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PATRONAGE, subst. masc.
A. − ANTIQ. ROMAINE. Ensemble des rapports qui lient les patrons aux clients ou aux esclaves affranchis. Romulus crée la puissance paternelle, il institue le patronage, partage le peuple en patriciens, chevaliers et plébéiens (Michelet,Hist. romaine, t.1, 1831, p.63).Patronage ou clientèle, on ne connaissait point [à Rome] d'autres rapports entre les hommes (Mérimée,Conjur. Catilina, 1844, p.248).Suivant d'autres [systèmes], la gens n'est que l'expression d'un rapport entre une famille qui exerce le patronage et d'autres familles qui sont clientes (Fustel de Coul.,Cité antique, 1864, p.128).
B. −
1. RELIG. CATH. Protection d'un saint patron. Synon. dédicace, invocation, vocable.Radégonde, ou plutôt Justine, car ma chère maman l'avait transférée délibérément du patronage de la noble thuringienne en celui d'une sainte dont le nom coule plus doucement sur les lèvres (A. France,Pt Pierre, 1918, p.211):
. ... les chrétiens modernes (...) ne savent plus du tout ce que c'est que le patronage d'un saint (...). Pourtant c'est indiciblement grand et de conséquence infinie. Le patronage, c'est, en vertu du sacrement de baptême, l'adoption, la paternité surnaturelle. Bloy,Journal, 1907, p.358.
2.
a) Protection, aide accordée par une personne influente. Synon. appui.Accorder, promettre son patronage à qqn; être, se placer, se ranger sous le patronage de qqn; prendre qqn sous son patronage. Il vint à Paris, où, sous le patronage des banquiers de la Gauche, il débuta par une agence d'affaires (Balzac,Homme d'affaires, 1845, p.406).Il a aspiré, paraît-il, avec le patronage de Gambetta, à être nommé consul en Grèce, puis, au bout d'un an de consulat, à être bombardé sénateur (Goncourt,Journal, 1883, p.237).
Placer qqc. sous le patronage de qqn.Il n'est pas difficile de reconnaître ici la présence de la fameuse «section d'or», que le livre de Fra Luca Pacioli, De divina proportione, plaçait sous le patronage de Platon (Huyghe,Dialog. avec visible, 1955, p.84).
b) Caution morale qu'une personnalité, un groupe ou un organisme accorde à une entreprise, à une oeuvre, à une manifestation. Synon. parrainage.Soirée organisée sous le haut patronage du Président de la République. L'assaut [d'armes] était donné au profit des orphelins du sixième arrondissement de Paris, sous le patronage de toutes les femmes des sénateurs et députés qui avaient des relations avec La Vie Française (Maupass.,Bel-Ami, 1885, p.256).Je place la présente étude sous le haut patronage de notre cher et vénéré maître Leconte de Lisle (Verlaine,OEuvres posth., t.1, Souvenirs, 1896, p.203).
Comité, société de patronage. Groupe de personnalités qui accordent leur caution morale à une oeuvre de bienfaisance, à une action sociale, à une publication scientifique. C'est un grand honneur pour moi que de faire partie de votre société de patronage (Flaub.,Corresp., 1872, p.9).
C. −
1. Organisation qui apporte une aide matérielle et/ou morale à des personnes démunies, qui éduque, forme et place des jeunes de milieux défavorisés. Patronage scolaire; patronage des enfants orphelins; patronage d'apprentis. [Mmede Campvallon] savait allier à ses pompes mondaines les patronages charitables et toutes les hautes pratiques de l'élégance pieuse (Feuillet,Camors, 1867, p.209).L'oeuvre du patronage des jeunes ouvrières (...) s'occupe du placement des jeunes filles après leur première communion, règle les conditions de leur apprentissage, donne à chacune d'elles une dame patronnesse et leur offre le dimanche, chez les soeurs, l'instruction religieuse et quelques délassements (Lar. 19e).
