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PELOTER, verbe
A. − Empl. intrans., vx. Se renvoyer la balle sans engager une partie (au jeu de paume). Un antique tableau représentant un chat qui pelotait (Balzac,Mais. chat, 1830, p.5).
Loc. fig., vieilli. Peloter en attendant partie. ,,Faire quelque chose de peu de conséquence en attendant mieux; faire par manière d'essai ce qu'on fera plus sérieusement dans la suite`` (Ac. 1835). La censure d'alors interdisant au drame tout développement historique un peu vrai et un peu profond, on se jeta dans des genres intermédiaires, on louvoya, on fit des proverbes et des comédies en volume; c'est ce qui s'appelle peloter en attendant partie (Sainte-Beuve,Portr. littér., t. 3, 1846, p.419).
B. − Empl. trans.
1. Mettre en pelote (v. ce mot A). Synon. pelotonner.Peloter du fil. (Dict.xixeet xxes.).
2. Fam. [Le compl. d'obj. désigne une pers., une partie du corps]
a) Caresser, palper par jeu érotique. Synon. lutiner (littér.), patiner (vx), tripoter (fam.).Se faire peloter. Des petits marins se mettent à nous peloter de force, hommes et femmes (Céline,Voyage, 1932, p.590).V. fesse ex. de Queneau:
1. Au physique il était large, étale, brave type, à la voix grasseyante, à la braguette enflée, et pelotant, jusque dans un âge avancé, des débutantes de Thespis dans son pince-fesses de la rue de Douai. L. Daudet,Brév. journ., 1936, p.52.
Absol. Des yeux qui vous déshabillent et des mains huileuses qui pelotent à distance (Arnoux,Roi, 1956, p.15).
Empl. pronom. réciproque. V. épiderme A 1 ex. de Goncourt.
Se peloter avec qqn.Sa fille se pelotait avec le fils Barbentane (...). On jasait là-dessus (Aragon,Beaux quart., 1936, p.91).
P. anal. [Le compl. d'obj. désigne une chose] Palper de façon sensuelle. Ceux-là pelotent les cigares et les respirent avant de les mettre en bouche, chacun cherchant à se montrer plus connaisseur que le voisin (Fargue,Piéton Paris, 1939, p.96).V. airée ex. 2.
Rem. Peloter est souvent dépréc. en ce qu'il désigne des caresses importunes, imposées (gén. par un homme à une femme qui les subit).
b) Au fig. Flatter, flagorner. Synon. enjôler.Gréveuille, l'académicien exquis, qui craint les coups, donne tort à sa vénérable amie, pelote le mari, et reprend du fromage (Colette,Cl. ménage, 1902, p.95):
2. Il paraissait surtout estimer Virginie, une femme de tête, disait-il, et qui saurait joliment mener sa barque. C'était visible, il les pelotait. Même on pouvait croire qu'il voulait prendre pension chez eux. Zola,Assommoir, 1877, p.650.
Rem. Les dict. de lang. des xixeet xxes. donnent peloter au sens fam. de ,,battre, maltraiter de coups et de paroles`` (Ac. 1798-1878); ce sens n'est pas att. dans la docum. de textes des xixeet xxes.
REM. 1.
Pelotailler, verbe trans.,synon. dépréc. (supra B 2).Je vois la jolie Hamackers (...) aller à la loge de Véron, s'y faire pelotailler (Goncourt,Journal, 1863, p.886).
2.
Peloté, -ée, adj.,chasse. [En parlant d'un oiseau] Qui, touché par une balle, tombe en boule. L'oiseau (...), touché en plein et tombant comme une motte, «peloté», et qui rebondit avec un bruit sourd (Vialar,Fusil, 1960, p.100).
Prononc. et Orth.: [pəlɔte], (il) pelote [pəlɔt]. Barbeau-Rodhe 1930 je pelote [ʒ əplɔt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) xives. [date ms.] peluser [pour peluter] «lancer» (la pelote) (Gautier de Bibbesworth, Traité, éd. A. Owen, interpolation après vers 1098, ms. C, p.141); 1489 peloter dez ou pelote (R. Gaguin, Le passetemps d'oysiveté, Rec. de poés. fr., éd. A. de Montaiglon, t.7, p.245); b) 1489 fig. «balloter de l'un à l'autre, malmener, tourmenter» (Id., ibid., p.240); 2. a) 1549 «jouer à la balle» (F. Habert, Trad. Horace, Satires, I, 5, Paraphr. ds Hug.); b) 1688 (Rich. t.2: Peloter ou ploter. Terme de Jeu de paume [...] C'est joüer pour se divertir seulement [Peloter en attendant partie. Allons peloter une douzaine de balles]); c) 1690 (Fur.: On dit figurément, qu'un homme pelote en attendant partie, quand il s'amuse à quelque leger divertissement en attendant un meilleur); 3. a) [av. 1806 «caresser amoureusement» (Restif de La Bretonne, Collection des plus belles pages d'apr. Brunot t.6, 1219)] 1857 (Goncourt, Journal, p.368); b) 1877 «flatter» (supra ex. 2); 4. 1842 (Ac. Compl.: Peloter. Mettre en pelotons. Peloter du fil, de la soie). Dér. de pelote*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 61. Bbg. Quem. DDL t.16.