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PENSER2, subst. masc.
A. − Au sing.
1.
a) Faculté de penser. Synon. pensée1(v. ce mot I B).Au delà du penser, du sentir et de l'agir il y a l'être qui pense, qui sent et qui veut; et c'est jusqu'à lui qu'il faut remonter pour comprendre ses multiples réactions, intellectuelles ou sensibles (Lacroix, Marxisme, existent., personn., 1949, p.103):
1. Quelle image du monde M. France a-t-il donc tirée de la curiosité qui le poussa vers toutes les formes du penser humain, et d'où vient qu'il se sente si mal parmi les hommes? Massis, Jugements, 1923, p.154.
b) Synon. vieilli ou région. de esprit, imagination, mémoire.Votre génie est grand, Ami; votre penser Monte, comme Élisée, au char vivant d'Élie (Sainte-Beuve, Consol., 1830, p.294).Allons! se dit-il (...) Madeleine Blanchet est là dans ton penser pour te dire: Garde-toi d'être oublieux, et songe à ce que j'ai fait pour toi (Sand, Fr. le Champi, 1848, p.117).
2. Action de penser à quelque chose; résultat de cette action. Synon. idée, pensée.Le temps m'appelle: il faut finir ces vers À ce penser défaillit mon courage (Chateaubr., Mél. et poés., Adieux, 1828, p.323):
2. Au seul penser d'affronter en chaire un public aussi raffiné que le nôtre, il a paru si malheureux que je n'ose le contraindre, et continue de mettre à la torture ma pauvre gorge. Bernanos, Soleil Satan, 1926, p.120.
B. − Au sing. et au plur.
1. [Le plus souvent avec déterminatif de qualité] Manière de penser propre à une personne ou à un groupe de personnes. Le Dante reçut de la nature une manière de penser profonde; Pétrarque un penser agréable; Bojaldo et l'Arioste une tête à imagination; le Tasse un penser plein de noblesse (Stendhal, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p.296).Ce penser silencieux qui refroidit l'homme et surcharge sa faiblesse (Senancour, Obermann, t.2, 1840, p.217).Notre pays, comme obnubilé par les pensers anatomiques, a trop longtemps méconnu cette orientation nouvelle qui prenait essor en Amérique, en Allemagne, en Russie (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p.159).
2. Lang. littér. et poét. Représentation mentale. Synon. idée, pensée1(v. ce mot III B).Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques (Chénier, Invention, 1794, p.18).Un penser d'amour et de haine Pourtant vous hante et vous fatigue (Verlaine, OEuvres compl., t.3, Dédic., 1890, p.174).[Les arbres du bois de la Cambre] portaient aux vastes pensers (L. Daudet, Rech. beau, 1932, p.66):
3. ... les syllabes qui se liaient sur les murs de cet atelier, cherchant un sens, s'attachaient à toutes les bribes de langues anciennes ou modernes qui me restaient de mes études, pour brûler en pensers bizarres. Butor, Passage Milan, 1954, p.115.
Loc., au plur. (Être) tout entier à ses pensers. V. pensée1III B 2 a.Il s'asseyait contre un arbre, les coudes sur les genoux et le front dans les mains, tout entier à ses pensers, à ses souvenirs (Sainte-Beuve, Vie et pens. J. Delorme, 1829, p.7).
Prononc. et Orth.: [pɑ ̃se]. Homon. panser. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. 1remoit. xiies. «pensée» (Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, I, 346, p.41). Empl. subst. de penser1*.
STAT.Penser1 et 2. Fréq. abs. littér.: 43390 (pensers: 141). Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 46021, b) 50369; xxes.: a) 58014, b) 83397. Bbg. Darm. Vie 1932, p.194.