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PELOTON, subst. masc.
I.
A. − Petite pelote (v. ce mot A). Peloton de fil; débrouiller, dévider un peloton. Un enfant debout devant lui déroule un peloton de corde (Du Camp,Nil, 1854, p.200).Si vous êtes impatient, donnez-vous des pelotons de ficelle à démêler (Alain,Propos, 1910, p.72):
1. De même qu'on entortille un long peloton de laine autour d'une carte, de même toutes sortes de réflexions, de récriminations, relatives à sa nièce, s'entortillaient autour de sa cervelle grotesque. Duranty,Malh. H. Gérard, 1860, p.129.
[Dans un cont. métaph.] Vous jetez un peloton de fil dans mon labyrinthe (...). Le comte de votre capitaine de spahis, c'est le mien (Dumas père, Ctede Morcerf, 1851, i, 1, p.11).Nos facultés déductives nous permettent parfois de dénouer l'écheveau, de débrouiller le peloton, et par là elles méritent l'estime où nous les tenons (Arts et litt., 1935, p.50-12).
B. − Rare, vieilli. Petit amas compact de quelque chose (v. pelote B). Des nuées de glace, ou plutôt de pelotons de glace extrêmement petits (Metzger,Genèse sc. cristaux, 1918, p.127).
PHYSIOL. Peloton adipeux. Nocard a trouvé les capillaires obstrués par des pelotons de streptocoques (Nocard, Leclainche,Mal. microb. animaux, 1896, p.469).
C. − Vx. Peloton d'épingles. Synon. de pelote d'épingles (v. pelote C 1).
D. − Loc. En peloton. En étant pelotonné, recroquevillé. Se mettre, se rouler en peloton. Elle la voyait souvent pleurer; elle se jetait alors à ses pieds en peloton, et demeurait là pendant des heures (Feuillet,J. de Trécoeur, 1872, p.6).[Le chat] était en peloton sur un paquet de vêtements (Léautaud,Journal littér., 2, 1908, p.325).
II.
A. − Vieilli. Groupe de personnes assemblées. Synon. bande, groupe.Dans les mois d'hiver, on est moins entre soi [à l'Académie française] (...) avant chaque séance, des pelotons animés se forment autour de la cheminée (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t.12, 1867, p.421).Un convoi suivi d'un peloton de femmes noires en larmes (Goncourt,Journal, 1890, p.1107).
B. − Dans le domaine milit.
1. Vieilli. Groupe d'hommes en armes, de soldats. La milice nationale (...) accourut par pelotons de toutes parts, et se réunit à la garde du jour (Marat,Pamphlets, Dénonc. Necker, 1790, p.107).Les brigands se mettent par pelotons (La Martellière,Robert, 1793, iv, 9, p.54).
Feu de peloton. V. feu B 1.Au fig. Un feu de peloton d'injures s'engagea entre les bohémiens et le maître de l'établissement (Murger,Scènes vie boh., 1851, p.126).
ORGAN. MILIT. Petite unité (dont la composition varie avec le temps et les armes) dans la gendarmerie, le train des équipages, la cavalerie, les blindés. Deux divisions légères, comprenant chacune: 5 bataillons d'infanterie (...), 1 peloton de transmissions (De Gaulle,Mém. guerre, 1954, p.622).
2. En partic.
Peloton (de discipline, de punition). Groupe de soldats qui sont condamnés à des exercices supplémentaires; p.méton., ces exercices. Le sergent jetait le lit [mal fait] à terre et infligeait le peloton pour le lendemain (Titeux,St-Cyr, 1898, p.183).
Peloton (d'exécution). Groupe (de soldats) chargé de fusiller un condamné; p.méton., cette exécution. (Être) devant le peloton. À l'arrière c'est le peloton d'exécution qui l'attend (Du Bos,Journal, 1921, p.22).Il meurt courageusement, commandant lui-même: «Feu!» au peloton d'exécution (De Gaulle,Mém. guerre, 1956, p.179):
2. Les condamnés de l'une [une cour martiale] étaient passés par les armes dans le jardin, tandis que l'on traînait ceux de l'autre jusqu'à la caserne Lobau, où des pelotons en permanence les fusillaient, dans la cour intérieure, presque à bout portant. Zola,Débâcle, 1892, p.626.
