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* Dans l'article "PLACER1,, verbe trans."
PLACER1, verbe trans.
A. − [Corresp. à place I A]
1.
a) Qqn place qqn (une pers. ou p.anal. un animal) + compl. circ. de lieu.Mettre ou conduire à un endroit déterminé, à une place assignée. Synon. caser (fam.), installer.Placer les invités à table, autour d'une table; placer qqn au cinéma, au théâtre; placer qqn à côté de qqn, auprès de qqn, devant, derrière qqn/qqc., en face de qqn. Après avoir été lui-même (...) placer la vieille meute à l'entrée de la forêt, il était revenu aux écuries faire seller les chevaux (Jouy,Hermite, t.4, 1813, p.171).Derrière les convives, Julien et François servaient, aidés de Zoé (...). Elle avait placé Muffat à sa droite et Vandeuvres à sa gauche (Zola,Nana, 1880, p.1365).
Loc. verb. fig. Placer qqn sur le trône*.
Empl. pronom. réfl. Synon. s'installer, prendre place*.Il se place au milieu des fillettes et lit son invocation (Giraudoux,Intermezzo, 1933, iii, 1, p.160).
[Avec un compl. circ. indiquant une situation pour exercer une fonction déterminée] Disposer d'une certaine façon. Être placé en faction, en sentinelle (quelque part):
1. Quand un de ses fils atteignait l'âge de deux ans, il avait coutume de placer le petit bonhomme à cheval sur le dos d'un coursier de son écurie... Cendrars,Bourlinguer, 1948, p.218.
Empl. pronom. réfl. Le vieux vit arriver sur lui les quatre miliciens musclés. (...) il ne savait pas (...) comment se placer pour recevoir avec le moins de douleur possible cette tournée de justice (Céline,Voyage, 1932, p.193).
Abs., SPORTS. L'avant-centre (...) doit constamment être attentionné au jeu, et se placer pour attaquer favorablement les balles centrées par les ailiers (J. Mercier,Football, 1966, p.60)
b) Qqn place qqc. (le plus souvent une chose concr. ou une partie du corps) + compl. circ. de lieu.Mettre à une place déterminée; disposer d'une certaine façon. Synon. disposer; caser (fam.), ficher (fam.), flanquer (fam.), foutre (vulg.).Placer un fauteuil près de la fenêtre, les mains devant les yeux, qqc. devant, derrière, sous, sur qqc., devant qqn, sous les yeux de qqn. Dans le milieu de la nef sont placés les tombeaux de don Juan II et de la reine Isabelle (Gautier,Tra los montes, 1843, p.54):
2. ... deux étages que je devrai descendre et monter sans cesse, attendu que madame, qui se tient dans un petit salon près de la salle à manger, a eu l'ingénieuse idée de placer la lingerie, où je dois travailler, sous les combles... Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p.23.
Placer en, sur orbite*.
Placer un nom sur un visage. Synon. de mettre* un nom sur un visage.Ceux qui liront ces souvenirs sauront bien sur quel visage sérieux ils doivent placer son nom de guerre donné par les soldats (Vigny,Serv. et grand. milit., 1835, p.133).
[Avec un compl. de manière] Mettre (quelque part) dans une certaine position ou selon une certaine disposition. Synon. poser.Le photographe (...) condamna la vieille porte en y plaçant une autre planche en travers (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p.133).
2. Spécialement
a) MUS. VOC. Placer la/sa voix. [Dans le chant] Poser sa voix dans le registre le plus naturel de sa tessiture, ou l'ajuster dans le timbre le plus plein. MmeBaudoin leur avait appris à chanter. Elle avait une manière personnelle (...) d'incliner la tête, d'ouvrir la bouche, de former les sons, de placer la voix, de reprendre le souffle (Duhamel,Suzanne, 1941, p.122).
[Dans la parole] Je la regarde piétiner dans sa loge, navrée de constater que Jadin marche en poule, comme tout le monde, ventre rentré et jabot sorti, qu'elle place sa voix en parlant et qu'elle n'a pas encore dit «Mange!» depuis que nous sommes arrivés (Colette,Vagab., 1910, p.125).
b) SPORTS, JEUX (de plein air, comportant une balle, un ballon, notamment au tennis, à la pelote basque, au football)
Placer la/sa balle. Envoyer, lancer la balle avec adresse à l'endroit visé (et hors de portée de l'adversaire).
