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PIÉTER, verbe
A. − Empl. intrans.
1. JEUX (de boules, de quilles). Tenir son pied à l'endroit fixé, sans le dépasser. (Dict. xixeet xxes.).
2. Aller à pied, être sur ses pieds.
a) [Le suj. désigne une pers.] Se tenir debout. Voir ces deux femmes demi-nues (...) trôler dans les allées du parc ou piéter dans l'antichambre (...) ça doit un peu étonner les visiteurs pudibonds (Goncourt, Journal, 1890, p.275).Les mains pendantes et le dos rond, lasses de piéter depuis six heures du matin, elles se laissaient engourdir par la chaleur (Hamp, Champagne, 1909, p.137).
b) CHASSE. [Le suj. désigne un gibier à plumes] S'échapper, avancer en marchant ou en courant, au lieu de s'envoler. «Les perdrix», disait Sarcelotte. Et c'étaient des compagnies de rouges qui piétaient par une raie, dans un chaume, la tête droite et presque immobile, les pattes véloces qu'une mécanique semblait mouvoir (Genevoix, Raboliot, 1925, p.242).La dame au long bec (...) se met à piéter à grande allure malgré ses petites pattes (Vidron, Chasse, 1945, p.59).
B. − Empl. pronom. réfl.
1. Se hausser, se planter solidement sur ses pieds. Le prince de Courtenay, en Louis XIV, se piétait comme si la postérité l'eût vu, entouré de mignons, de raffinés, de frondeurs, de mousquetaires (Péladan, Vice supr., 1884, p.114).Elle, une grosse, une espèce de gendarme, avec un oeil blanc qui regardait en l'air, elle se piète et croise les bras (Pourrat, Gaspard, 1925, p.226).
P. anal. [En parlant d'une chose] Les piliers et les colonnes semblaient se piéter puissamment pour soutenir le poids des immenses pierres appuyées sur les cubes de leurs chapiteaux (Gautier, Rom. momie, 1858, p.228).
2. Au fig. Se raidir, résister avec force. Nous allons visiter Le Caire soigneusement et nous piéter à travailler tous les soirs, chose que nous n'avons pas encore faite (Flaub., Corresp., 1850, p.123).Il s'enfermait (...) dans sa chambre, pour ne pas affliger ses enfants, et se piétait contre la douleur dans une solitude sévère (Duhamel, Suzanne, 1941, p.123).
C. − Empl. trans.
1. Vieilli. Piéter qqn (contre qqn, qqc.).Disposer quelqu'un à résister (à quelqu'un, à quelque chose). (Dict. xixeet xxes.).
2. Domaine techn.
a) MAR. ,,Marquer ou diviser l'étrave et l'étambot, en pieds et demi-pieds, avec de petites lames de plomb aplaties`` (Will. 1831).
b) INDUSTR. TEXT. Teindre les étoffes en bleu avant de les teindre en noir (d'apr. Chesn. t.2 1858).
REM.
Piéteur, -euse, adj. et subst. masc.[Corresp. à supra A 2 b] (Oiseau) qui s'échappe à pied au lieu de s'envoler. Les gallinacés sont de grands piéteurs (Duchartre1973).
Prononc. et Orth.: [pjete], (il) piète [pjεt]. Homon. piété. Ac. 1694, 1718: pieter; dep. 1740: piéter. Conjug. v. abréger. Étymol. et Hist. 1. Verbe intrans. a) xives. (ms.) «marcher» (Roman de Renard, éd. E. Martin, br. XI, 1683, var. ms. L); b) 1690 jeux (Fur.); 2. 1775 chasse (Buffon, Oiseaux, t.14, p.228 ds Littré); 3. verbe pronom. a) 1740 «prendre bien ses mesures» (Ac.); b) 1782 «se hausser sur les pieds» (Grimm, Correspondance, t.III, p.361 ds Littré); c) 1783 «se raidir, résister fortement» (MmeD'Épinay, Mémoires, t.1, p.371, ibid.). Du lat. tardif peditare «aller à pied», dér. de pedes, -itis «qui va à pied, piéton». Fréq. abs. littér.: 22.