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PIAILLER, verbe intrans.
Pousser des petits cris aigus, fréquents et désagréables. Synon. criailler.
A. − [Le suj. désigne un oiseau] Dans les buissons piaillaient les moineaux (Musset, Hist. merle bl.,1842, p.64).Des promenades d'animaux capturés, se cachant sous les meubles, au moindre bruit: un geai piaillait dans une cage, un hérisson tantôt se roulait en boule (Moselly,Terres lorr.,1907, p.106).
B. − [Le suj. désigne un enfant] La marmaille piaillait au fond des logements. Un phonographe glapissait dans un cabaret borgne (Martin du G.,Thib.,Cah. gr., 1922, p.640):
. Deux individus se réunissaient, à une heure convenue, au son d'un orgue et en présence d'invités (...) puis, au bout d'un nombre de mois déterminés, sauf accident, ils donnaient le jour à d'affreux bambins qui piaillaient, pendant des nuits entières... Huysmans,Marthe,1876, p.137.
C. − [Le suj. désigne une pers.] Fam. et souvent péj. Groupée autour des tables, toute la tribu piaille, se concerte, compte sur ses doigts et joue peu (A. Daudet,Tartarin de T.,1872, p.86).
En partic.
Manifester une peur, un mécontentement, protester d'une voix criarde. Les femmes, juchées sur les chameaux, piaillent et se disputent pour abréger la route (Du Camp,Nil,1854, p.291).Je l'entends hurler du dehors... Elle ameute... Elle piaille jusqu'en haut... «À l'assassin! À l'assassin!...» (Céline,Mort à crédit,1936, p.389).
Bavarder de façon criarde, à propos de futilités. Je suis sûre qu'il trouvera encore madame en train de piailler dans la loge du concierge (Halévy,Mariage amour,1881, p.182).
P. métaph. L'horloge sonne, le couperet cogne, la lèche-frite piaille, le tournebroche grince (Hugo,Rhin,1842, p.30).
REM. 1.
Piaillant, -ante, part. prés. en empl. adj.Qui piaille. Elle déchire des lapins vivants et des volailles piaillantes (Baudel.,Poèmes prose,1867, p.53).Ces odieux Galtier et (...) leur piaillante nichée (Fabre,Oncle Célestin, 1881, p.288).
2.
Piaillée, subst. fém.,synon. de piaillement et piaillerie.Des piaillées de femmes, des jurons de matelots (A. Daudet,Pte paroisse,1895, p.164).
3.
Piaillis, subst. masc.,hapax. Le piaillis des femmes, l'exclamation plus énergique de ces Messieurs (Toulet,Demois. La Mortagne,1920, p.152).
Prononc. et Orth.: [pjɑje], [-a-], (il) piaille [pjɑ:j]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1607 «(en parlant d'oiseaux) pousser de petits cris aigus» (Hulsius, Dict. fr.-all. et all.-fr. d'apr. FEW t.8, p.416a); 2. 1680 «id. (en parlant d'enfants)» (Rich.); 3. 1680 «criailler, protester» (ibid.). Mot d'orig. onomat. (FEW t.8, p.416), inséré dans la série des verbes en -ailler, comme criailler*, etc. Fréq. abs. littér.: 88.
DÉR. 1.
Piaillard, -arde, adj.,fam. Qui piaille, qui a l'habitude de piailler. Synon. piailleur (infra).Oiseau, enfant piaillard. Elle était, en vieillissant, devenue (...) d'humeur difficile, piaillarde, nerveuse (Flaub.,MmeBovary,t.1, 1857, 5).Des chats dormaient dans les gerbières, guettaient sournoisement les moineaux piaillards (Moselly,Terres lorr.,1907, p.22).Empl. subst. Un piaillard, une piaillarde. (Dict.xixeet xxes.). [En parlant d'un inanimé] Aigu et criard. Les petits, tout petits oisillons sautillants (...) apportent dans le fracas des navires déchargés, des passants et des voitures, une rumeur violente, aiguë, piaillarde, assourdissante (Maupass.,Contes et nouv.,t.1, Boitelle, 1889, p.272). [pjɑja:ʀ], [-a-], fém. [-aʀd]. 1resattest. a) 1746 subst. «personne qui a l'habitude de piailler, de protester» (Voltaire, Lett. Cideville, 9 nov. ds Littré), 1810 empl. adj. (Molard, Mauv. lang. corr., p.208), b) 1757 subst. «oiseau qui piaille» (Vadé, OEuvres posthumes, 117), 1859 empl. adj. (Du Camp, Hollande, p.120); de piailler, suff. -ard*.
2.
Piailleur, -euse, adj.,fam. Qui piaille, qui a l'habitude de piailler. Trois mioches piailleurs, sales, dans un logement mesquin (Aragon,Beaux quart., 1936, p.42).Empl. subst. [Des passereaux] rejoignirent les autres piailleurs dehors sur le petit balcon (Colette,Fanal,1949, p.33).[En parlant d'un inanimé] Aigu et criard. Dans un trou, des voix piailleuses de manilleurs (Dorgelès,Croix de bois,1919, p.43). [pjɑjoe:ʀ], [-a-], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1694. 1resattest. a) 1680 subst. «personne qui a l'habitude de piailler, de protester» (Rich.), 1694 empl. adj. (Ac.), b) 1845 subst. «oiseau qui piaille» (Besch.), 1862 empl. adj. (Fabre, Courbezon, p.179); de piailler, suff. -eur2*.
BBG. De Charencey. Étymol. fr. B. Soc. Ling. 1906-1908, t.14, pp.clxcv-clxcvj.