BALIST., CHASSE. Ajuster son tir. Bientôt il devint si adroit, que Teresa (...) s'amusa à voir son jeune compagnon placer la balle de son fusil où il voulait la mettre, avec autant de justesse que s'il l'eût poussée avec la main (Dumas père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.436).
Au fig. V. balle1I A 1.
Placer un/son coup (escr. et boxe). Frapper au bon endroit, ajuster (d'apr. Petiot 1982). Il se relève assez frais et termine le round en plaçant quelques gauches (Écho Sport, 10 févr. 1941).
Placer sa pointe de vitesse. Produire un effort au bon moment dans une compétition (d'apr. Petiot 1982).
c) ÉQUIT. Placer un cheval. ,,Placer un cheval, pour le présenter ou l'examiner, consiste à le laisser reposer également sur ses membres, l'encolure et la tête libre (...) l'ensemble ayant une attitude naturelle`` (Tondra Cheval 1979).
Empl. subst. masc. Le placer, très proche du ramener (...) résulte du relèvement de l'encolure, obtenu par des vibrations subtiles sur la rêne du filet (...). Le placer correct demande beaucoup de tact et d'expérience (TondraCheval1979).
3. Qqn place qqc. + compl. circ. de lieu ou de temps.Situer, localiser (réellement ou en esprit)
a) [Dans l'espace] Savoir placer une localité sur une carte, une rue sur un plan. Le journal place la montagne et le cap [d'une île] par 57 degrés 2 minutes de latitude (Voy. La Pérouse, t.1, 1797, p.131).J'ai envie de placer mon prochain roman à Guérande, que Balzac a déjà choisi pour sa Béatrix (Zola,Corresp., t.2, 1876, p.452).
b) [Dans le temps] Tieck (...) l'auteur d'un roman, Sternbald, (...) place son héros dans le beau siècle des arts (Staël,Allemagne, t.3, 1810, p.267).L'âge d'or que nous entrevoyons à l'horizon de l'avenir, ils [les Grecs] le plaçaient loin derrière eux dans le recul des temps (Rodin,Art, 1911, p.280).
Empl. pronom. passif. Synon. se situer.Ainsi, un jour (qui se place d'ailleurs après cette première période) où le baron revenait avec Charlie et moi d'un déjeuner chez les Verdurin (Proust,Sodome, 1922, p.1063).
4. Qqn place qqc. (un mot, un discours, etc.) + dans qqc. (discours oral ou écrit, conversation, récit).Introduire. Synon. caser (fam.), loger.Placer un dialogue dans un récit, un jeu de mots dans une conversation. [En revenant de l'Escurial] À propos de voleurs, plaçons ici une histoire dont nous avons bien failli être les héros (Gautier,Tra los montes, 1843, p.134).Le petit Barfleur savait qu'un homme du monde doit toujours placer dans toute conversation, et sur n'importe quel sujet, un mot quelconque (Gyp,Mariage Chiffon, 1894, p.53).
[Sans compl. circ.] Introduire (dans la conversation). Le banquet était achevé. On avait desservi (...). Chacun fumait (...) Justinien, qui voulait placer un discours, la fit presque aussitôt refermer [la fenêtre] «pour l'acoustique» (Gide,Faux-monn., 1925, p.1166).
(Ne pas pouvoir) placer un mot, une parole, une phrase, une syllabe (fam.), (ne pas pouvoir) en placer une (pop.). Intervenir dans la conversation. Synon. mettre son grain* de sel (dans la conversation) (fam.).L'aigre manière de Vitet qui ne me laisse jamais placer une syllabe sans lancer quelque mordant «je ne suis pas du tout de ton avis» (Duhamel,Confess. min., 1920, p.183).
B. − [Corresp. à place I B]
1.
a) Qqn place qqn/qqc. + compl. circ.Mettre dans un rang déterminé, dans une série ordonnée, dans un ensemble. Placer dans une catégorie; placer qqn très haut dans son estime (v. haut1II F); placer qqn sous l'autorité, la dépendance, la protection, les ordres de qqn. L'usufruitier est placé sous la surveillance de la société, soumis à la condition du travail et à la loi de l'égalité (Proudhon,Propriété, 1840, p.189):
3. ... j'organisai (...) la 6earmée que je plaçai aux ordres du général Maunoury disposant de l'état-major de l'armée de Lorraine. Joffre,Mém., t.1, 1931, p.320.
Placer qqn devant qqc. (subst. abstr.).Mettre en face d'une certaine réalité, d'une certaine situation. Être mis, placé devant le fait accompli (v. fait B 1 a), devant un dilemme.
