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PENCHANT2, subst. masc.
I. − Vieilli
A. − Versant. Synon. pente.Penchant d'une colline. Le couvent est si bien situé sur le penchant de la montagne (Dupanloup, Journal, 1869, p.324).J'ai ma flûte et j'en joue au penchant des montagnes (Hugo, Légende, t.6, 1883, p.310).
B. − Être sur son penchant. [Le sujet désigne un astre] Être sur son déclin. Synon. descendre.Le soleil était bien sur son penchant. Le vent soufflait (Giono, Triomphe vie, 1941, p.194).V. décliner1A 1 ex. de Bourges.
Au fig. Être sur le penchant de la vie. Le nôtre [un empire] (...) est sur le penchant de sa ruine (Dusaulx, Voy. Barrège, t.1, 1796, p.34).Il n'y a plus de haute littérature en France depuis la mort de M. de Fontanes. C'était le dernier des Grecs. Lui seul soutenait la poésie et la belle prose sur le penchant de leur décadence (Chênedollé, Journal, 1821, p.108).
II.
A. − Mouvement naturel, affectif ou psychologique, qui pousse à adopter tel ou tel comportement, à rechercher quelque chose. Synon. inclination, tendance.
[Constr. avec un compl. prép.ou un adj. spécifiant l'objet du penchant] Gén. au sing.
[Constr. avec un compl. à, vers; de (vieilli)] Penchant à la mélancolie, à la paresse. Elle m'inspirait dès ma douzième année un penchant de vénération tendre et de soumission presque religieuse (Nodier, Fée Miettes, 1831, p.75).Un penchant inné que nous avons tous vers la vérité (Vigny, Serv. et grand. milit., 1835, p.8):
1. Souvent, dans des heures solitaires, il a réfléchi à ce penchant irrésistible de son âme à la tristesse, qui souvent le replongeait dans la tristesse lorsqu'il était sur le point d'en trouver la raison profonde... Béguin, Âme romant., 1939, p.25.
[Constr. avec un compl. prép. à, de (vieilli) suivi de l'inf.] Son penchant à prendre au sérieux tout ce qui est saugrenu (Béguin, Âme romant., 1939, p.20).
[Constr. avec un compl. prép. pour] Synon. de attirance, goût pour quelque chose.Penchant pour la boisson. Il vantait les beaux temps de la Renaissance, mais son penchant était pour les médaillons de Le Prince et les pastorales de Boucher (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p.187).N'oublions pas que les enfants ont un penchant naturel pour les jouets bruyants et sonores (Jeux et sports, 1967, p.753).
En partic. Sentiment d'amour, de sympathie pour quelqu'un. Éprouver du penchant pour qqn. Il avait pris un penchant réel pour le roi (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.443).Elle avait toujours eu du penchant pour les frères Iturria. Et elle s'était mise à chérir Santos tout particulièrement (Larbaud, F. Marquez, 1911, p.185).
[Constr. avec un adj.] Mes parents qui avaient des sentiments religieux et des penchants aristocratiques (A. France, Pt Pierre, 1918, p.245).De ces guerres prolongées, les peuples sortaient épuisés, hébétés et vaccinés pour un temps contre leurs penchants belliqueux (Beaufre, Dissuasion et strat., 1964, p.24).
Absol. Ces existences de rentiers dominés par leurs penchants ou leurs manies (Larbaud, Journal, 1931, p.246):
2. ... on n'obéit plus à la nature par raison, on se livre avidement à ses penchants; on les désire, et on s'y abandonne. La pente est inévitable. La cause profonde de cela est que notre vie est une continuelle aspiration, et que nous ne pouvons par conséquent résister, sans point d'appui, à la force qui nous entraîne. P. Leroux, Humanité, 1840, p.77.
SYNT. Penchant du coeur, de l'imagination, de l'intelligence, de la nature; bas, bons, mauvais penchants, penchants naturels; penchant invincible, irrésistible, secret; combattre, réprimer un penchant; lutter contre un penchant; suivre, surmonter ses penchants; se livrer à ses penchants.
B. − PSYCHOL., vieilli. Disposition naturelle et permanente, différente de l'appétit et de la passion, relevant de la sphère du coeur et de la vie morale (d'apr. Franck 1875 et Lal. 1968). L'intelligence s'est mise en action pour modifier les impulsions que produisent les besoins, les penchants, les sentiments et les passions (Broussais, Phrénol., leçon 2, 1836, p.44).[A. Comte] attribue à l'âme trois fonctions principales: le coeur qui comporte les penchants ou sentiments et dont le rôle est de provoquer les opérations mentales... (Hist. sc., 1957, p.1646).
Prononc. et Orth.: [pɑ ̃ ʃ ɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) 1538 «pente d'une montagne, d'une colline» (Est.); b) 1658 «déclivité d'une chose qui penche» (La Fontaine, Adonis, 349 ds OEuvres, éd. H. Régnier, VI, 256: le penchant affreux des rocs et des vallons); 2. fin xvies. être sur le penchant de «être sur le point d'être précipité dans...» (D'aubigné, Méditations sur les Psaumes, Psaume 73 ds OEuvres compl., éd. H. Weber, p.529); 3. a) 1647 «tendance, inclination naturelle vers un objet ou une fin» (Corneille, Héraclius, III, 1); b) 1673 «naissance d'un sentiment tendre» (Racine, Mithridate, IV, 4); 4. 1654 «diminution de grandeur de ce qui peut décroître» (Loret, Muze histor., 26 déc. ds Livet Molière t.3: Quand l'an vers son penchant décline). Part. prés. subst. de pencher*.
STAT.Penchant1 et 2. Fréq. abs. littér.: 2122. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 5048, b) 3024; xxes.: a) 2113, b) 1825.