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PERPÉTUITÉ, subst. fém.
A. − Caractère de ce qui est perpétuel; durée sans interruption, sans discontinuation. Synon. éternité, pérennité, permanence.Perpétuité d'une coutume, du culte des ancêtres, des espèces, d'une famille, d'une maison, d'un nom, de la race, des rites. Un second fait (...) caractérise également la famille féodale, c'est l'esprit d'hérédité, de perpétuité qui y domine évidemment (Guizot,Hist. civilis., leçon 4, 1828, p.18).L'Âme dans le platonisme est encore solidaire du devenir, car sa perpétuité n'est qu'une réfraction dans le temps de l'organisation éternelle (P.-J. About, Plotin, Paris, Seghers, 1973, p.15):
1. En résumé, Pythagore est incontestablement le père, pour notre occident, de l'idée de perpétuité de l'être, de persistance et d'éternité de la vie, et en même temps de l'idée de mutabilité de la forme, ou de changement dans les manifestations de la vie. P. Leroux,Humanité, 1840, p.414.
B. − À perpétuité
1. Loc. adv. ou adj.
a) Pour toujours, pour une durée indéfinie. Établir une rente à perpétuité. Cette nouvelle route, dont le gouvernement a concédé le péage à perpétuité, est la seule qui conduise de New-York à Philadelphie (Crèvecoeur,Voyage, t.3, 1801, p.270).Il y eut même une personne qui fit une fondation pour brûler à perpétuité des parfums dans la chapelle (Bremond,Hist. sent. relig., t.3, 1921, p.551):
2. Camusot, qui pleurait à chaudes larmes, jura solennellement à Lucien d'acheter un terrain à perpétuité et d'y faire construire une colonnette sur laquelle on graverait: Coralie, et dessous: Morte à dix-neuf ans (août 1822). Balzac,Illus. perdues, 1839, p.536.
Concession à perpétuité. V. concession A 1 b.P. ell. Tu vas voir les tombes dans le creux (...). J'ai toujours peur de ne pas la retrouver, ma pauvre gosse. Parce que nous n'avons pas voulu payer une perpétuité (Martin du G.,Thib., Belle sais., 1923, p.1031).
b) Pour toute la durée de la vie. Synon. éternellement, perpétuellement.Un beau matin je lui signifiai tout net que je voulais reprendre ma volée et que cela ne me convenait point d'être à perpétuité la maîtresse d'un seigneur (Gautier,Fracasse, 1863, p.196).Je voudrais bien avoir de l'argent pour me faire bâtir ici une villa et y philosopher à perpétuité à l'ombre des orangers (Mérimée,Lettres ctessede Boigne, 1870, p.150).Certains adolescents à perpétuité ne trouvent jamais en eux l'intensité du vouloir qui leur permette de secouer la séduction bourdonnante de tous les possibles (Mounier,Traité caract., 1946, p.428).
En partic. [En parlant d'une condamnation pénale] (Réclusion, travaux forcés) à perpétuité. À vie ou à la plus longue peine d'emprisonnement prévue par la loi. Synon. arg. à perpète.J'avais demandé la grâce d'un malheureux condamné aux galères à perpétuité, et le roi me l'avait accordée (Dumas père, Napoléon, 1831, préf., p.6).L'article 139 du code pénal punit de la réclusion criminelle à perpétuité ceux qui auront contrefait ou falsifié les billets de banque (Billet de 100 francs,1980,verso):
3. ... j'étais accusé «d'insubordination devant la troupe armée en temps de guerre», crime que le paragraphe 2 de l'article 94 du code militaire hitlérien punissait benoitement de la réclusion à perpétuité ou à temps, quand ce n'était pas de la peine de mort. Ambrière,Gdes vac., 1946, p.348.
P. ell. Deux lieux d'esclavage; mais dans le premier la délivrance possible, une limite légale toujours entrevue, et puis l'évasion. Dans le second, la perpétuité (Hugo,Misér., t.1, 1862, p.679).La perpétuité ramenée à 20 ans de réclusion pour le meurtrier mineur (L'Est Républicain, 17 déc. 1983, p.1).
2. Loc. adv., p.exagér. En permanence, sans cesse. Dans son regard brillait à perpétuité une lueur joyeuse, presque martiale (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p.87).
Prononc. et Orth.: [pε ʀpetɥite]. Ac. 1694 et 1718: -pe-; dep. 1740: -pé-. Étymol. et Hist. a) 1236 dr., en perpetuité (Trésor des Chartes du Comté de Rethel, IV, 319, 18 ds Runk., p.140); 1257 a perpetuité (Testament de Thibaud V ds Layettes du Trésor des Chartes, t.3, p.391); b) 1807 p.exagér., lang. cour. à perpétuité «sans cesse» (Staël, Corinne, t.3, p.366). Empr. au lat. perpetuitas «continuité (dans l'espace et le temps), permanence». Fréq. abs. littér.: 342. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 612, b) 849; xxes.: a) 424, b) 221.