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PAYE, PAIE, subst. fém.
A. − Vieilli. Action de payer un militaire, un ouvrier ; usuel, action de payer tout salarié; résultat de cette action. C'est jour de paye. [Le gardien du Père-Lachaise:] Le vieux (...) pleurait de rage de voir que ses canonniers l'avaient laissé. Cependant, vers le soir, il lui en revint quelques-uns à l'heure de la paye (A. Daudet,Contes lundi, 1873, p.181).Afin d'assurer la rentabilité maximum de ces équipements, il est envisagé de leur confier d'autres tâches, notamment la paie du personnel (Admin. P. et T., 1964, p.40).
B. − Rétribution versée aux militaires (synon. prêt, solde), aux ouvriers (synon. salaire); salaire versé à intervalles réguliers à tout employé accomplissant régulièrement un travail. Synon. traitement.Toucher sa paye; dépenser toute sa paye. Périclès a fait une loi en vertu de laquelle tous les soldats de l'armée de terre et de mer recevront une paye (Cousin,Hist. philos. mod., t.2, 1846, p.55).Le ménage avait en poche dix louis d'or. Il avait gagné en un jour la paye d'un mois de travail (Sadoul,Cin., 1949, p.44).
Bulletin, feuille, fiche de paye. Attestation écrite délivrée par l'employeur à l'employé et justifiant le paiement du salaire. Synon. bulletin de salaire*.En fin de période, le compte de l'ouvrier est établi sur une feuille de paye (Villemer,Organ. industr., 1947, p.164).L'établissement des fiches de paie (H. Bazin,Vipère, 1948, p.113):
1. J'ai entre les mains le bulletin de paye d'un navigateur d'Air France (...). Le destinataire se borne en général à prendre connaissance du dernier chiffre, bien encadré. J. Perret,Bâtons dans les roues, Paris, Gallimard, 1953, p.211.
Livre de paye. Registre tenu par l'employeur et sur lequel figurent toutes les indications contenues dans l'ensemble des bulletins de paye du personnel de l'établissement. Une loi institue le «livre de paie», dont les inspecteurs du travail pourront exiger à tout moment communication (L'OEuvre, 21 juin 1941).
Haute paye. Indemnité supplémentaire versée aux militaires rengagés et, p.ext., tout salaire supérieur à un salaire normal. Pour les militaires actuellement en service (...) le droit à la haute paye (...) n'est ouvert qu'à partir du début de la quatrième année (J. O., Loi rel. recrut. arm., 1928, p.3822):
2. Le remueur [de bouteilles de champagne] touche la plus haute paie: six francs (...). Il vit comme un rat dans les galeries désertes où rien ne s'entend que le bruit des bouteilles secouées par le mouvement d'horlogerie de ses poignets. Hamp,Champagne, 1909, p.157.
P. méton., au plur. Les hautes paies du régiment. Soldats ou officiers de grade inférieur qui touchent cette indemnité (d'apr. Ac. 1935).
Morte-paye. ,,Vieux domestique qu'on entretient dans une maison sans qu'il n'y fasse aucune fonction ni ne rende aucun service ; au plur. ceux qui ne peuvent pas payer la contribution à laquelle ils sont imposés. Il faut tenir compte des mortes-payes`` (Ac. 1835, 1878).
C. − Pop. et fam. Une paye. Laps de temps compris entre deux payes et, p.ext., temps très long. Au temps déjà bougrement lointain (je te parle de 30, 35 ans −une paye!) où... (M. Stéphane,Ceux du trimard, 1928, p.14).Moi d'abord d'avoir tâté, avec Popaul, la vadrouille, ça me débectait complètement de rester ensuite comme ça assis pendant des heures et des payes à écouter des inventions (Céline,Mort à crédit, 1936, p.126).
Loc. Cela fait une paye. Cela fait longtemps. Je suis charbonnier depuis dix-sept ans. Ça fait une paye (Giono,Bonh. fou, 1957, p.126).
D. − P. méton., fam. Personne qui paie (bien ou mal). Synon. payeur.C'est une bonne, une mauvaise paye. Pauline Dubourg, blanchisseuse, dépose qu'elle a connu les deux victimes pendant trois ans, et qu'elle a blanchi pour elles pendant tout ce temps (...). C'étaient de bonnes payes (Baudel.,Hist. extr., 1856, p.14).[Le père Antiq:] −(...) Balandran est mauvaise paye (...) mais aujourd'hui, vive la joie! je lui prêterai ses cent écus! (Arène,Tor Entrays, 1876, p.187).
Proverbe. D'une mauvaise paye on tire ce qu'on peut. Il faut savoir se contenter de la somme même modeste que peut vous verser un débiteur.
Prononc. et Orth.: [pε(j)]. Martinet-Walter 1973 [pεj], [pε] (14/10). Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 paie «apaisement» (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 8753) −xiiies., v. T.-L.; 2. 1176-81 «action de payer» ici au fig. (Chrétien de Troyes, Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 6893); 1227 au propre (Guillaume Le Clerc, Besant, éd. P. Ruelle, 2971); 1464 «solde d'un soldat» (Jean de Reilhac, I, 158 cité ds Bartzsch, p.112); 3. 1640 une mauvaise paye «un mauvais payeur» (Oudin Ital.-Fr.); 4. 1883 arg. «longue période» (d'apr. Chautard Vie étrange Argot, p.529); 1928 (Lacassagne, Arg. «milieu», p.153). Déverbal de payer*. Fréq. abs. littér.: 149. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p.13.