[Plus rare, le suj. désigne un subst. abstr.] L'art est comme intermédiaire entre la science et la matière, ont dit les saints-simoniens, et cette vérité (...) place les artisans dans une position plus intéressante que celle où le monde antique les reléguait (Gobineau,Corresp.[avec Tocqueville], 1843, p.53).Ce tact parfait d'homme du monde qui sait se trouver à l'aise en quelque situation que le hasard le place (Miomandre,Écrit sur eau, 1908, p.243).
b) Empl. pronom. réfl. Se placer à un certain point de vue; se placer sur le terrain de qqn/qqc. (au fig.), dans une situation favorable, sous la protection de qqn. Il y avait dans les avances du diplomate un effet de ce point de vue tout individuel où chacun se place pour décider de ses sympathies (Proust,J. filles en fleurs, 1918, p.436).
2. [Corresp. à place «emploi»] Procurer un emploi, un poste (souvent modeste, notamment dans le monde du service tertiaire, employés, gens de maison). Synon. caser (fam.), établir, mettre.Placer qqn chez qqn, comme domestique, en apprentissage. Il m'avait même promis de me placer dans sa marine, si nos affaires de France tournaient mal (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.316).
Absol. [Sans compl. précisant la condition ou la profession] Il commença petit pâtre. Chez lui le pain était cher: on le plaça de bonne heure. En revenant du pacage ou avant d'y aller, il portait la pâtée aux cochons, coupait les herbes pour la volaille, retournait les litières (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p.89).
Empl. pronom. réfl. + attribut de l'obj. avec ou sans comme, vieilli. Entrer au service de quelqu'un. Synon. pop. se mettre en condition (v. mettre 2esection III A 2 b).Se placer comme concierge, comme domestique, chez/auprès de qqn. Elle se désolait, les mains inertes s'irritait contre son éducation imbécile de demoiselle, qui lui laissait la seule ressource de se placer un jour domestique (Zola,L'OEuvre, 1886, p.271).
Absol. [Sans compl. précisant la condition ou la profession] Elle avait quitté l'Alsace pour venir se placer à Paris, chez un pasteur (Dabit,Hôtel Nord, 1929, p.176).Yvonne n'était pas du pays. Une fille de Douarnenez qui avait fui l'industrie des sardines à dix-huit ans pour se placer. (...) Elle avait travaillé dans un restaurant à Orléans, elle avait été fille de cuisine dans une grande ferme beauceronne (Aragon,Beaux quart., 1936, p.294).
3. Qqn place qqn + compl. de lieu désignant une famille ou une institution.
a) Mettre (quelqu'un) pensionnaire, confier à la garde de. Synon. mettre.Placer un enfant en nourrice, en internat, dans une famille. [Beethoven] plaça le jeune Karl à l'institution (Prod'homme,Symph. Beethoven, 1921, p.383):
4. M. Bellaguet s'était offert plusieurs fois à la placer dans une maison de vieillards, mais elle s'y était refusée avec tant de force qu'il avait dû y renoncer. A. France,Pt Pierre, 1918, p.139.
b) Spéc. [Corresp. à placement B 2 b]
PSYCHOPÉDAG. MÉDICO-SOC. Effectuer un placement d'enfant. Placer un jeune en internat (spécialisé). Lorsqu'un enfant n'a plus de famille ou ne peut plus y vivre, il ne peut être placé qu'en internat ou dans une famille (Bleand.1976).
MÉD., PSYCH. Effectuer le placement d'un malade dans un établissement psychiatrique.
4. Qqn place qqn/qqc. + compl. circ.
a) Qqn place qqc. (subst. abstr.) + dans, sur, parmi + subst. abstr.Faire consister en, situer, mettre en esprit. Montesquieu plaçait la destruction du stoïcisme au nombre des malheurs du genre humain (P. Leroux,Humanité, 1840, p.69).
b) Placer son/sa/ses + subst. abstr. (d'ordre affectif) + dans/en qqn.Accorder. Synon. fonder, mettre.Placer sa confiance, ses espoirs en qqn. Une nièce de Madame Rechteren (...) qu'elle appelait sa fille, et sur laquelle elle avait placé toutes ses affections (Karr,Sous tilleuls, 1832, p.202).
