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PLAISANT, -ANTE, part. prés., adj. et subst. masc.
I. − Part. prés. de plaire*.
II. − Adjectif
A. − [Corresp. à plaire] Qui plaît, qui est plein d'agrément. Synon. charmant, agréable.
[En parlant d'un inanimé] Dufy surprend par des eaux-fortes linéaires, d'une plaisante fantaisie (Dacier1944, p.133).La maison est plaisante, longue, basse et fraîche (Green, Journal, 1953, p.208):
1. Contrairement au jus de la betterave, les matières associées au sucre dans le jus de canne ont une saveur plaisante et sont en quantité moindre... Brunerie, Industr. alim., 1949, p.26.
[En parlant d'une pers.] Elle se savait peu plaisante, avec son teint plombé, sa peau dure et ses gros os (Zola, MmeSourdis, 1902, p.45).Même les femmes me trouvent plaisant sinon beau, à mon âge, parce que j'arrive à les émerveiller avec un jeu de cartes ou le contenu d'une boîte d'allumettes (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.180).
[Qualifie une proposition] Oh! qu'il est plaisant d'être belle! L'homme qui nous recherche est toujours beau (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p.101).
En partic.
Plaisant à qqn (rare).Ce peintre [Vermeer] peint (...) ce qu'il voit, mais cette exactitude, plaisante à tous, nous renseigne sur ce par quoi il s'en écarte (Cocteau, Diff. d'être, 1947, p.65).
Plaisant à + subst. (désignant une faculté), plaisant à + inf.Plaisant à l'esprit, à l'oeil. Il la buvait [la nuit] longuement comme une haleine fraîche, plus plaisante à sa bouche que la fumée des pipes et des alcools (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p.43).Cette femme était bien plaisante à regarder, Alexis aurait aimé lui poser des questions, savoir ce qu'elle était, d'où elle sortait (Triolet, Prem. accroc, 1945, p.157).
B. −
1. [Corresp. à plaisanter A 1 a] Qui plaît en amusant, qui est plein d'humour, d'ironie ou d'enjouement. Synon. amusant, badin, drôle.
[En parlant d'un comportement, d'une production verbale] Je sais que des femmes plus aimables que moi vous auraient fait un récit plaisant des inquiétudes d'un vieux comte de Tunder-Then-Trunck, qu'elles vous féliciteraient du petit amusement que le sort vous a destiné (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p.1660).Il affectait un ton plaisant, pour ne rien laisser paraître de la fâcheuse impression que lui causaient les traits tirés, la voix caverneuse (...) de son ami (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p.801):
2. Tout autour de la longue table de la salle à manger, les rires perlés des jeunes femmes, les mots plaisants glissés dans l'oreille, les interpellations joyeuses, circulèrent avec les coupes pleines de vin pétillant et doré. Theuriet, Mariage Gérard, 1875, p.88.
P. anal., dans le discours de la crit. esthét. Ses croquis étaient amusants et profondément plaisants. C'était un dessin d'homme d'esprit, presque de caricaturiste; car il possédait je ne sais quelle bonne humeur ou fantaisie moqueuse (Baudel., Salon, 1846, p.139).Ces divers motifs [de l'Andante du quatuor op. 130 de Beethoven], plaisants, badins, ne sont qu'une libre construction de la mélodie initiale. Il semble que le Maître se soit imposé une aimable bouffonnerie (Marliave, Quat. Beethoven, 1925, p.295).
[En parlant d'une pers.] Les contemporains nous l'ont peint [le Président de Brosses] tel qu'il était dans la société (...), très-vif, extrêmement aimable, plein de saillies originales, plaisant, mais sans causticité (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t.7, 1852, p.101).Il avait une manière si brusque (...) d'être grave et plaisant, tout ensemble, enjoué, ténébreux, baroque, épanoui, que l'étiquette de «fantaisiste» lui revenait de droit (Carco, Voix basse, 1938, p.135).
2.
a) Qui prête à sourire, à rire. Synon. comique, drôle, rigolo (fam.).
[En parlant d'un inanimé] En vérité, M. de Vaize à la tête des arts, cela était trop plaisant. On lui propose un tableau de Rembrandt à acheter pour le musée, il écrit en marge du rapport: «Me dire ce que Rembrandt a exposé au dernier salon.» (Stendhal, L. Leuwen, t.3, 1835, p.338).Il faut noter la certitude plaisante des dictionnaires à cataloguer les mots sous les vieilles rubriques scolastiques, à les figer dans une fonction unique (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p.164):
3. Il m'arriva (...), avec cet excellent confrère, une plaisante aventure (...). Hallays avait oublié de mettre le verrou [des W.-C.], de sorte qu'entrant à l'improviste, je le surpris assis là-bas, et tout congestionné. Il se leva, l'aimable garçon, d'un bond, et vint à ma rencontre, la main tendue, le pantalon tombé! Voilà où mène la cordialité! L. Daudet, Brév. journ., 1936, p.48.
