| ![]() ![]() ![]() ![]() PLANQUÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. I. − Part. passé de planquer*. II. − Adj., arg. ou pop. A. − Caché dans un lieu sûr. 1. [En parlant d'une chose] Le principal c'était l'écrin!... Le «Câkya Mouni» tout en or... Celui-là je le laissais pas courir, il allait pas souvent dans le monde! Je le gardais très pieusement planqué dans le fond de ma fouille, et fermé encore au surplus avec les trois épingles «nourrice» (Céline, Mort à crédit, 1936, p.219). 2. [En parlant d'une pers.] Pour être au calme et tranquille, vous ne trouverez pas mieux à dix lieues d'entours! Vous pourrez rester planquée là-dedans des jours et des semaines sans entendre seulement braire un âne (Martin du G., Vieille Fr., 1933, p.1035).D'un côté il y avait les nanas, les petites connes, le boulot. Mais de l'autre, bien planquée, bien discrète, dans la chambre noire, il y avait Solange (R. Fallet, La Grande ceinture, 1982 [1956], p.156). B. − [En parlant d'une foule; corresp. à infra III] P. anal. Nous eût-il été donné de voir une belle corrida et d'applaudir un Martial Lalanda, nous aurions dû tout de même subir ce qui, tout à coup, me paraissait horrible à crier: l'attachement de cette foule assise, inactive, abritée, embusquée, «planquée», à un spectacle dangereux pour l'homme, mortel pour la bête (Mauriac, Journal 3, 1940, p.221). III. − Subst., arg. ou pop. Personne qui, en temps de guerre, s'arrange pour occuper une position, un poste à l'abri des combats. Synon. embusqué.Nous revoilà donc; nous, les anciens combattants (...) rejetés dans la vie civile (...) où les planqués (...) avaient pris toutes les places (Vialar, Bon Dieu, 1953, p.153): . ... à dix-huit cents kilomètres de Stalingrad où se livrait l'un des plus grands combats de l'histoire du monde, nous menions une vie quiète et monotone dans une zone parfaitement à l'abri, nous échappions à tous les périls et à toutes les grandeurs. Nous étions vraiment «les planqués de l'Europe»: les seuls européens en effet à ne pas risquer notre peau...
Ambrière, Gdes vac., 1946, p.311. − P. anal., fam. On était tous là, (...) les zonards, les banlieusards, les loubards, les blousons noirs, les planqués du système, les iconoclastes en tout genre (L'Est Républicain, Magazine dimanche, 22 janv. 1984, p.17, col. 1). Prononc.: [plɑ
̃ke]. Fréq. abs. littér.: 37. |