Vx. Bien, mal placer son affection, ses amitiés, ses aumônes, ses charités, sa confiance. Accorder. Il y a des entrepreneurs de charité qui nous évitent le souci de bien placer les offrandes que l'on adresse aux malheureux du monde entier, qu'on soulage ainsi sans les connaître (Delacroix,Journal, 1854, p.208).
c) Qqn place qqn + prép. de lieu.Situer, estimer. Synon. mettre.Placer qqn au-dessus de tout, au premier rang, parmi les plus grands. Parmi les auteurs qui sont restés fidèles à l'imitation des anciens il faut placer Collin au premier rang (Staël,Allemagne, t.3, 1810, p.179).[Sébastien del Piombo] (...) son talent de coloriste le place parmi les grands maîtres de l'école vénitienne (Ménard,Hist. Beaux-Arts, 1882, p.132).
5. [Corresp. à la loc. verb. faire la place] Qqn place qqc. (désignant une marchandise, un stock).Vendre, écouler, réussir à faire acheter ou à faire adopter quelque chose. Placer des billets de loterie, de tombola, des livres, du vin. En apprenant que j'étais secrétaire d'un marquis, il a voulu que je place quelques tonneaux de cidre chez lui (A. Daudet,Pt Chose, 1868, p.120):
5. Pluchart, désolé des méfiances que l'Internationale rencontrait chez les mineurs de Montsou, espérait les voir adhérer en masse, si un conflit les obligeait à lutter contre la compagnie. Malgré ses efforts, Étienne n'avait pu placer une seule carte de membre... Zola,Germinal, 1885, p.1285.
6. Qqn place qqc. (désignant de l'argent, un capital + compl. circ. de lieu (désignant une pers. ou un organisme financier)).Employer, déposer afin de faire fructifier, d'en augmenter la valeur ou d'en tirer des bénéfices. Synon. investir (v. investir3).Placer son argent, sa fortune à la banque, dans une caisse d'épargne, chez un notaire, à l'étranger, à intérêt, à fonds* perdu, en viager, en gage; placer un capital dans une entreprise. Beethoven chercha à placer ses épargnes. Il songea d'abord à l'achat d'une maison (Rolland,Beethoven, t.1, 1937, p.40):
6. Crevel, pour consoler l'amie de sa Valérie, en prit les économies, les doubla largement, et plaça ce capital en cinq pour cent, en lui donnant l'usufruit et mettant la propriété au nom de Célestine. Balzac,Cous. Bette, 1846, p.316.
Absol. J'ai dans l'idée, dit Zélie, que depuis trois ans il ne plaçait plus, il aimait à thésauriser (Balzac,U. Mirouët, 1841, p.177).
REM.
Plaçoter, verbe trans.,rare. Placer sou par sou et à faible taux une modeste somme d'argent. Concert général d'éloges donnés à ce mort, pour avoir tenu le pain sous la clef, pour avoir plaçoté ses économies, mis sou sur sou (Balzac,Ptes mis., 1846, p.118).
Prononc. et Orth.: [plase], (il) place [plas]. Homon. forme conjuguée (ils) placèrent et placer2. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. : prend une cédille devant a et o: plaçant, plaçons. Étymol. et Hist. 1. a) 1564 «mettre quelque chose ou quelqu'un en un certain endroit déterminé, disposer» (Thierry: se placer en un lieu convenable, id. est, se mettre, et y prendre sa place. Son contraire est desplacer); 1718 emploi abs. (Ac.: On dit qu'Un Officier place, pour dire, qu'Il donne des places, etc.); spéc. b) av. 1662 jeu de paume placer la balle (Pascal, Pensées, éd. L. Lafuma, OEuvres, Seuil, 1972, 696-22, p.592); 1694 id. placer son coup (Ac.); 1718 escr. placer son coup (Ac.); c) 1671 «situer, faire au moment choisi» (MmeDe Sévigné, Lettres, éd. Grands Écrivains de la France, t.2, p.178); 1690 mot, passage bien placé «dits ou cités fort à propos» (Fur.); 1763 placé «pertinent» (Cazotte, Ollivier, p.33); 1784 plaisanteries placées ou déplacées (Diderot, Jacques le Fataliste, p.698); d) 1696 ne pas trouver où placer un mot (La Bruyère, Les Caractères ou les moeurs de ce siècle, VII, éd. Grands Écrivains de la France, OEuvres, t.2, p.189); e) 1835 placer un cheval «le maintenir en équilibre ou le mettre dans une certaine position pour le faire voir» (Ac.); f) 1910 placer sa voix (Colette, loc. cit.); g) 1931 danse bien placé (Meunier, Danse class., p.136); 2. 