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PERFECTIF, -IVE, adj. et subst. masc.
I.− Adj. et subst. masc., LING. (Aspect grammatical) qui envisage le procès dans son terme (d'apr. Mar. Lex. 1933, 1951).
Rem. En fr., le passé simple est perfectif. Il sortit quand le téléphone sonna implique qu'il est sorti. Il n'en est pas nécessairement ainsi avec l'imp. : Il sortait quand le téléphone sonna? « il allait sortir, est-il sorti? ».
En partic. [Dans certaines lang., notamment les lang. slaves] Formes perfectives ou perfectif. Paradigme des formes verbales qui s'oppose à l'imperfectif et dont le propre est de représenter le procès dans sa totalité. V. imperfectif ex. de Saussure.
P. ext. (dans le domaine du lexique). Verbe perfectif. Verbe qui désigne un procès comportant en lui un seuil au delà duquel il ne peut être que recommencé et non pas prolongé. Synon. transformatif, cyclique.[Entrer est perfectif : une fois qu'on est entré, on ne peut que ressortir pour recommencer l'action; marcher est imperfectif : cette action peut être indéfiniment prolongée]. Il est sans doute utile de distinguer entre des verbes « perfectifs » (pour lesquels l'action n'a pas eu lieu si elle n'est pas portée à son terme, p. ex. tuer) et des verbes « imperfectifs » (dont l'action s'effectue vraiment dès qu'elle a commencé, (...) p. ex. jouer) (H. Sten, Les Temps du verbe fini [indicatif] en fr. mod., Paris, København, 1952, p. 8).
II.− Adjectif
A.− PHILOS. Qui confère la perfection, une valeur plénière (à). Qui sait si les contradictions en apparence les plus cruelles ne lui révéleront pas le sens primitif et la forme parfaite de sa volonté? (...) Est-ce qu'enfin l'action, par sa propre vertu, ne sera pas médiatrice et unitive, rédemptrice et perfective? (Blondel, Action,1893, p. 148).
Rem. Qq. dict. du xixes. (Besch. 1845-46, Lar. 19e-20e, Guérin 1892) attribuent à perfectif dans ce domaine le sens de ,,qui est arrivé au dernier degré de perfection; qui est dans un état de perfection absolue; qui a le caractère de la perfection``.
B.− Domaine mor., relig.Qui permet d'atteindre la perfection spirituelle. Saint Thomas qui (...) aurait enseigné une causalité simplement dispositive, le sacrement ne produisant immédiatement qu'une disposition à la grâce, pour se rétracter, (...) enseignant une causalité perfective, atteignant la grâce elle-même (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 585):
... la vie du pieux Hindou est soutenue, surélevée par (...) des rites perfectifs appropriés à ses moments décisifs. (...) Mettons à part l'initiation par laquelle l'enfant (...) est intégré à l'ordre saint de façon plénière et définitive. Le mariage (...) crée entre les époux un lien perpétuel (...). Quant aux funérailles, elles se prolongent en des rites perfectifs spéciaux (...), grâce auxquels le défunt ne tombe pas dans la condition misérable et redoutable de trépasse malfaisant, mais passe au rang des mânes heureux et bienveillants. Philos., Relig., 1957, p. 52-9.
Prononc. : [pε ʀfεktif], fém. [-i:v]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1485 « parfait » (Viel Testament, 140, éd. J. de Rothschild, t. 1, p. 6) − 1551, Leon Hebrieu, Trad. Pontus de Tyard, II, 381 d'apr. H. Vaganay ds Z. rom. Philol. t. 29, p. 92; ca 1840 philos. « qui a le caractère de la perfection » (Jouff[roy] ds Besch.); 2. 1875 ling. verbes perfectifs (Lar. 19e, s.v. Slave, p. 783a); 1916 subst. (Sauss., p. 161 et 186). Dér. du rad. du supin perfectum du verbe perficere (v. parfait1 et 2étymol.) selon un type lat. *perfectivus (v. suff. -if). Bbg. Kochanowski (J.). L'Aspect verbal ds les lang. indoeuropéennes mod. B. Soc. Ling. 1979, t. 74, no1, pp. II-VIII. − Martin (R.). Gramm. et lex. B. jeunes Rom. 1962, no6, pp. 18-24; La Not. d'aspect. Actes du Colloque de Metz 1978. Paris, 1980, 248 p.; Temps et aspect. Paris, 1971, pp. 52-83. − Popin (J.). De l'aspect. Grammatica. 1979, no7, 3-9. − Pottier Ling. gén. 1974, § 233. − Vet (C.). Temps, aspects et adv. de temps en fr. contemp. Genève, 1980, pp. 46-48, 75-83.