Peloton (d'instruction). Groupe de militaires du contingent qui reçoivent une formation pour devenir sous-officier ou officier; p.méton., cette formation. Faire, suivre le peloton. Le concours pour officier de réserve qui a lieu à l'issue du peloton d'élèves-officiers de réserve (Lubrano-Lavadera,Législ. et admin. milit., 1954, p.63).V. charge ex. 1.
3. MAR. Formation tactique où les bâtiments se disposent en triangle dans le plus petit espace possible. Le peloton où se trouve le vaisseau monté par l'amiral est au centre de tous (Will.1831).
C. − Dans le domaine des sports
1.
a) Groupe formé par le gros des chevaux dans une course. Le peloton s'allongeait déjà sur une quarantaine de longueurs. Frangipane était dernier (Zola,Nana, 1880, p.1401).
b) P. anal. Groupe compact de concurrents qui restent ensemble dans une course (course cycliste, course à pied, etc.). Se détacher du peloton; rejoindre le peloton; peloton serré; peloton de tête, de queue. Les coureurs roulent en peloton (Comment parlent les sportifsds Vie Lang.1952, p.175).Chaque athlète se retrouve, après cent mètres de course, en ligne droite et prend sa place dans le peloton qui se regroupe près de la lice (Jeux et sports, 1967, p.1241).
2. P. anal. et au fig. Ensemble de personnes, de collectivités, de choses abstraites ou concrètes qui sont en compétition, en concurrence ou jugées par comparaison entre elles (d'apr. Gilb. 1980). Rochefort apporte le bruit, le pétillement (...). C'est par là qu'il se détache du peloton (Morienval,Créateurs gde presse, 1934, p.151).Ce résultat place l'industrie aéronautique dans le peloton de tête des industries exportatrices du pays (Industr. aéron. fr., 1962, p.13).
D. − P. anal., littér. Groupe plus ou moins compact (d'animaux, de choses). Des pelotons de cabanes éparses et suspendues sur d'âpres côteaux (Dusaulx,Voy. Barège, t.1, 1796, p.127).[Les hirondelles] se ramassèrent en peloton et elles se mirent à tourner, tourner. C'était un peloton compact; mais l'une, sur la même ligne que la meneuse, volait au large (Montherl.,Olymp., 1924, p.349).
REM.
Pelote, subst. fém.[Dans des loc. fig.] a) Arg. milit. Faire la pelote. Être dans un peloton de punition. Ils étaient une bonne vingtaine, là-bas, à faire la «pelote» (...) sous les ordres d'un adjudant (...) après ils allaient aux corvées (Vialar,Morts viv., 1947, p.84).b) Fam. Envoyer aux pelotes. Repousser avec brusquerie. Il recevait plus les inventeurs... Il les renvoyait tous aux pelotes avec leurs maquettes, leurs graphiques... −Allez-vous-en tous, vous torcher! C'est pas travaillé ces épures!... (Céline,Mort à crédit, 1936, p.436).
Prononc. et Orth.: [pəlɔtɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1417 «petite pelote de fil enroulé» (Comptes du roi René, éd. A. d'Agnel, t.2, p.241); b) 1690 (Fur.: On dit figurément en ce sens, qu'on devide le peloton, quand on debroüille une affaire); 2. 1493 «amas en forme de boule, boule» pelotons de neige (Eurial. et Lucr., fo50 vo, éd. 1493 ds Gdf.); 3. a) 1616 «petit détachement de soldats» (D'Aubigné, Histoire universelle, livre III, chap. VII, éd. A. de Ruble, t.2, p.59); b) 1666 «petit groupe de personnes» (Furetière, Roman bourgeois, 230 ds IGLF); c) 1809 «groupe de punis» (Saint-Cyr d'apr. Esn.); d) 1835 école de peloton (Vigny, Serv. et grand. milit., p.97); 1888 peloton «exercice d'entraînement militaire» (Courteline, Train 8 h 47, 3epart., III, p.237); e) 1855 sport «ensemble de concurrents regroupés» (ici, en parlant de chevaux) (Le Sport, 10 mai ds Petiot); 1884 en parlant de sport cycliste (Le Sport vélocipédique, 2 févr., ibid.); 1937 p.anal. et au fig. (L'Auto, 27 mars, ibid.). Dér. de pelote*; suff. -on1*. Fréq. abs. littér.: 362. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 318, b) 516; xxes.: a) 671, b) 587. Bbg. Nigra (C.). Metatesi. Z. rom. Philol. 1904, t.28, p.2. _ Quem. DDL t.2. _ Vaganay (H.). Pour l'hist.du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t.32, p.123.