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PIVOT, subst. masc.
A. − Pièce constituant le support ou l'extrémité de l'axe autour duquel tourne un corps. Pivot de bois, de fer, d'acier, de pierre; pivot d'une porte, d'une roue; pivot d'un compas; fauteuil, siège à pivot; pivot à collet, à roulement à billes, à segments. L'aiguille de la boussole se mit à tourner sur son pivot d'une manière extravagante, au point qu'elle s'effaçait à l'oeil comme le rayon d'un char emporté par des chevaux effrayés (Nodier,Fée Miettes, 1831, p.99).L'anémomètre (...) se compose d'un axe, monté sur des pivots très fins et sur lequel sont fixées quatre ailettes planes très légères (Ser,Phys. industr., 1888, p.368).Ponts à pivot. −Dans ce système, l'ensemble est soutenu par une poutre de forme spéciale dite chevêtre qui repose sur la tête d'un pivot autour duquel s'effectue la rotation (Bourde,Trav. publ., 1929, p.306).
Spécialement
HORLOG. Extrémité amincie des axes portant les roues d'une montre. (Dict.xixeet xxes.).
Anciennement, IMPR. Extrémité inférieure de l'arbre de la presse à bras. La partie [de l'arbre de presse] dans laquelle entre le barreau, s'appelle le milieu de la vis, et se continue jusqu'à l'extrémité qui prend le nom de pivot (Momoro,Impr., 1793, p.53).
B. − P. anal.
1. [Désigne un élément, un point, matériel ou fictif, servant de support à un mouvement rotatif, et parfois le mouvement de rotation lui-même] La noblesse vient de la perfection du geste, plus que tout autre chose: de la position des épaules et du mouvement du col [cou] sur son pivot (Bussy,Art dram., 1866, p.264).Les leviers osseux dirigés par la pesanteur ou tordus par le jeu des muscles, les imbrications étroites et les pivots des vertèbres (Faure,Espr. formes, 1927, p.196).La seconde [manoeuvre], employée peut-être plus rarement, et de conception quelque peu germanique, consiste à faire évoluer la ligne des chasseurs autour d'un pivot fictif correspondant approximativement au centre géométrique du territoire de chasse (Vidron,Chasse, 1945, p.19).
Spécialement
a) SPORTS. Partie du corps sur laquelle on prend appui pour exercer une rotation; mouvement de rotation d'une partie ou de l'ensemble du corps. [Dans la danse classique] tourner en dedans, ce n'est pas «être en dedans», c'est tourner du côté de la jambe d'appui (le pivot); en dehors, c'est tourner du côté de la jambe en l'air (Arts et litt., 1935, p.46-1).[Dans la boxe] le pivot va permettre de passer de la position frontale (hanches face à l'adversaire) à la position sagittale (hanches de profil) (Éducation physique et sport, sept. 1973ds Petiot 1982).
[Au basket-ball] Mouvement du porteur du ballon qui, avant de passer celui-ci ou de faire un panier, déplace un pied dans différentes directions en prenant appui sur l'autre maintenu fixe. Son pivot laisse à désirer et il perd bien des balles (L'Auto, 29 nov. 1938ds Petiot 1982).
Joueur-pivot. ,,Joueur de grande taille qui se déplace dans la raquette pour recevoir la passe et tirer au panier en pivotant`` (Petiot 1982).
b) ART MILIT. Point ou aile sur lesquels tournent des troupes opérant un mouvement de conversion (v. conversion I A 1). Pour que ce mouvement fût possible, il était nécessaire que la 3earmée, qui devait servir de pivot, fût solide (Joffre,Mém., t.1, 1931, p.359).Dans la bataille décisive de mars-avril 1918, où l'offensive de Ludendorff fut brisée, le Mont-Renaud servit de pivot à la ligne française (Thibaudet,Réflex. litt., 1936, p.149).
2. [Désigne un élément servant de support]
a) BOT. Racine principale (d'une plante, d'un arbre) s'enfonçant verticalement dans le sol. L'orme prolonge les siennes [ses racines] autant que son ombrage sur la pente des collines; le chêne y enfonce son long pivot autant qu'il élève sa cime dans la région des tempêtes (Bern. de St-P.,Harm. nat., 1814, p.240).L'engrais placé au fond du sillon force la jeune plante [la betterave] à se développer perpendiculairement et, par la formation d'un pivot puissant, écarte les dangers des racines latérales (Rouberty,Sucr., 1922, p.32).
b) CHIR. DENT. Tige métallique servant à fixer une couronne artificielle sur la racine d'une dent. Synon. tenon.Dent à pivot; pivot dentaire. Les dentistes de ce pays [l'Amérique] ont inventé, pour remplacer les dents malades, de les couper au lieu de les arracher et de visser, sur les racines demeurées dans la gencive, des dents artificielles à pivot, des crowns, disent-ils dans leur langage technique (Bourget,Actes suivent, 1926, p.9).
