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PLACARDE, subst. fém.
Argot
A. − Place publique; en partic., place où avaient lieu les exécutions. Il y a [pour le guillotiné] un mauvais moment à passer sur la placarde [Place de Grève] (Hugo, Dern. jour condamné, 1829, p.102).[On allait voir son complice] terminer glorieusement sa carrière sur la placarde (Vidocq, Vrais myst. Paris, t.3, 1844, p.271).Un soir en 1922 que j'faisais du viron [un tour] sur la placarde à Bellecour [à Lyon] (Dussort, Preuves exist., 1927, dép. par G. Esnault, 1938, p.53).
B. −
1. Espace que l'on peut occuper, place. C'est pas la placarde qui manquait dans le gourbi à Pierre Sora. Six pièces le composaient (Le Breton, Rififi, 1953, p.71).
2. Endroit où l'on se trouve, place que l'on occupe. [À l'auberge] sa robe s'était retroussée au-dessus du genou. Le vieux, de sa placarde [de la table où il déjeunait], s'en aperçut. Son oeil flamba (Le Breton, Razzia, 1954, p.158).
En partic. Emplacement où s'installe un camelot, un marchand forain, un cirque en plein air. Lorsqu'un marchand a obtenu une place dans une fête ou marché, il a sa placarde (Rossignol, Dict. arg., 1901, p.86).La chasse aux «placardes» est déclenchée [(...) chez les camelots, la place où l'on s'installe pour faire son boniment, vendre sa marchandise] (L'OEuvre, 27 janv. 1937, p.2, col. 5).
C. − Emploi (généralement intéressant), place. ,,J'ai une placarde, y a pas de ressent. J'ai un emploi, je ne crains rien`` (Lacassagne,Arg. «milieu»,1928,p.160).Tu es chaudronnier? oui! bien! j'vais te filer une bonne placarde (Dussort,Journal, 1930, dép. par G. Esnault, 1953, p.19).
REM. 1.
Placarder, verbe trans.,arg. Placer quelqu'un. Marcel avait placardé ses deux gonzesses au Flamboyant, c'était pratique pour la surveillance, la comptabilité et les visites affectueuses (Pt Simoninill.1957, p.224).Empl. pronom. Se mettre à une place. Lorsque les derniers arrivent il n'y a plus de place (...) et chacun arrive à se placarder (Dussort, Journal, op. cit., p.6).Le p'tit César grimpa dans la tire. Ali vint se placarder [revolver au poing] à son côté (Le Breton, Rififi, 1953, p.84).
2.
Placardier, subst. masc.,arg. a) Homme qui s'occupe de placer des prostituées dans les maisons closes. Avant-guerre, les placeurs ou placardiers servaient d'intermédiaires entre les souteneurs et les patrons de maisons closes. Ils tenaient leurs assises dans des bars discrets et fournissaient à la demande toutes les maisons de province et Paris (Le Breton1960).b) Représentant de commerce, démarcheur. Synon. placier.Quarante piges il avait mené son combat obscur, Bouboule, contre les placardiers de tous poils (A. Simonin, Du mouron pour les petits oiseaux, 1960, p.31 ds Cellard-Rey 1980).
Prononc.: [plakaʀd]. Étymol. et Hist.1. a) xviiies. «place publique» (d'apr. Esn.); b) 1899 «place occupée par un camelot» (ibid.); 2. 1899 «emploi lucratif» (ibid.). Déverbal de placarder*. V. FEW t.16, p.632a, note 27. Bbg. Chautard Vie étrange Argot 1931. _Dauzat Ling. fr. 1946, p.300. _Hotier Cirque 1973 [1972], p.68, 136. _Sain. Arg. 1972 [1907], p.230, 302.