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PLEURNICHARD, -ARDE, PLEURNICHEUR, -EUSE, subst. et adj.
Familier
A. − Subst. et adj. (Celui, celle) qui pleurniche à tout propos, qui à l'habitude de se plaindre, de larmoyer. Synon. pleurard, grognon.Gosse pleurnichard. Supposé quelqu'un qui se plaint du froid, et à qui l'on donne une couverture; s'il la jette à la rue, et continue à gémir sur son sort, n'est-il pas vrai que ce pleurnicheur dégoûte la sympathie (Amiel,Journal, 1866, p.336).Si le monde contemporain ne renferme pas des racines pour une nouvelle morale, que deviendra-t-il? Les gémissements d'une bourgeoise pleurnicharde ne le sauveront pas, s'il a vraiment perdu ses moeurs pour toujours (Sorel,Réflex. violence, 1908, p.346).Le même glissement vers la fuite du sexe se produit sous le couple père sévère écrasant de sa supériorité une épouse effacée et pleurnicheuse, l'enfant étant à la fois déçu par sa mère et terrorisé par son père (Mounier,Traité caract., 1946, p.102).
B. − Adj. [En parlant des attitudes, des expressions, du comportement de qqn] Geignard, larmoyant. Il y avait aussi une scène où l'amour, joué par une gamine de douze ans, répondait à toutes les questions: «Oui, maman... Non, maman», d'un ton pleurnicheur, les doigts dans le nez (Zola,Nana, 1880, p.1109).Le médecin procédait à la consultation. Près de lui, un grand diable, sec comme une trique, s'expliquait d'une voix pleurnicharde (Courteline,Train 8 h 47, Mal de gorge, 1886, ii, p.157):
. Hâtons-nous de dire que, dans l'intimité, la lèvre retroussée et riante descendait au niveau de la lèvre abaissée et pleurnicheuse; de sorte que, pour la plupart du temps, le bonhomme disparaissait pour faire place au mari brutal et au père absolu. Dumas père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.493.
C. − Subst. et adj. [En parlant d'un créateur, d'une oeuvre artist.] (Celui, celle, ce) qui cherche par des moyens faciles à attendrir, à émouvoir. Style pleurnicheur. Parmi les gens qui ont la réputation de faire du moderne, nous avons déjà passé en revue les couturiers et les vaudevillistes, il nous reste encore à rendre compte des pleurnicheurs (Huysmans,Art mod., 1883, p.68).Et quelle pensée, parfois, que celle d'un Mendelssohn, d'un Brahms, d'un Schumann, et, à leur suite, de cette légion de petits auteurs de Lieder emphatiques et pleurnicheurs! Tout en sable. Point de roc (Rolland,J.-Chr., Révolte, 1907, p.388).Nous avons bousculé le penchant pleurnichard en nous. Toute filtration de cette nature est diarrhée confite. Encourager cet art veut dire la digérer. Il nous faut des oeuvres fortes, droites, précises et à jamais incomprises (Tzara,Manif. Dada, 1918, p.29).
Rem. Pleurnichard ajoute gén. une connotation péj. que pleurnicheur n'a pas forcément.
Prononc. et Orth.: [ploeʀniʃa:ʀ], fém. [-aʀd]; [ploeʀniʃoe:ʀ], fém. [-ø:z]. Ac. 1835: pleurnicheur, -euse. Étymol. et Hist.1. 1774 pleurnicheur (Diderot, Lettre à MlleVolland ds OEuvres compl., éd. J. Assézat et M. Tourneux, t.19, p.352); 2. 1878 pleurnichard (J. Vallès, Le Voltaire, 8 août cité ds Annuaire de l'Univ. de Sofia, Fac. des lettres, 1970, p.41). Dér. de pleurnicher*; suff. -ard* et -eur2*; cf. pleurnicheux, pleurnicheuse 1808 Hautel. Fréq. abs. littér. Pleurnichard: 12. Pleurnicheur: 18.