[En parlant d'une pers.] Pontchartrain de Saint-Simon, qui se rendit si plaisant en se faisant appeler de Pontchartrain (...), se vengeait du ridicule par la terreur (Nerval, Filles feu, Angélique, 1854, p.518).Bien entendu, fit-il, les conditions d'habitude: dix pour cent en sus du prix d'adjudication (...). Puis, voyant qu'on le trouvait plaisant, il ajouta: −Crieur, à vos pièces! (R. Bazin, Blé, 1907, p.255).
[Qualifie une proposition] Fabrice se releva furieux, et se mit à courir après eux en criant: Ladri! ladri! (Voleurs! voleurs!) Il était plaisant de courir après des voleurs au milieu d'un champ de bataille (Stendhal, Chartreuse, 1839, p.48).Un de ses amis, un officier de l'empire, du nom de Dumoulin, −il serait assez plaisant que ce fut le père de l'homme qui nous a fait poursuivre (Goncourt, Journal, 1860, p.762).
b) Péj. [Antéposé et, gén., dans une exclam.] Qui est dépourvu de sérieux. Synon. ridicule.
[En parlant d'un inanimé] Ai-je besoin du témoignage de ces gens-là? Voilà de plaisantes cautions. Terminons, je vous prie, un entretien qui ne me convient nullement (Leclercq, Prov. dram., MmeSorbet, 1835, 4, p.136).Plaisants vaisseaux, que ceux des Grecs au siège de Troie! Tout l'ost des Grecs eût capitulé devant la flottille qui sort de Fécamp ou de Dieppe pour aller à la pêche au hareng (Delacroix, Journal, 1853, p.139).
[En parlant d'une pers.] La Hurière: (...) si vous n'êtes qu'un seul, je ne puis pas vous loger du tout. Coconnas: Mordi! voilà sur mon âme, un plaisant animal (Dumas père, Reine Margot, 1847, i, tabl. 1, 2, p.5).
III. − Substantif
A. − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre
1. [Corresp. à supra II B 1] Près d'eux, nous allons passer à chaque instant du plaisant au sévère et du bouffon au sublime (A. France, Rabelais, 1909, p.38).Ses comédies transfigurent le réel, en isolant par tous les moyens, et jusqu'aux plus faciles (des calembours par exemple), le plaisant, l'imprévu, plus encore le cocasse de l'existence (Arts. et litt., 1936, p.30-6).
2. [Corresp. à supra II B 2] Le plaisant (d'une situation). Ils ne veulent voir que des masques et prétendent juger de la beauté du teint; le plaisant c'est qu'ils se croient beaucoup de tact (Stendhal, Chartreuse, 1839, p.129).
B. − Subst. masc. Celui qui aime à plaisanter, qui cherche à faire rire. On achevait d'ouvrir dans la nef une longue et large tranchée. Je demande à quelle fin? Un plaisant me répond d'un air satisfait: C'est pour y enterrer plus sainement nos chanoines, et ne plus les exposer au grand air (Dusaulx, Voy. Barège, t.1, 1796, p.27).Un plaisant a dit: «La France, c'est un pays où l'on sème des fonctionnaires et où l'on récolte des impôts (...)» (Debatisse, Révol. silenc., 1963, p.91).
Un bon, gros plaisant. Synon. plaisantin.Le père Malivoire (...), un gros plaisant (...), se mit à hurler (...) en formant porte-voix de ses mains: «Hé, vieux dégourdi, t'en as-ti un nez, d'avoir senti de chez té la cuisine à Polyte.» (Maupass., Contes et nouv., t.1, Père Amable, 1886, p.224).Un mauvais plaisant. Le concierge arrêta le docteur au passage et accusa des mauvais plaisants d'avoir déposé trois rats morts au milieu du couloir (Camus, Peste, 1947, p.1222).
Prononc. et Orth.: [plε ̃zɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1170 «qui est agréable» (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 5190); 1536 «qui divertit» (R. de Collerye, OEuvres, éd. C. d'Héricault, 135, 136); 1579 «singulier, risible» (Larivey, Laquais, éd. Viollet-le-Duc, V, 85); 2. ca 1549 subst. «celui qui cherche à faire rire» (Est.); ca 1590 «l'agréable» (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, XXVIII, p.192); 1680 mauvais plaisant (Rich.). Part. prés. de plaire*. Fréq. abs. littér.: 1130. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2142, b) 1151; xxes.: a) 1579, b) 1297. Bbg. Duch. Beauté. 1960, p.176. _Gall. 1955, p.470.