dire, il en a plû``. Selon Barbeau-Rodhe 1930, hésitation entre [ply] et [plys] devant une pause sauf dans de plus, en plus, ne plus (où l'on doit prononcer [ply], également devant que, si plus n'est pas précédé d'autant, de non, de pas: [dotɑ ̃plykə], [nɔ ̃plykə], [paplykə]; [plys] quand plus signifie et, en outre ainsi que dans le terme d'alg. et d'arithm. Ds Warn. 1968 même position que ds Barbeau-Rodhe à la pause sauf pour de plus pour lequel Warn. accepte [ply] ou [plys]; comme Barbeau-Rodhe dans les mêmes conditions [ply] ou [plys] pour plus suivi de que et [plys] pour le terme de math. Rob.: ,,[La prononciation avec s final] tend à se généraliser pour éviter la confusion avec le plus négatif toujours prononcé [ply] et construit sans ne dans la langue populaire``. Ex. j'en veux plus ([plys] = davantage, [ply] = ne plus). Lar. Lang. fr. uniquement [plys] devant que et à la fin d'un groupe, sans condition. Martinet-Walter 1973: j'en veux plus [plys] à l'unanimité; sans plus [plys] en majorité. Étymol. et Hist.I. Compar. A. 1. fin xes. «davantage» (La Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 5: trenta tres anz et alques plus); 1remoit. xiiies. plus précédé d'un adv. ancor plus (Première Continuation de Perceval, éd. W. Roach, II, 2578); 2. ca 1050 plus avec un adj. «à un degré supérieur» (Alexis, éd. Chr. Storey, 548); ca 1135 plus avec un verbe (Couronnement Louis, éd. Lepage, 898); 3. ca 1050 plus que (Alexis, 58); 4. a) 1100 plus de devant un numéral «un nombre plus élevé» (Roland, éd. J. Bédier, 13); 1668 plus d'un avec un subst. (La Fontaine, Fables, VII, 14, éd. H. Régnier, t.2, p.74); b) fin xiies. plus de devant un subst. (Lai Cor, 355 ds T.-L.); 5. ca 1170 plus ... plus (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 876); 6. loc. adv. a) déb. xiies. ço que plus est (Benoît, Voyage St Brendan, 1770 ds T.-L.); 1461 et qui plus est (Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1394); 1643 bien plus (Corneille, Polyeucte, IV, 6); b) 1176-81 sanz plus (Chrétien de Troyes, Chevalier au Lyon, éd. M. Roques, 67); ca 1350 sans plus avec un inf. (Passion Nostre seigneur, éd. E. J. Gallagher, 443); 1694 sans plus de avec un subst. (Ac.); c) ca 1275 de plus en plus (Adenet le Roi, Enfances Ogier, éd. A. Henry, 3570); d) 1530 tant et plus (Palsgr., p.860b); e) 1636 de plus (Monet). B. Empl. subst. 1530 le plus de tout «la plus grande quantité possible, le maximum» (Palsgr., p.850b); 1588 le plus (Montaigne, Essais, I, 40, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, 253: celles [lettres] qui me coustent le plus sont celles qui valent le moins). C. 1. 1546 plus marquant une addition dans une série d'objets (Rabelais, Tiers Livre, 45, éd. M. A. Screech, p.303); 2. 1613 «signe de l'addition» (Douot de Bar-Leduc, Les Elemens de la Géométrie d'Euclides Mégarien, 187 d'apr. FEW t.9, p.102a). II. 1. a) Ca 1050 ne ... plus «ne ... pas davantage» (Alexis, 110); 1314 «ne ... pas plus longtemps» (Henri de Mondeville, Chirurgie, I, 672 d'apr. Chr. Marchello-Nizia, Hist. de la Lang. fr. aux 14eet 15es., p.249); 1202 i n'ia plus à avec verbe (Renart, br. 18, 15656, éd. M. Roques); b) id. ne ... plus ... que (ibid., br. 19, 18669); 2. a) 1419 non plus que «pas plus que» (Journal Bourgeois de Paris, éd. A. Tuetey, 128); b) 1588 non plus (Montaigne, Essais, I, 23, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.122). III. Superl. 1. adv. a) ca 1050 plus placé devant un adj. (Alexis, 624); 1100 plus placé devant un adv. (Roland, 1184); id. plus placé devant un subst. (ibid., 1818); b) id. des plus «parmi les plus» (ibid., 24); c) 1450-61 plus suivi d'une prop. rel. au subj. (Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 416: La plus rebelle villenaille, qui soit); d) 1590 plus suivi d'une prop. rel. (Montaigne, Essais, I, 31, 212); 2. nom. a) ca 1050 «le plus grand nombre, la majorité» (Alexis, 564); ca 1140 le plus de (Geffrei Gaimar, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 1447); b) loc. adv. ca 1195 au plus «au maximum» (Ambroise, Guerre sainte, 1620 ds T.-L.); 1538 tout au plus (Est.); 3. 1461 le plus que avec un subst. (Villon, op. cit., 849: mon plus que pere); 1558 le plus que avec un adj. (St Gelays, II, 80 ds IGLF: le plus que grand Charles, duc d'Orléans). Du lat. plus «une plus grande quantité; davantage»; plus accompagnant un adj. a tendu, de bonne heure, comme magis, à remplacer le compar. et dans ce sens plus, soutenu par minus avec lequel il faisait couple, a concurrencé magis, et même s'est substitué à lui. Fréq. abs. littér.: 400631. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 602698, b) 522354; xxes.: a) 535635, b) 587548. Bbg. Engver (K.). Place de l'adv. déterm. un inf. ds la prose du fr. contemp. Uppsala, 1972, p.22, 38. _ Faucher (E.). Les Machines comparantes. Verbum. 1978, t.1, pp.46-54. _ Fauconnier (G.). Rem. sur la théorie des phénomènes scalaires. Semantikos. 1976, t.1, no3, p.31. _ Foulet (L.). Le plus quantitatif et le plus temp. Mél. Roques (M.) 1946, pp.131-147. _ Gaatone Nég. 1971, p.35; pp.37-38. _ Jonas (P.). Les Syst. compar. à deux termes en anc. fr. Bruxelles, 1971, p.31, 95, 186, 190, 390, 479. _ Le Flem (D. C.). Syst. de la compar. en fr. contemp. Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 14.1974. Naples, 1979, pp.493-517. _ Morel (M.-A.). Ét. sur les moy. gramm. et lex. propres à exprimer une concess. en fr. contemp. Thèse, Paris, 1980, pp.395-421. _ Roggero (J.). Le Quantificateur minimal. Sigma. 1980, no5, pp.115-137. _ Vikner (C.). Les Auxil. négatifs. R. rom. 1978, t.13, no1, pp.88-109. _ Westrin (M.). Ét. sur la concurrence de davantage avec plus ds la pér. allant de 1200 à la Révolution. Lund, 1973, 133 p._ Yvon (H.). Le, la, les, art. ou pron. Fr. mod. 1950, t.18, pp.247-258.