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PELADE, subst. fém.
A. − MÉD., cour. Maladie de la peau caractérisée par la chute des cheveux et des poils, en plaques plus ou moins étendues. Synon. alopécie.Avoir la pelade. Le garçon enroué, cordial et boutonneux, portait des plaques de pelade dans ses moustaches (Malègue, Augustin, t.1, 1933, p.153).Des ribambelles d'enfants pieds nus, morveux, les yeux sales, les filles touchées de pelade et qui se grattaient sous leurs haillons (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.147).
P. métaph. Ce platane, avec ses plaques de pelade, ce chêne à moitié pourri, on aurait voulu me les faire prendre pour de jeunes forces âpres qui jaillissent vers le ciel (Sartre, Nausée, 1938, p.169).
B. − P. anal.
1. AGRIC., région (Midi, notamment Périgord). ,,Friche envahie peu à peu par des genévriers, des ronces et, parfois, par des chênes truffiers`` (Fén. 1970). La clairière Lénore était où? (...) Il leur désigna une petite pelade là-haut dans le flanc de la montagne (Giono, Que ma joie demeure, 1935, p.228).
2. TRAV. PUBL. ,,Maladie d'une chaussée dont la couche de surface se décolle sur des zones plus ou moins localisées, avec mise à nu de la couche inférieure`` (Choppy 1975).
3. MÉGISS. ,,Se dit de la laine détachée des peaux apprêtées pour cuir et parchemin`` (Chesn. t.2 1858).
REM. 1.
Peladique, adj.Relatif à la pelade. Les cheveux peladiques sont atrophiques, amincis et décolorés, terminés en pinceau ou en point d'exclamation, et viennent facilement à la pince sans se casser, du fait de l'atrophie du follicule pileux (Méd. Biol.t.31972).M. Duncan-Bulkley, avec un petit écouvillon d'ouate hydrophile trempé dans l'acide phénique à 95 p.100, frictionne la plaque peladique une ou plusieurs fois à quinze jours d'intervalle (J. Comby, Formulaire, 1901, p.591 ds Quem. DDL t.8).Subst. Malade atteint de pelade. Tous les objets ayant été en contact avec la tête des peladiques seront désinfectés, sinon détruits. Cette mesure est nécessaire, même pour le peladique qui peut être réinfecté par sa propre coiffure (Circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique aux Recteurs,mars 1890,citée in J. Rochard, Encyclop.d'hygiène, 1890, p.278, ds Quem. DDL t.8).
2.
Peladeux, -euse, adj.Qui perd ses poils. Sur son crâne qu'on devinait chauve, Tancogne portait un bonnet de loutre, une fourrure peladeuse et qui montrait son cuir (Genevoix, Raboliot, 1925, p.15).P. anal. Non loin de ce qui fut sans doute, jadis, un parterre, au centre d'un boulingrin peladeux et désaffecté, l'ex-portique d'une balançoire (Arnoux, Rhône, 1944, p.115).
Prononc. et Orth.: [pəlad]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. 1. 1545 «plaque devenue glabre sur le cuir chevelu» (G. Guéroult, Hist. des plantes de L. Fousch, CCCXI ds Gdf. Compl. ); 2. a) 1564 «affection supposée entraînant une mue suivie d'un rajeunissement» (Rabelais, 5melivre, XXI, éd. J. Plattard, 1929, p.74: Mais la maniere d'ainsi rejeunir estre par habitation avec femme refondue, car là, on prenoit ceste quinte espece de verole nommee la Pellade, en grec. ο ̓ φ ι ́ α σ ι ς, moyennant laquelle on change de poil et de peau...); b) ca 1590 «maladie de la peau entraînant la chute des poils et des cheveux» (Montaigne, Essais, I, XXVI, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.162). B. 1679 adj. laine pelade «laine enlevée à la chaux sur des animaux tués pour la boucherie» (J. Savary, Parfait négociant, t.2, p.589); 1765 pelade subst. (Encyclop., t.12, p.280b). A est dér. de peler*; suff. -ade*; bien que le mot soit att. par Rabelais −mais dans un cont. tout à fait particulier −l'hyp.d'un empr. au prov. ne semble pas suffisamment justifiée en l'absence d'ex. anc. de pelada au sens A (FEW t.8, p.484a). B est empr. à l'a. prov. pelada «laine obtenue par délainage» (1331 Millau Livre de l'Epervier, cartul. de Millau, éd. L. Constans, 1882, p.96, 1957; 1346 Narbonne pelhadas G. Mouynès, Inventaire Arch. Narbonne, annexes AA, 1871, p.324b, 28, 30), issu par abréviation, de lana de peladas (1408 Ordonnance des consuls de Millau sur la draperie, éd. J. Artières ds Mém. Société des Lettres de l'Aveyron, t.15, 1894-99, p.267 −l'expr. étant opposée dans ce même texte à lana ausenqua «laine de tonte», lat. hapsus «flocon [de laine cardée]», cf. FEW t.4, p.383a). Pelada est le part. passé fém. de pelar «tondre» (d'abord att. dans différents anthropon., dep.1102: Pelacoz proprement «tond les chiens» Rouergue ds Brunel t.1, 7, 6, p.11), corresp. à peler*.