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PARTIR2, verbe intrans.
A. −
1. Se mettre en mouvement, quitter un lieu (pour une destination). Synon. s'en aller.
[Suivi d'un compl. de destination]
Partir pour + subst. déterminé.Partir pour Paris, pour la chasse, pour la guerre, pour la promenade. Quand ils agonisent (...) ils vous disent: −Adieu! au revoir, je pars pour un monde meilleur, nous nous retrouverons là-haut! (Borel,Champavert,1833, p.239):
1. Après une mauvaise nuit, je partis pour le Sacré-Coeur, malgré l'insistance de grand-père, qui voulait me faire rester à la maison. Gyp,Souv. pte fille,1928, p.333.
Partir vers + subst. déterminé.Dédaignant le raccourci et même la grand-route, il partit vers la gauche, par le chemin du calvaire: un détour de trois kilomètres (Martin du G.,Thib., Mort père, 1929, p.1364).
Rem. Ces constr. sont seules admises par les puristes; cependant les autres constr. sont fréq. dans la lang. usuelle et chez de nombreux auteurs.
Partir à + subst. déterminé.Partir à l'école, au front, à la pêche, à la campagne. Toutes les heures, il dut se relever pour donner au bébé des cuillerées d'eau sucrée tiède. Ça ne l'empêcha pas de partir le matin au travail comme à son habitude (Zola,Assommoir,1877, p.472).
Partir en, dans + subst.Partir en promenade, en vacances, en voyage, en guerre (contre qqc.), en Grèce. Je n'ai tout de même guère dormi, cette nuit-là. «Plus question de partir en Amérique» me suis-je dit: Nadine était en danger (Beauvoir,Mandarins,1954, p.200).
Partir pour + inf.Ma gratitude, mon amour sont donc allés à toi, qui habitais ma maison, que j'ai vu partir si souvent dans la nuit pour prendre un avion qui n'était jamais là (Mauriac,Mal Aimés,1945, p.151).
Partir + inf.Partir faire une course, un tour, chercher qqn/qqc. On pense, avant de se remettre à une partie de cartes ou de partir dîner en ville, à un de ces lointains voyages (...) dont on a éprouvé un instant la nostalgie (Proust,Fugit.,1922, p.683).
Pop. Partir soldat. Aller faire son service militaire. (Dict.xxes.).
2. Au fig. Entreprendre quelque chose, se lancer dans une action; commencer à (faire, manifester quelque chose).
Partir sur + subst. déterminé.Et sur un sujet, un autre (...) il partait, s'échappait, assis, debout, tenant le café avec sa voix (A. Daudet, Rois en exil,1879, p.66).
Partir en/dans + subst.Partir en sanglots. Enfin Bury releva la tête, parut m'entendre, se souvenir, et partit brusquement dans un rire clair (Saint-Exup.,Terre hommes,1939, p.142).
Partir de + subst.Antonie partit d'un éclat de rire si perlé, si joyeux, qu'elle fut obligée de boire, précipitamment (...) pour ne point se faire mal (Villiers de l'I.-A.,Contes cruels,1883, p.74).
Partir à/de + inf. (vieilli).Se mettre à. J'ai eu la naïveté de lui demander s'il était de Paris (...) lorsqu'il a répondu: «Non, du Caire», cela nous a paru soudain si évident que ma femme est partie de rire (Gide,Corresp. [avec Valéry], 1898, p.302).Il est parti à pousser des gueulements comme une femme, et à gesticuler comme un épileptique (Barbusse,Feu,1916, p.39).
Être parti pour + inf.Être destiné à. Ses trois cuillerées d'huile de ricin lui avaient tourné toute la journée sur l'estomac, et le soir, il était dans les sueurs, bien parti pour mourir sur la minuit (Aymé,Jument,1933, p.176).
B. − Partir de.Venir (de).
1. S'en aller de. Externe également et surveillé, Michel partait de bonne heure de la maison paternelle, et rentrait pour trouver sa mère qui s'apprêtait pour sortir, cinq jours sur sept (R. Bazin, Blé,1907, p.35).
2. Avoir pour origine.
a) [L'orig., le point de départ est d'ordre spatial] En partant de la droite; les nerfs partent du cerveau; routes qui partent d'un village. Une femme (...) le cou long, creusé d'une sorte de goulot, qui partait de la mâchoire inférieure jusqu'à la poitrine (Erckm.-Chatr.,Ami Fritz,1864, p.115).
