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PATRAQUE, subst. fém. et adj.
Familier
I. − Subst. fém. vieilli
A. − Machine vétuste ou de mauvaise qualité, fonctionnant mal. Je ne sais pas où Jean Rat avait appris tant de choses, c'était peut-être en jouant de la clarinette. Nous avions reçu des fusils de l'arsenal, de vieilles patraques garnies de baïonnettes longues d'une aune (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t.1, 1870, p.275).
P. métaph. et en empl. qualificatif antéposé. Je me décide à retourner à Paris à la fin du mois, pour faire un bail relatif à la patraque de maison que j'ai à Paris (Sand, Corresp., t.2, 1841, p.178).
En partic. Vieille horloge ou vieille montre, bruyante et peu fiable. On approuva pourtant [l'achat d'une horloge], on aurait enfin l'heure exacte, puisque l'église, avec sa vieille patraque rouillée, ne la donnait plus (Zola, Vérité, 1902, p.201).P. métaph. Je vous serre tous, George inclus, sur ma vieille patraque de coeur (Hugo, Corresp., 1867, p.93).
B. − P. anal. et fam. Personne fatiguée, en mauvaise santé. Elle eut un petit frisson, elle répondit: −Va, ne regrette rien, tu ne perds pas grand-chose, si tu savais quelle patraque je suis, guère plus grosse que deux sous de beurre, si mal fichue que je ne deviendrai jamais une femme, bien sûr! (Zola, Germinal, 1885, p.1489).
II. − Adj. [En parlant d'une pers.] Qui est affaibli, en mauvaise santé. Synon. fam. mal en point, mal fichu.Mille remercîments pour vos excellentes allumettes. Mais vivrai-je assez longtemps pour en voir la fin? (...) je suis si patraque que j'ai peur d'en laisser à mes héritiers (Mérimée, Lettre à une autre inconnue, 1870, p.171).Cette étourdie de Mary a sottement attendu d'être sortie de chez vous pour m'avouer qu'elle se sentait patraque depuis quelques jours, et que la toux l'avait empêchée de dormir ces dernières nuits (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p.1097).
Prononc. et Orth.: [patʀak]. Att. ds Ac. dep.1762. Étymol. et Hist.A. Subst. 1. 1743 (Trév.: Breloque, curiosité de peu de valeur. Vieux meuble qui n'est plus à la mode [...] La plûpart des montres de cuivre sont des patraques); 2. a) 1755 terme d'injure (Lécluse, Déjeuné de la Rapée, p.7 ds IGLF: «patraque démantibulée» dit l'auteur à une marchande de poisson); b) 1771 (Trév.: on dit populairement d'une vieille femme, que c'est une vieille patraque). B. Adj. 1798 «faible, en mauvaise forme» (Ac.: il devient patraque). Prob. empr., par l'intermédiaire des marins marseillais, à l'ital. du Nord *patracca «monnaie de peu de valeur», issu de patacca (v. patard) avec épenthèse du r, fréq. devant t dans cette région de l'Italie (v. Arch. St. n. Spr. t.149, 1926, p.275-279). Fréq. abs. littér.: 16. Bbg. Chautard Vie étrange Argot 1931, p.660. _Hope 1971, p.364. _Juneau (M.). Probl. de lexicol. québécoise. Québec, 1977, pp.202-204. _Sain. Arg. 1972 [1907] p.58; Sources t.3 1972 [1930] p.129.