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PLAID1, subst. masc.
A. − HISTOIRE
1. [Des origines au xiiies. environ]
a) Assemblée annuelle ou bisannuelle des hommes libres sous les Mérovingiens, restreinte aux notables laïques et ecclésiastiques sous les Carolingiens et les Capétiens qui la convoquaient, et qui discutait de manière consultative les projets de gouvernement, notamment le texte des capitulaires, comme un Conseil du roi élargi. Les évêques sont toujours nommés les premiers dans les diplômes; aucune assemblée où l'on ne les voie paroître: ils jugent avec les rois dans les plaids, et leur nom est placé au bas de l'arrêt immédiatement après celui du roi (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t.3, 1831, p.268):
. Les hauts barons de Syrie étaient donc au complet devant Tripoli, lorsque le roi ouvrit, probablement à Mont-Pèlerin, un plaid solennel. Les adversaires furent invités à y exposer publiquement leurs griefs. Le roi les obligea ensuite à se réconcilier, Tancrède avec Baudouin du Bourg, Guillaume Jourdain avec Bertrand, puis entre ces derniers il prononça. Grousset, Croisades, 1939, p.85.
b) Assemblée d'hommes libres (dérivée du mallus) qui, sous les Carolingiens, ne se réunissait que trois fois par an en plaids généraux, la justice publique étant rendue périodiquement le reste du temps au nom du roi par les comtes assistés de notables réunis en plaids ordinaires. Charlemagne (...) dispense expressément les hommes libres d'assister aux plaids ordinaires, qui seront désormais tenus par les comtes et les échevins. L'assistance n'est plus obligatoire que pour les plaids généraux (...) tenus trois fois par an (Fr. Olivier-Martin, Hist. du dr. fr., Paris, CNRS, 1984 [1950], p.55).
2. [Sous les Capétiens] Plaids de la porte, de l'orme. À partir de saint Louis, juridiction exercée directement par le roi, installée au début à la porte de son palais et qui est à l'origine des Requêtes. Saint Louis (...) mène une vie méthodiquement réglée et soumise à des principes dont il ne se départ jamais. Chaque jour, il commence par entendre ses heures, une messe basse de requiem et la messe du jour, chantée. Il donne la matinée à son conseil, aux plaids de la porte ou de l'orme, ou à diverses affaires (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p.22).
B. − DROIT
1. Vieux
a) Synon. de plaidoyer (v. ce mot A).Point de division des pouvoirs [chez les Hébreux]: des assemblées à la porte des villes assistant aux contrats, écoutant les plaids, jugeant les causes; une quasi-démocratie menée par des prêtres; nul vestige d'administration (Proudhon, Créat. ordre, 1843, p.485).
Loc. proverbiale. Peu de chose, peu de plaid (Ac. 1798-1835). ,,Il ne faut pas de longs discours pour éclaircir, pour vider une affaire de peu de conséquence; ou bien, La chose dont on parle ne vaut pas la peine d'être contestée`` (Ac. 1835).
b) Synon. de procès.Payez, car vous avez signé Promesse de payer au premier plaid gagné (Florian, Fables, 1792, p.157).
2. Au plur., vieilli. Audiences du tribunal en province ou dans les juridictions inférieures. (Dict. xixeet xxes.).
Les plaids sont ouverts. ,,Les juges recommencent à donner audience`` (Ac. 1798-1878). Les plaids tenants. À l'audience. (Dict. xixeet xxes.). Tenir les plaids. ,,Tenir l'audience`` (Ac. 1798-1878).
Proverbe. Être sage au retour des plaids. ,,Perdre l'envie de plaider après avoir soutenu et perdu quelque procès`` (Ac. 1798-1878).
Prononc. et Orth.: [plε]. Homon. plaie et formes de plaire. Att. ds Ac. dep. 1694. Plur. des plaids. Étymol. et Hist.1. 842 «convention, accord, engagement» (Serments de Strasbourg ds Henry Chrestomathie t.1, p.2); 2. ca 1100 «assemblée réunie autour du roi des Francs, ici, dans des fonctions judiciaires» (Roland, éd. J. Bédier, 3949); 3. ca 1100 «jugement, procès» (ibid., 3741); 4. a) ca 1140 «querelle, discussion» (Geoffroy Gaimar, Hist. des Anglais, 2004 ds T.-L.); b) ca 1150 «discours, paroles, récit» (Wace, St Nicolas, 819); 5. ca 1160 tenir les plaiz «tenir l'audience» (Eneas, 533 ds T.-L.). Du lat. placitum, part. passé adj. subst. de placere «plaire», au plur. en lat. class. au sens de «principes, dogme», puis «ce qui plaît, ce que l'on a en vue» d'où, en lat. chrét. «dessein, projet, résolution» et «accord, consentement, pacte» (v. Blaise Lat. chrét.), en lat. médiév. «engagement à comparaître devant le tribunal», «réunion, conférence» d'où «séance judiciaire, plaid» et «litige, procès» (Nierm.).