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PARURE, subst. fém.
I. − [Corresp. à parer1] Action de parer, résultat de cette action.
A. − Action de parer quelqu'un, de se parer; fait d'être paré. Je prenois soin à mon tour de sa parure. Tantôt je lui mettois sur la tête une couronne de ces mauves bleues (...); tantôt je lui faisois des colliers avec des graines rouges d'azalea (Chateaubr., Génie, t.2, 1803, p.207).L'art de la parure (Théol. cath.t.4, 11920, p.348):
1. De la parure. Nous connaissons deux sortes de parures; l'une, qui consiste à tenir le corps dans l'état de perfection dont il est susceptible; l'autre, à tirer le parti le plus avantageux des vêtements ou ornements dont le besoin, le caprice ou la raison, ont consacré l'usage (...). La parure est non seulement l'art de tirer parti des dons de la nature, mais encore celui de leur prêter les charmes de l'imagination. Laclos, Éduc. femmes, 1803, p.467.
1. Vieilli. Habillement d'une personne, comprenant les vêtements, les ornements, les bijoux. M. le Comte qui donne la main à Suzette. Suzette en belle parure; qu'est-ce que cela signifie? (Scribe, Varner, Mariage raison, 1826, ii, 2, p.397).Tout le monde était en grande parure, et Stephen s'estima heureux de son accident, qui l'empêchait de se trouver pauvrement habillé au milieu de ces gens (Karr, Sous tilleuls, 1832, p.117):
2. La parure des femmes consiste en une jupe plissée, de ces anciennes étoffes d'or ou d'argent qu'on fabriquait autrefois à Lyon; ces jupes, qui sont réservées pour les grandes occasions, peuvent, comme les diamans, être substituées dans les familles, et passer des grand'mères aux petites-filles... Voy. La Pérouse, t.2, 1797, p.63.
P. anal. Poil, fourrure d'un animal. Les jarrets du vieux cerf se sont roidis, il a pris sa parure d'hiver, son poil est devenu blanc, et il va bientôt se retirer dans l'étroite caverne (Chateaubr., Fragm. Génie, 1800, p.269).
Loc. De même parure
Chevaux de même parure. ,,Chevaux de même taille, de même poil`` (Ac. 1835, 1878).
Meubles de même parure. ,,Meubles de même étoffe, de même ouvrage`` (Ac. 1798-1878).
Au fig. ,,Tout est de même parure. Homme, ouvrage dans lequel tout se ressemble, tout est d'accord`` (Ac. 1835, 1878).
2. Ce qui sert à parer; ensemble des ornements, des objets servant à habiller, à parer quelqu'un, en particulier une femme.
a) Ornements superflus de toilette, d'habillement. Le visage s'allonge entre deux touffes de boucles hautes sur les tempes. Comme parure: diadème, plumes blanches et voile (Stéphane, Art coiff. fém., 1932, p.167):
3. Les premières représentations plastiques qui se signalèrent à l'attention des chercheurs furent des objets de parure ou d'art mobilier et −comme il est de règle en préhistoire (...) −ce fut d'abord l'art magdalénien dans toute sa perfection qui se révéla. Hist. sc., 1957, p.1487.
P. métaph. La nature a mis dehors toutes ses parures. Elle en est à ce point unique de fraîcheur, de pureté, de grâce, qu'il faut se hâter de saisir, car il passe vite. Les feuilles ouvertes d'hier sont tendres comme la rosée et d'une verdure transparente (M. de Guérin, Journal, 1833, p.170).
En partic. Garniture de bijoux assortis et composant un ensemble. Les parures de diamans étaient commandées depuis trois mois (Jouy, Hermite, t.2, 1812, p.116).Catherine de Médicis mit en gage chez ses cousins, les banquiers de Florence, toutes ses parures de rubis pour financer les guerres de religion (Metta, Pierres préc., 1960, p.84):
4. Il marmottait de vagues paroles, en soulevant tour à tour les bracelets, les girandoles, les colliers, les diadèmes (...) −Beaux diamants! (...) Sous l'Empire il aurait encore fallu plus de deux cent mille francs pour faire une parure semblable. Balzac, Gobseck, 1830, p.413.
b) Ensemble de toilette, de lingerie, assorti et formant un tout. Parure de mariée. École ménagère: (...) On remet à toutes les jeunes filles qui ont suivi les cours pendant 4 ans avec régularité, une parure de mariée (Becquet, Organ. loisirs travaill., 1939, p.237).
Parure de lingerie. Ensemble formé d'un col et de manchettes assorties à ce dernier. Parure brodée, de dentelles. (Ds Littré, Guérin 1892, Rob.).
En partic.
Ensemble de sous-vêtements féminins assortis. Superbe parure. 4 porte-jarretelles satin lingerie (...) 4 soutien-gorge satin et nylon (Catal. blanc [Louvre], 1952, p.7).
Ensemble de linge de table (nappe et serviettes) ou de maison. Parure de lit. Parure de berceau (...) comprenant un drap 80 x 90 avec ourlet à jour et une taie ronde assortie à volant (Catal. La Redoute, automne-hiver, 1951-52, p.8).