1582 «faire entrer dans une famille, notamment par le mariage» (Garnier, Bradamante, 1916, éd. W. Foerster, Tragédies, IV, 751 ds IGLF); 1928 placé «marié, en ménage ou en concubinage» (Lacassagne, Arg. «milieu», p.160); 3. 1629-30 «donner, accorder» (Corneille, Mélite, III, 3, éd. M. Roques et M. Lièvre, vers 931: ô faveurs indignement placées); 4. 1665 «assigner une place de choix, un rang, à quelque chose ou quelqu'un» (Racine, Alexandre, III, 2, éd. R. Picard, OEuvres, La Pléiade, I, p.206); cf. aussi 1652 coeur (bien, mal) placé (Rotrou, Don Lope de Cardone, I, 4, OEuvres, 1820, t.5, p.507 ds IGLF); 1833 (personne) bas placée (dans un rang social) (Hugo, L. Borgia, II, 2, p.83); 1835 (ici, âme) haut placée (Stendhal, L. Leuwen, t.1, p.296); 1867 cheval placé (Paz, Dict. des courses ds Petiot); 5. a) 1676 «mettre en pension hors du milieu familial (un enfant)» (Mmede Sévigné, Lettre à Mmede Grignan, 17 mai, II, 96, éd. Gérard-Gailly ds Quem. DDL t.13); b) 1690 «pourvoir d'un poste, d'un emploi» (Fur.: On dit [...] qu'un garçon est bien placé, quand il a quelque bon employ, ou quelque charge. Ce domestique est placé en une bonne maison); 6. 1680 «investir (de l'argent)» (Rich. t.2); 7. 1719 «situer dans l'espace ou dans le temps» (Vertot, Hist. révol. Rom., t.2, p.191); 8. 1727 «faire résider dans, assimiler à» (Ramsay, Voyages Cyrus, t.1, p.33); 9. 1755 «vendre, écouler» (Montesquieu, Esprit des lois, t.3, p.56); 10. 1868 pronom. turf «prendre une bonne position dans le peloton» (Le Sport, 11 mars ds Petiot). Dér. de place*; dés. -er. Dans le lang. des courses (10) empr. à l'angl. to place, att. en ce sens dep. 1831 (NED). Fréq. abs. littér.: 5972. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 11480, b) 8168; xxes.: a) 7031, b) 6993.
DÉR. 1.
Plaçage, subst. masc.,admin. Assignation, moyennant une taxe, des places des forains, marchands dans une foire, un marché; p.méton. cette taxe (synon. usuel droit de place). Halles et marchés. De même que pour les droits de plaçage et de mesurage, les droits perçus sur les halles et marchés doivent être autorisés par le préfet (Baradat,Organ. préfect., 1907, p.215). [plasa:ʒ]. 1resattest. a) α) 1315-55 plassages «droits sur les emplacements de marchés et foires» (Revenus perçus par les dauphins du Viennois, Arch. mun. Bourg. ds Gdf.), 1325 plazezage (Arch. JJ 65, pièce 278, ibid.), β) 1600 plaçage «emplacement attribué à un marchand» (Ord. du prév. de Paris, 22 sept., Code de la Voyerie, II, ibid.); γ) 1819 (Boiste: plaçage, s. m. distribution des places d'un marché, d'une foire, t.de police), b) 1832 (Raymond: Plaçage, s. m. Distribution des places dans [...] un spectacle, etc.); de placer1, suff. -age*.
2.
Plaçure, subst. fém.a) Reliure. ,,Ensemble des opérations précédant la couture d'un livre: débrochage des cahiers, réparation, placement des couvertures, des hors-textes, des gardes, mise en presse, ébarbage, collationnement`` (Comte-Pern. 1974). La reliure de volumes énormes et sans marges (...), d'ouvrages sur feuilles volantes gonflés de dépliants mobiles en carton (...) pose des problèmes de plaçure, de montage (Civilis. écr., 1939, p.12-4).b) Brochure. ,,Préparation des différentes feuilles d'un livre (y compris le pliage), en vue de la couture`` (Comte-Pern. 1974). Plaçure (...). Action de disposer dans leur ordre rigoureusement exact les planches et feuilles d'un ouvrage avant de le coudre (Maire,Manuel biblioth., 1896, p.138). [plasɥ:ʀ]. 1reattest. 1896 id.; de placer1, suff. -ure*.
BBG.Quem. DDL t.13.