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PLACOTER, verbe intrans.
Région. (Canada)
A. − Vieilli. Passer son temps à des riens, s'occuper à de menues besognes. Le soir après souper, je vais souvent dans la cave et je placote dans mes affaires (Dict. du fr. québécois, vol. de présentation, Laval, 1985, p.113).
Empl. trans. Synon. de faire1.Qu'est-ce que tu placotes ici? (Canada1930).
B. − Bavarder, potiner. Des femmes, ça parle. Si elle se met à placoter, je t'avertis, les gars vont la sortir (R. Lemelin, Les Plouffe, 1948, p.22 ds Richesses Québec 1982, p.1813).
Empl. trans. Synon. de dire1, raconter.Qu'est-ce qu'il vient de placoter encore? (Canada1930).
REM. 1.
Placotage, subst. masc.Bavardage, commérage. Faut pas se fier aux placotages de la veuve à Calixte (A. Maillet, Mariaagélas, 1973, p.27 ds Richesses Québec 1982, p.1812).
2.
Placoteux, -euse, adj. et subst.Bavard(e). Si j'étais une placoteuse, j'aurais des choses à dire à qui de droit (A. Maillet, Mariaagélas, 1973, p.158, ds Richesses Québec 1982, p.1813).
Prononc. et Orth.: [plakɔte], (il) placote [plakɔt]. Var. plaquotter (rare) et placotter (ds Dict. du fr. québécois, loc. cit., p.112). Étymol. et Hist.1. a) 1844 plaquotter «s'agiter, remuer ou marcher dans une matière liquide (eau, boue, etc.)» (Pietro, La Fille du brigand ds le Ménestrel, Québec, 5 sept., p.183 ds Dict. du fr. québécois, loc. cit., p.112); b) p.anal. 1908 placoter «s'occuper à des menues besognes, passer son temps à des riens» (doc. du Québec, ibid., p.113); 2. 1900 «bavarder, médire» (C. Rouault, Le Parler de Romény [Aisne]). D'apr. FEW t.16, p.628a, placoter serait un dér. dial. du fr. plaquer «revêtir (un mur, etc.) de crépi, de mortier, d'enduit», lequel est issu du m. néerl. placken «id.». En raison de la rareté de placoter dans les dial. fr. et de son isolement, du point de vue du sens, dans la famille de plaquer, il vaut sans doute mieux y voir, comme le propose le Dict. du fr. québécois, loc. cit., p.117, le résultat d'une métathèse de [k] et [p] de clapoter*, qui a peut-être été favorisée par des représentants de la famille de plaquer, de même que par des forme paron. de sens voisin telles que pacoter «remuer l'eau avec ses mains» en Franche-Comté (FEW t.7, p.475b), platch'ter «patauger; faire des façons» en Wallonie (ibid., t.9, p.44a). Le sens 1a se retrouve en Champagne et en Bretagne fr. (v. FEW t.16, p.628a). Le sens b est à mettre en relation avec celui de «manger lentement avec peine, trembler» att. dans le Maine (ibid.). Pour l'association des idées de «patauger» et de «bavarder» dans les lang. rom., v. Sain. Sources t.1, pp.224-230.