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PILONNER, verbe trans.
A. −
1. Frapper à coups de pilon pour écraser, fouler, tasser. Il faut un outillage spécial: une barre à mines de 2 à 3 mètres de long, une pelle étroite genre bêche, une bêche recourbée à la base appelée curette, pour ramener la terre du trou, une barre à dame, pour pilonner la terre après montage du poteau (A. Leclerc, Télégr. et téléph., 1924, p.304).Le métal [acier] est fondu au creuset par lingots de 100 à 200 kilos qu'on pilonne entre 850 et 950o(Bouasse, Cordes et membranes, 1926, p.6).
P. anal.
a) Frapper le sol du talon. Le pied cambré piétine verticalement le plateau, le pilonne du haut talon de son soulier [il s'agit d'une danseuse] (A. Levinson, Visages danse, 1933, p.186).Il ne marche pas dans une ville oppressante, il ne pilonne pas le pavé des rues depuis plus de soixante minutes (Arnoux, Roi, 1956, p.93).
Empl. intrans., arg., pop. ,,Piétiner`` (Esn. 1966); p.anal., ,,pédaler avec force`` (Esn. 1966).
b) Frapper à coups répétés:
. Nom de Dieu! Il est tout noir, nous sommes foutus! En effet, pas possible de raconter qu'il s'était mis lui-même en pareil état. Dans leur rage à pilonner, ils lui avaient fait rentrer le nez au fond de la bouche; et il était violet, un vrai nègre. Zola, Terre, 1887, p.496.
2. TECHN. MILIT. Écraser les positions adverses sous un bombardement intensif d'obus et de bombes. L'artillerie lourde républicaine pilonnait les lignes ennemies, qui répondaient, mais ne parvenaient pas à enrayer la contre-attaque (Malraux, Espoir, 1937, p.730).[L'artillerie] pilonne vindicativement la place, repérée exactement et trop tard, que nous venons de quitter. Rapidité ou justesse, il faut choisir (Arnoux, Roy. ombres, 1954, p.60).
B. − Arg. Mendier, sans être vagabond; quémander. (Ds Esn. 1966). Synon. fam. taper.
Prononc. et Orth.: [pilɔne], (il) pilonne [-lɔn]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. a) 1723 piloner la laine «remuer avec une pelle de bois dans une chaudière pour la dégraisser» (Savary); b) 1803 verrerie (Boiste); c) 1888 arg. «mendier» (Rigaud, Dict. arg. mod., Suppl.); d) 1916 «marteler à coups d'obus» (d'apr. Esn. Poilu, p.417); 1918 (Maurois, Sil. Bramble, p.20). Dér. de pilon*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 29.
DÉR. 1.
Pilonnement, subst. masc.a) Tassement d'un sol qui a été pilonné. Les voies étaient d'une solidité à toute épreuve. Après un nivellement et un pilonnement du fond, on élevait quatre couches superposées de maçonnerie représentant (...) une hauteur de 1 m à 1 m 50 (Albitreccia, Gds moyens transp., 1931, p.11).b) Bombardement intensif et systématique. Le sol avait été si profondément retourné par les pilonnements du début de la guerre, que rien n'y poussait plus, pas même un brin de chiendent (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p.993). [pilɔnmɑ ̃]. 1reattest. 1931 id.; de pilonner, suff. -ment1*.
2.
Pilonneur, -euse, subst.,arg. Personne qui quémande, mendie. Synon. tapeur (fam.).Je me renseignais un petit peu auprès des autres potes, les autres pilonneurs de l'endroit, toujours pleins de rencards et de faux condés (Céline, Mort à crédit, 1936, p.358). [pilɔnoe:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1936 id.; de pilonner au sens de l'arg. «piétiner» (1897 d'apr. Esn.), lui-même dér. de pilon arg. «pied», suff. -eur2*.