3. MAR. Parure d'une galère. Ensemble des flammes, flammettes, bannières, pavesades et tendelets dont on ornait la galère, principalement les jours de fête et de combat (d'apr. Littré).
B. − Action d'orner quelque chose; résultat de cette action. Autrefois (...) toute la parure du chant (...) comme disait Pacchiarotti (Padoue 1816), appartenait de droit au chanteur (Stendhal, Rossini, 1823, p.115).Les cérémonies pieuses répétées, prolongées, rendues plus attrayantes par la parure des autels, la magnificence des costumes, les chants (Lamart., Confid., 1849, p.106).
P. méton. Fait d'être paré; (ce qui constitue un) ornement. L'automne vint. Le grand jardin biblique, lentement, perdit sa parure et mourut (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p.407).Ces maisons nobiliaires qui sont la parure héraldique des cités espagnoles (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p.320):
5. Au milieu du xviesiècle, les architectes (...) semblent désormais ignorer les tourelles, les lucarnes, les mâchicoulis, les créneaux, qui donnaient une si gracieuse parure aux premiers châteaux du siècle. Hourticq, Hist. art, Fr., 1914, p.152.
C. − Au fig. Dans Gessner, on voit une nature simple, mais décente, sans grossièreté et sans luxe, qui a, tout ensemble, de la parure dans sa simplicité, et de la simplicité dans sa parure (Bonald, Législ. primit., t.2, 1802, p.213).L'idée d'une rémunération de sa peine est blessante à l'âme bien née. La vertu n'est pas non plus pour elle une parure: non, c'est la forme de sa beauté (Gide, Porte étr., 1909, p.585).Les défauts de la femme s'exagèrent donc d'autant plus qu'elle n'essaiera pas de les combattre mais qu'au contraire elle s'en fera une parure (Beauvoir, Deux. sexe, t.2, 1949, p.443).
II. − [Corresp. à parer1II]
A. − Action de parer, de préparer; résultat de cette action.
Parure du pied d'un cheval. ,,Action d'ôter de la corne au pied d'un cheval avant de le ferrer`` (Ac. 1935).
Parure d'une peau. ,,Action par laquelle le relieur détache avec le couteau ce qui ne doit pas servir à couvrir un livre`` (Ac. 1935).
B. − P. méton. Ce qui est enlevé, ôté, retranché. Parures de poisson. Les parures, les rognures (Ac. 1935. Ayez deux livres de bonnes truffes lavées et pelées; divisez-les en morceaux pour les tourner de la grosseur et de la forme d'un oeuf de pigeon. Conservez-en les parures et hachez-les (Gdes heures cuis. fr.,Carême,1833, p.142).Le chef du garde-manger enlève la parure, c'est-à-dire l'excédent de graisse. Le boucher reprend (...) la parure (graisse crue), qu'il revend au fondeur pour faire des chandelles (E. Chavette, Restaurateurs et restaurés, 1867ds Rigaud, Dict. arg. mod., 1881, p.277).
Prononc. et Orth.: [paʀy:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. 1. xiies. parure «pelure» (Gloss. Tours, éd. L. Delisle, 329 ds T.-L.) −xves. ds Gdf.; 2. 1680 terme de relieur (Rich.: Parûres. Les extrémitez de la peau qu'on ôte avec le couteau à parer); 1833 «ce qui est enlevé» (Gdes heures cuis. fr., loc. cit.). B. Ca 1230 parëure «ce qui sert à orner» (Guillaume le Clerc, Trois mots, 434 ds T.-L.); spéc. 1694 (Ac.: On appelle, Parure de diamants, parure de rubis, etc. une garniture de diamants, de rubis pour servir à la parure d'une Dame); 1909 lingerie (Femina, 1ersept., 439 ds Quem. DDL t.16). Dér. de parer1*; suff. -ure1*. Cf. le b. lat. paratura «ornement» (déb. iiies.), att. en lat. médiév. au sens de «ensemble de garnitures» (ca 1027 ds Nierm.), ainsi que parura «ornement» (1225 ds Latham). Fréq. abs. littér.: 779. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1903, b) 944; xxes.: a) 812, b) 693.
DÉR. 1.
Parurerie, subst. fém.Fabrication ou commerce d'articles de mode, d'articles de fantaisie, de bijoux destinés à la mode féminine. (Ds Lar. encyclop.). [paʀyrri]. 1reattest. 1963 (Lar. encyclop.); de parure, suff. -erie*.
2.
Parurier, -ière, subst.Personne qui fabrique ou fait le commerce d'articles de mode ou de fantaisie, destinés à la mode féminine. Il en va tout autrement des premières informations recueillies par les paruriers. Ils collaborent au premier chef, au style de la mode en préparation (Combat, 14 janv. 1955, p.7, col. 4).[paʀyʀje], fém. [-jε:ʀ]. 1reattest. 1955 id.; de parure, suff. -ier*.
BBG.Duch. Beauté. 1960, pp.89-90. _Greimas Mode 1948, p.38. _Quem. DDL t.16.