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PÉRIMER (SE), verbe pronom.
A.− DR. [En parlant d'une instance judiciaire; p. ext., en parlant d'un titre, d'un bon, d'un ticket, d'un billet] S'annuler, être frappé de nullité, cesser d'être valable à l'expiration des délais réglementaires fixés. L'inscription hypothécaire se périme au bout d'un certain délai, en ce sens que le créancier perd le bénéfice de la date de l'inscription primitive qui fixait le rang en cas de concours avec d'autres créanciers hypothécaires, mais il conserve tout de même son hypothèque après l'expiration du délai (Jur.1981).
[Avec ell. de se] Laisser périmer (qqc.).Si le demandeur se désiste de sa demande, s'il laisse périmer l'instance, ou si sa demande est rejetée, l'interruption est regardée comme non avenue (Code civil,1804, art. 2247, p. 410).L'ancien droit, dans un intérêt d'équilibre, avait consenti à laisser tempérer et périmer même en certain cas la conséquence de son principe (A. de Broglie, Diplom. et dr. nouv.,1868, p. 257).Un bon sur la poste (...) qu'une seconde fois, j'allais laisser périmer (Goncourt, Journal,1894, p. 700).
B.− Au fig. Perdre sa valeur, passer de mode, être désuet. Molière au hasard s'escrime, c'est un Bouffon qui se grime; Dante vieilli se périme, et Shakspeare nous opprime! (Banville, Odes funamb.,1859, p. 253).C'est ainsi. Les plus nobles rimes S'usent aux lèvres des rimeurs. Vertu des mots, tu te périmes, Fierté du langage, tu meurs (Rostand, Vol Marseill.,1918, p. 212).
Absol., p. ell. de se. Les formes de pensée des classes dépassées périmaient chaque année, en juillet exactement. Dès la sixième, une habitude nouvelle naquit : la marche quotidienne vers le lycée, à huit heures du matin (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 55).
C.− Empl. trans. Rendre caduc. À quel titre règne-t-il? En vertu du choix national, sous la garantie des serments qu'il a prêtés (...). Est-ce donc que quatre mois suffiroient pour périmer de pareils sermens? (Lamennaisds L'Avenir,1831, p. 192).Brunet a vu beaucoup de photos, ces temps-ci, et beaucoup de sourires. La guerre les a tous périmés, on ne peut plus les regarder (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 270):
... un régime mixte qui continue de se réclamer de l'individu (...) mais qui (...) va jusqu'à les installer [les groupes] au sein de la bureaucratie. Une large partie des protestations (...) contre l'activité des groupes de pression trouvent leur origine dans une référence à ce modèle représentatif que les faits ont périmé de façon particulièrement rapide. Meynaud, Groupes pression Fr.,1958, p. 315.
Prononc. et Orth. : [peʀime], (il se) périme [peʀim]. Ac. 1694, 1718 : perimer (se); dep. 1740 : pé-(se). Étymol. et Hist. 1. 1461-65 perimer trans. « abolir, détruire » (Jean Meschinot, Les lunettes des princes, éd. Chr. Martineau-Genieys, 1292 : la personne [...] Qui perime Bonté par mantir et faindre); 2. 1464 dr. perimir trans. « annuler, faire périr » (Coustumes d'Anjou et du Maine, éd. Beautemps-Beaupré, t. IV, p. 334 ds Gdf.); 1624 perimer (Coutumes de Gorze, XIV, XLIV ds Nouv. Coutumier gén., t. 2, p. 1092 : toute telle action est alors prescripte et perimée); 1694 intrans. et part. passé (Ac.); 1823 pronom. (Boiste); 3. 1831 trans. « rendre caduc » (Lamennais, loc. cit.); 1859 pronom. « tomber en désuétude, passer de mode » (Banville, loc. cit.); 1848 part. passé adj. (Chateaubr., Mém., t. 3, p. 677 : ce qui était bon hier est périmé et caduc aujourd'hui); 4. 1894 intrans. « perdre sa validité » et part. passé adj. (Goncourt, loc. cit. : un bon sur la poste périmé et qu'une seconde fois j'allais laisser périmer). Empr. au lat. perimere (supin peremptum) « détruire, anéantir; tuer » b. lat. jur. « mettre fin à, annuler (une instance) ». Bbg. De Gorog (R.). The Concept « to destroy » in Old Fr. and the question of synonymy. Linguistics. La Haye. 1972, no93, p. 34, 38.