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PIGEONNER, verbe
A. − Empl. intrans. [Corresp. à pigeon A]
1. Rare. Échanger des propos tendres. Synon. roucouler.Il accepta de l'y conduire et fut tellement touché de la reconnaissance qu'elle lui témoigna, qu'il devint, lui-même, toute attention, toute caresse. Ils pigeonnèrent à qui mieux mieux. L'on eût pu vraiment croire que ces gens-là s'aimaient (Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, p.312).
Fam., empl. pronom. réciproque. Se bécoter. Ah! te voilà encore dans tes histoires! Mais, bon Dieu, faisait mademoiselle, qu'ils se pigeonnent ou qu'ils ne se pigeonnent pas, qu'est-ce ça te fait? (Goncourt, G. Lacerteux, 1864, p.245).
2. [Corresp. à pigeonnant; en parlant de la poitrine d'une femme] Avancer, faire saillie. Pas mal, hein! la petite. Fausse maigre; des nichons qui pigeonnent... (Arnoux, Solde, 1958, p.196).
B. − Empl. trans.
1. Pop. Plumer (comme un pigeon), dépouiller. Synon. rouler, tromper.Prenez garde de vous laisser pigeonner (Besch.1845).
Au causatif. Synon. de posséder.Il s'est fait pigeonner (Davau-Cohen1972).
Empl. pronom. réfl., rare. S'abuser (soi-même). Je n'arrivais pas à me pigeonner tout à fait. Ni tout à fait à me désabuser. J'oscillais. Mes hésitations ressuscitèrent un vieux problème: comment joindre les certitudes de Michel Strogoff à la générosité de Pardaillan? (Sartre, Mots, 1964, p.142).
Arg. du tennis. Tromper, surprendre. L'occasion de le «pigeonner» par un lob parfaitement ajusté, par un passing-shot (L'Auto, 31 juin 1935ds Petiot 1982).
2. CONSTR. [Corresp. à pigeon C 1 c] Constuire par pigeons, en disposant le plâtre gâché serré avec la main et à la truelle, sans le lancer ni le plaquer. Synon. faire du pigeonnage (infra rem. 1).Pigeonner une cloison (Guérin1892).
Au part. passé. Coffre de cheminée pigeonné (DG).
REM. 1.
Pigeonnage, subst. masc.,technol. a) Action de pigeonner. Faire du pigeonnage (Martellière, Gloss. Vendômois, 1893, p.241).b) P. méton. α) Construction d'un conduit de cheminée (faite d'une cloison de plâtre, sans lattes ni pierres); la cloison elle-même. Réaliser un pigeonnage (Barb.-Cad.1963). β) ,,Plâtre dont on se sert pour monter les tuyaux de cheminées`` (Littré).
2.
Pigeonnerie, subst. fém.,souvent au plur. Attentions, câlineries, caresses. Un baiser à l'épouse, une petite pigeonnerie à l'Ève (Balzac, Lettres Étr., t.1, 1834, p.132).Mille bonnes pigeonneries du bengali à son colombier (Balzac, Lettres Étr., t.3, 1846, p.376).
Prononc.: [piʒ ɔne], (il) pigeonne [piʒ ɔn]. Étymol. et Hist. I. Trans. 1. 1565 [date de l'éd.] «duper» (Tahureau, Second dialogue, éd. F. Conscience, p.123); 2. 1680 maçonn. (Rich.). II. Intrans. ca 1610 «embrasser à la manière des pigeons» ([Béroalde de Verville], Moyen de parvenir, p.18 ds La Curne) −1611, Cotgr.; à nouv. au xixes. au sens de «roucouler, tenir des propos tendres» 1879 (Huysmans, loc. cit.). Dér. de pigeon*; dés. -er.