Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
PASSABLE, adj.
A. − [Pour exprimer une qualité]
1. Qui peut passer (v. passer11resection I E 1 c); qui, sans être bon, est acceptable, admissible. Synon. moyen (v. ce mot I B a), potable (fam.).[Si M. Ohnet] n'est pas un grand écrivain, ni même un bon écrivain, ni même un écrivain passable, il est à coup sûr un habile homme (Lemaitre, Contemp., 1885, p.340).Si on laisse de côté Mademoiselle Renée de Villers qui était passable dans le rôle de Puck, tous les autres acteurs d'hier étaient au-dessous de ce que l'on peut imaginer (Du Bos, Journal, 1922, p.77).Levé à cinq heures et demie, après une nuit mieux que passable (Gide, Journal, 1931, p.1085).V. gourmet A ex. de Brillat-Savarin:
1. Vu une foule sans visage dans l'église; pas une femme passable là, où, aux messes de midi de ma jeunesse, j'en avais vu quatre-vingts plus roses épanouies (...) les unes que les autres... Barb. d'Aurev., Memor. pour l'A... B..., 1864, p.424.
SYNT. Acteur, cavalier, critique, dessinateur passable; talent, vitalité passable; exécution, poème, scène, tableau, texte passable; auberge, chambre, hôtel, collège passable; dîner, souper passable, liqueur, vin passable; journée, soirée passable; sort passable; température passable.
Avec une connotation péj. À la limite de la médiocrité. Tout juste passable. L'interprétation soutient seule un texte passable et lui assure parfois le succès (Arts et litt., 1935, p.76-2).
Avec une connotation méliorative. Convenable. Je n'ai commencé à faire quelque chose de passable dans mon voyage d'Afrique, qu'au moment où j'avais assez oublié les petits détails pour ne me rappeler dans mes tableaux que le côté frappant et poétique (Delacroix, Journal, 1853, p.92):
2. Dans son habit encore passable, soigneusement pressé la veille, il tranchait de tout son prestige de citadin sur ses beaux-frères en bras de chemise, qui avaient dénoué leur cravate et relâché leurs bretelles. Roy, Bonheur occas., 1945, p.241.
[À propos du temps] Qu'il fît beau ou simplement passable, en ce jour de congé, ils en étaient reconnaissants... (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p.1320).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. En fait d'art, il faut viser au parfait et non au passable (Mathis-Lussy, Rythme mus., 1911, p.82).Ce que je vois? L'humain et moi-même; le pire et le meilleur, et le passable aussi, de ce monde humain (Alain, Propos, 1921, p.228).
2. [Dans une échelle de notation, en docimologie] Au collège, il obtenait généralement un second prix et deux ou trois accessits. Au baccalauréat, il avait eu la note «passable» (Verne, 500 millions, 1879, p.19).V. mention B 2 a ex. de Encyclop. éduc.:
3. Les notes chiffrées attribuées annuellement à chaque fonctionnaire par le chef de service ayant pouvoir de notation sont (...) échelonnées de 0 à 5 et selon les qualifications suivantes: −Mauvais 0 −Médiocre 1 −Passable 2 −Bon 3 −Très bon 4 −Exceptionnel 5. Encyclop. éduc., 1960, p.299.
B. − [Pour exprimer une quantité] Qui dépasse une certaine limite, assez abondant. Synon. notable.Une narration de jouissances éprouvées (...) m'avait donné une dose passable de mauvaise humeur (Delacroix, Journal, 1823, p.28).
C. − Vieilli ou littér. Que l'on peut aisément franchir (v. passer11resection I B 1 b). Jeunes et sans autres rides que les plissures de leurs tuniques, (...) [Europe et ses amies] dansaient librement, se lançant le ballon ou sautant par-dessus et par-dessous une écharpe que soutenait le vent; c'etait la plus molle et la plus passable des frontières (Morand, Chron. homme maigre, 1941, p.151).Les miles s'allongeaient (...). [Nazaire et Roméo] avaient passé un creek, deux creeks [Cours d'eau à débit variable d'Amérique du Nord], en sautant sur des roches affleurantes (...). Ils eussent souhaité des torrents plus sauvages, plus dangereux, à peine «passables» (Genevoix, Laframboise, 1942, p.22).
Prononc. et Orth.: [pɑsabl̥], [pa-]. Martinet-Walter 1973 [pɑ-], [pa-] (6/11). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) 1288 «qui passe, périssable» (J. De Journi, Dîme de penitence, 2158 ds T.-L.); b) xives. [date du ms.] «par où l'on peut passer» (Rose, ms. Corsini, fo125b ds Gdf. [éd. Langlois 18927: perçable]) −xvies., v. Hug., encore ds Crespin 1637 d'apr. FEW t.7, p.717); 2. a) 1396 «qui peut être admis comme n'étant pas mauvais dans son genre» (Reg. de la Loy, A. Tournai ds Gdf. Compl.); b) 1670 «qui dépasse la moyenne» (Molière, Bourgeois gentilhomme, III, 13, éd. R. Bray, t.6, p.249: je me trouve assez de bien pour tenir dans le monde un rang assez passable). Dér. de passer1*; suff. -able*. Fréq. abs. littér.: 200. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 353, b) 381; xxes.: a) 204, b) 221. Bbg. Verreault (Cl.) Les Adj. en -able en franco-québécois. Trav. de ling. québécoise. 3. Québec, 1979, p.201, 222-223.