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PLAQUÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. masc.
I. − Part. passé de plaquer*.
II. − Adjectif
A. − ORFÈVR. Qui a été recouvert d'une feuille d'un métal précieux. Bijou plaqué or. Les lourdes ceintures plaquées d'or (Barrès, Cahiers,t.4, 1904, p.6).Porte-mine automatique (...) plaqué argent (Catal. jouets[B.H.V.], 1936).
− Empl. subst. masc. Placage d'une couche d'or ou d'argent. Synon. doublé (v. ce mot III B).
B. − Rare. Couvert d'une couche de quelque chose. Ses deux jambes maigres aux molletières plaquées de boue séchée (Dorgelès, Croix de bois,1919, p.76).
C. − ÉBÉN. [En parlant d'une matière précieuse] Qui en recouvre une autre de moindre valeur. Les meubles d'acajou plaqué (Larbaud, Barnabooth,1913, p.217).
D. − Appliqué étroitement sur quelque chose.
1. Plaqué à, sur.Les étoiles en pierreries qui constellaient la robe d'orfroi plaquée sur sa poitrine (Huysmans, À rebours,1884, p.71).Sa main largement plaquée sur l'étoffe du corsage (Moselly, Terres lorr.,1907, p.222).Sa coiffe paysanne plaquée derrière sur l'occiput (Genevoix, Raboliot,1925, p.131).Des mèches humides plaquées au front (Roy, Bonheur occas.,1945, p.346).
− Plaqué après (rare).La chair plaquée après nos blouses en guenilles (Corbière, Amours jaunes,1873, p.180).
2. Absol. Un béret basque ridiculement minuscule et plaqué comme un pain à cacheter (Arnoux, Paris,1939, p.318).Deux grandes poches plaquées (L'Humanité dimanche,15 nov. 1951, p.6, col. 4).Les sceaux sont plaqués ou pendants (L'Hist. et ses méth.,1961, p.404).
− En partic. [En parlant des cheveux] Cheveux plaqués, châtain sombre (Gide, Souv. Cour d'ass.,1913, p.621).Les vantardises de jeunes gens à cheveux plaqués (Camus, Noces,1938, p.46).
− Plus rarement. [En parlant du pelage] On t'a changé, chat! Ta figure tirée est celle d'un affamé, et ton poil, plaqué ici, rebroussé là, te donne une piteuse apparence de belette tombée dans l'huile (Colette, Dialog. bêtes,1905, p.122).
3. Plaqué de.Sa petite tête plaquée de cheveux blonds (Chardonne, Épithal.,1921, p.275).
− [De au sens de «par l'effet de»] Ces femmes animées et bruyantes, le battoir en main, les vêtements plaqués d'eau (A. Daudet, Crit. dram.,1897, p.111).
4. Au fig. Plaqué sur.Appliqué artificiellement, surajouté. Toute l'humanité ramassée par lui en son entour et plaquée dans ses pièces sur des êtres d'autres siècles (Goncourt, Journal,1889, p.924).Tout cela fait partie de vous et je ne souhaite pas vous transformer, sinon en de toutes petites choses qui sont plaquées sur votre moi réel (Maurois, Climats,1928, p.178):
. Plaquée comme elle l'est aujourd'hui sur une économie rigide et désorientée, l'élévation de la productivité technique est impuissante à dégager les effets favorables qu'on en attend. Perroux, Écon. XXes.,1964, p.537.
− Plaqué de.Le château a été agrandi, plaqué d'additions modernes (Michelet, Journal,1839, p.319).
− Absol. Le lecteur [d'Eugénie Grandet] juge que ce style est plaqué, qu'il indique un écrivain laborieux et malheureux, coloriste en dépit de lui-même et par ordre (Taine, Nouv. Essais crit. et hist.,1865, p.34).
− Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Pas de plaqué [dans un roman]: la satire et le comique sortent du fond même des situations (Larbaud, Jaune,1927, p.260).
E. − Couvert de taches (v. plaque II B). Sa face rouge, plaquée de violet (Zola, L'OEuvre,1886, p.54).Les joues encore plaquées du rouge de son désespoir (Colette, Cl. école,1900, p.224).
F. − [Corresp. à plaquer I D] MUS. C'étaient ces notes qui venaient, hésitantes, quelquefois fausses, coupées d'un accord mal plaqué (Ramuz, A. Pache,1911, p.76).
G. − [Corresp. à plaquer II] Rare, pop. Qui a été abandonné. Empl. subst. Le plaqué, tout méchant, parcourt ses vastes salles (...) se déclare bafoué par les deux turlupins (Malraux, Cond. hum.,1933, p.199).
III. − Subst. masc.
A. − INDUSTR. Plaqué de nickel, d'acier inoxydable, de laiton; plaqué sur acier; plaqué d'aluminium sur duralumin. ,,Produits hétérogènes formés de deux à trois métaux superposés se présentant (...) sous forme de tôles (...) de tubes, de barres et de fils`` (Bader-Th. 1962).
B. − ORFÈVR. Métal commun recouvert d'une feuille d'or, d'argent. Synon. toc.Bijou en plaqué or; vaisselle en plaqué argent. Une boîte qu'elle eût crue d'or, de laquelle elle m'eût remercié avec effusion, et qu'ensuite un bijoutier lui eût révélé être en plaqué (Proust, J. filles en fleurs,1918, p.779).Sheffield et Birmingham, sont spécialisés dans la fabrication industrielle à grande échelle du plaqué, ce fameux plaqué anglais (...) dont le procédé (cuivre recouvert d'argent) avait été inventé par le coutelier Thomas Boulsover, en 1743 semble-t-il (Grandjean, Orfèvr. XIXes.,1962, p.27).
− P. métaph. L'honneur est le plus bel ornement des maisons riches (...) Tout le reste n'est que du clinquant, du plaqué; le véritable confort, le luxe étoffé, c'est la probité (Augier, Ceinture dorée,1855, p.350).
Prononc. et Orth.: [plake]. Att. ds Ac. dep. 1798 (s.v. plaquer). Fréq. abs. littér.: 267. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 139, b) 404; xxes.: a) 424, b) 544.