Rem. Cette appellation est contestée par certains: ,,Le terme pivot impliquant une possibilité de rotation, cette expression [dent à pivot], parfois utilisée à tort pour «dent à tenon», est à proscrire`` (Bat. 1972).
c) ANAT. ANIM., VÉN. [Chez le cerf, le daim et le chevreuil] Chacun des deux bourrelets osseux situés de part et d'autre de l'apophyse du frontal et qui portent les bois. La hauteur du pivot varie avec l'âge de l'animal; chez le vieux Cerf, il se tasse peu à peu (Burn.1970).
C. − Au fig. Ce sur quoi repose et tourne un ensemble de choses; ce qui est au coeur (d'une action, d'un système, d'une série de phénomènes). Quand on observe combien sont imperceptibles les causes premières qui influent sur notre sort, et les pivots sur lesquels tournent les destinées des hommes, il semble évident que nous sommes sur la terre les jouets de ce que les uns appellent hasard, d'autres fatalité (Crèvecoeur,Voyage, t.3, 1801, p.3).Immobile, l'objet peut être pour l'espace scénique un pivot, un centre vers lequel il gravite : tel le pupitre de l'Électeur à l'acte III du Prince de Hombourg (Serrière,T.N.P., 1959, p.87):
. Mais ce n'est pas sur du bois seulement que le Rédempteur est étendu et crucifié, c'est sur l'Univers dont Il forme désormais le noeud, le centre, la raison d'être, le coeur, le pivot, la pièce essentielle, et vitale, cet organe par qui il respire et communique dans tous ses parties. C'est le monde tout entier qu'Il attrait à Lui à chaque respiration, enracine au plus profond de sa substance par les ramifications de Ses pieds et de Ses mains, et qu'il restitue à Son Père en ce souffle qui est une parole. Claudel,Poète regarde Croix, 1938, p.156.
REM.
Pivotal, -ale, adj.Qui constitue le pivot, qui est au centre de quelque chose. Il y a dans tout groupe une individualité pivotale, autour de laquelle les autres s'implantent et gravitent comme un système de planètes autour de leur astre (Gautier,Hist. romant., 1872, p.19).Alors les résistances statiques sont (...) concentrées en un seul point pivotal (Mathis-Lussy,Rythme mus., 1911, p.5).
Prononc. et Orth.: [pivo]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1174-78 fig. (Étienne De Fougères, Manières, éd. R. A. Lodge, 1116: N'ont sain de pilete en lor pot Në en lor branle de pivot); 1338 technol. (Compte d'Oudart de Laigny, A.N. KK 3a, fo166 rods Gdf. Compl.); 1752 milit. (Trév.: Pivot, en termes de guerre, se dit d'un Sergent qui fait le pivot avec sa hallebarde, afin que les rangs y tournent sans perdre de terrein); 2. 1651 bot. (Bonnefons, Le Jardinier françois, p.26). Prob. dér. d'un mot simple non att. en fr., cf. cependant, malgré la différence de voyelle (-i- par délabialisation du -ü- devant labiale, FEW t.9, p.511b, note 4 et Guir. Lex. fr. Étymol. obsc.), l'ang. pue «dent de peigne de tisserand, de herse» (Verr.-On.), l'a. prov. pua «dent de peigne» déb. xiiies. (Crois. Albig. 8334 ds Levy Prov.) att. auj. sous la forme pivo, puo (Mistral), l'esp. pua «pointe» 1475 (ds Al.), d'orig. incertaine, sans doute d'une forme italique *pŭga apparentée à pungere «piquer» (REW36810, FEW t.9, p.511b; v. aussi Cor.-Pasc.). Il n'est pas nécessaire de rapprocher pivot de pive «cône du sapin» 1611 (Cotgr.), surtout att. dans les régions proches de la Haute Italie (v. FEW t.8, p.551b) et issu de *pipa «flûte» se rattachant au lat. pīpare (v. Bl.-W.1-5), ni même de la famille de pūpa «petite fille» (Nigra ds Archivio glottologico italiano, t.14, pp.359-360) et de son doublet roman *pŭppa «id.», ayant toutes deux développé p.ext. le sens de «mamelon» (Guir., loc. cit.). Fréq. abs. littér.: 162. Bbg. Becker 1970, p.317, 328. _ Lenoble-Pinson (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, pp.123-125. _ Meier (H.). Lat.-rom. Etymol. Wiesbaden, 1981, p.68. _ Sain. Arg. 1972 [1907], p.102.