2.
a) Organisation destinée à recevoir des enfants et des adolescents durant leurs loisirs et qui propose (dans un but de formation morale, physique et sociale) des activités sportives et éducatives distrayantes. Patronage laïque, municipal, paroissial; patronage de jeunes gens, de jeunes filles, mixte; moniteur d'un patronage; conseil d'administration d'un patronage; fédération gymnastique et sportive des patronages de France (F.G.S.P.F.); Fédération nationale des patronages laïques et centres aérés. Elle a été élevée à l'école Sainte-Marthe. La directrice elle-même m'a dit de cette enfant qu'elle était très intelligente et qu'elle a quitté le patronage sans donner d'autre explication que ces mots: «Je ne crois plus» (Bourget,Actes suivent, 1926, p.82).Les patronages cherchent à créer un cadre agréable pour les activités des enfants. Ils emploient des moyens éducatifs et pédagogiques adaptés, organisent des jeux et des excursions, utilisent souvent le cinéma (Les Instit. soc. de la France, Paris, La Docum. fr., t.2, 1955, p.406).
P. méton.
α) Local où s'exerce l'activité de l'organisation. Aller, venir au patronage; réunion au patronage. Venez un de ces soirs à mon patronage. Je vous donnerai les livres dont je vous ai parlé (Martin du G.,J. Barois, 1913, p.224).Des vagissements de clairon blessaient l'air, entrecoupés, comme ceux qu'on entend le dimanche en banlieue, après déjeuner, de garçons qui partent en traînassant pour le patronage (Montherl.,Songe, 1922, p.97).
β) Ensemble des personnes qui appartiennent à cette organisation. De la clairière (...) arrivaient des voix, un gosse les dépassa en courant, d'autres le suivaient, une nuée de garçons, sac au dos, gros souliers, conduits par un prêtre (...). Quand ils arrivèrent [au ruisseau] le patronage y était déjà (Triolet,Prem. accroc, 1945, p.156).
P. abrév., fam. Patro. Le patronage (...) prend l'enfant très jeune (...) il le suit dans les années d'apprentissage, pendant le service militaire et l'attend au retour où «l'amicale des anciens du patro» est toute prête à fédérer les hommes (Becquet,Organ. loisirs travaill., 1939, p.210).
b) De patronage.D'un caractère édifiant et simpliste, souvent mal maîtrisé techniquement. Film, roman, théâtre de patronage. Dès 1883, on pouvait prévoir, à coup sûr, un dénouement de comédie [à la République conservatrice], car c'était bien une comédie qui se jouait, et même une comédie de patronage (Bernanos,Gde peur, 1931, p.156).
3. DR. PÉNAL. ,,Ensemble des oeuvres d'initiatives privées qui, par des soins matériels et moraux, tendent à favoriser l'amendement des délinquants, majeurs ou mineurs, et, plus spécialement le reclassement social des condamnés libérés`` (Cap. 1936).
Prononc. et Orth.: [patʀ ɔna:ʒ]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. 1. 1270 dr. eccl. patrounage (Liv. noir, ms. Périgueux, f o2 b ds Gdf. Compl.); 2. a) fin xiiies. patronaje «protection du patron sur le client» (G. de Lengr., Instit. de Justice, ms. Saint-Omer, fo31 b, ibid.), puis 1762 (Encyclop. t.12); b) déb. xives. [date ms.] patronaige «protection» (Partenopeus de Blois, éd. J. Gildea, 5725 var.); 1790 (Moniteur universel, III, 54: ... le comité assurera à la Société, autant qu'il sera possible, le droit de patronage sur ceux [des enfants nègres libres] qui seront ainsi mis en apprentissage ou en service); 1859 nom donné à diverses associations de bienfaisance (Goncourt, Journal, p.638: une de ces sociétés de patronage religieux); 1859 (Bouillet: la Société de patronage pour les jeunes libérés); spéc. 1879 «organisation destinée à recevoir des jeunes à leurs heures de liberté» (Huysmans, Soeurs Vatard, p.328: Elle m'a demandé pourquoi je n'étais pas allée dimanche au patronage); c) 1825 «protection d'une divinité» (Brillat-Sav., Physiol. goût, p.171); 1836 «protection d'un saint» (Montalembert, Ste Élisabeth, p.17). Dér. de patron1*; suff. -age*. Fréq. abs. littér.: 187.