| ![]() ![]() ![]() ![]() PIGE2, subst. fém. Pop. et fam. Faire la pige (à qqn). Faire mieux (que quelqu'un), dépasser (quelqu'un). Ce législateur éminent, qui fait la pige à M. Cavaignac pour le ministère des Finances, estime qu'il est des cas où un avocat doit être condamné si son client est reconnu coupable (Clemenceau, Iniquité, 1899, p.348).Le poilu est habitué à gîter dans des endroits impossibles, par exemple des tranchées où l'on reçoit des 150 ou des 210 sur la tête; et dans le genre incommodités, il n'y a rien qui fasse la pige à un 210 (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p.134).Pour le moment, je suis frais comme l'oeil (...). Question équilibre et présentation je ferais la pige à des quantités de préfets (Giono, Gds chemins, 1951, p.52).♦ À moi la pige (vieilli). À moi la victoire, l'avantage. Pour la tête, je ne dis pas, mais pour le corps,... à moi la pige (Bourget, Physiol. amour mod., 1890, p.81). Prononc. et Orth.: [pi:ʒ]. Homon. et homogr. pige1. Étymol. et Hist. 1. 1867 faire la pige à qqn «le défier» (arg. des écoliers d'apr. Esn. 1966); 1890 id. «se montrer supérieur à lui» (ibid.); cf. 1894 (Courteline, Client sér., Buis, p.144); d'où 2. 1890 à moi la pige «à moi la supériorité» (Bourget, loc. cit.). Déverbal de piger2*. |