Au fig. Avoir comme point de départ une condition intellectuelle, sociale ou financière. Partir de rien*, de zéro*. Oh! C'est que j'ai de l'ambition, moi, et je veux aller plus haut que mon pauvre maître sir Williams, moi, qui suis parti de plus bas (Ponson du Terr.,Rocambole, t.3, 1859, p.563).
b) [L'orig., le point de départ est d'ordre temporel] Abonnement qui part de tel jour, de tel mois. Il (...) s'agissait (...) d'un engagement exclusif d'un mois. Encore l'engagement devait-il partir du jour même, bien que MmeBergen n'annonçât que pour le vingt juillet son arrivée (Peyré,Matterhorn,1939, p.50).
c) [Le point de départ est psychol.] Avoir son origine, son principe dans. Mot qui part du coeur; cela part d'un bon sentiment. Chez lui tout est verve, images, sentiments. Toutes les idées partent du fond de l'âme (Chênedollé,Journal,1833, p.172).Les vieilles [estampes] sont les meilleures, d'abord parce qu'elles partent d'un sentiment plus vrai (Taine,Voy. Ital., t.1, 1866, p.133).
d) [Le point de départ est intellectuel] Avoir pour base d'un raisonnement, d'une action. Partir de l'expérience, de données précises, d'une idée fausse; en partant de ce principe, de là. Il ne cache pas sa répulsion pour les procédés purement déductifs qui partent du général pour aller au particulier (H. Poincaré, Valeur sc.,1905, p.34):
2. M. Hardy décide heureusement d'abandonner les synthèses prétentieuses pour une méthode inductive et compréhensive à la fois, partant des gestes globaux et des «faits d'expression»: habitudes corporelles, habitudes matérielles, morales, sociales, etc. Mounier,Traité caract.,1946, p.82.
3. Loc. prép. À partir de
a) En prenant pour point de départ (un lieu). Synon. de1, depuis, dès.Je me rappelle qu'à partir de ce village, une longue chaîne de montagnes boisées défilait sur notre gauche (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t.2, 1870, p.29).
b) À compter de, à dater de (un moment dans le temps). Synon. de1, depuis, dès.À partir du jour où, du moment où. À partir du premier mars prochain, la compagnie sera costumée tout entière conformément aux modèles (Reybaud,J. Paturot,1842, p.178).
À partir d'aujourd'hui. Synon. désormais, dorénavant.Il faut, à partir d'aujourd'hui, renoncer à cet amour, entièrement, complètement (Dumas père, Intrigue et amour,1847, iv, 2, p.281).
Rem. L'accept. «en prenant comme origine» dans la loc. obtenir (un produit chimique) à partir de la houille, du pétrole est rejetée des puristes. (Dict.xxes.). La production de l'urée à partir des albuminoïdes (Mounier, op. cit., p.176).
c) En prenant comme origine logique. À partir d'éléments préexistants, de principes établis. À partir de cette distinction du situant et du situé, où me conduit ma ligne? D'abord, à cette indistinction du dehors et du dedans, de l'extérieur et de l'intérieur (Du Bos,Journal,1927, p.174).
C. − Absolument
1. S'en aller. Synon. s'échapper, s'éloigner, s'enfuir, se retirer, se sauver; se débiner (fam.; v. débiner2), décamper (fam.), déguerpir (fam.), ficher le camp (fam.; v. ficher3); filer (fam.); se barrer (arg.), se tailler (pop.), se tirer (pop.), foutre le camp (vulg.; v. foutre1), mettre les bouts (au fig., pop.; v. bout), mettre les voiles (au fig., pop.; v. voile2).Partir en douce, en hâte, à l'anglaise, sur la pointe des pieds, en claquant la porte, sans crier gare, sans laisser d'adresse, à pied, en bateau, en train, par le train. Je pars par le chemin de fer de cinq heures (Goncourt,Journal,1887, p.684).Mes hôtes partis, les chats rampent hors de leurs abris (Colette,Naiss. jour,1928, p.22).Ces messieurs vont bientôt partir, ils ont demandé leur addition (Sartre,Nausée,1938, p.135).
Proverbe. Partir, c'est mourir un peu. V. mourir ex. 6.
P. anal.
a) Mourir. −Les Mazelle sont donc morts? −Oui de l'épouvante de perdre leurs rentes (...). Le mari est parti le premier (...). La femme a traîné quelque temps (Zola,Travail, t.2, 1901, p.279).
b) S'évanouir. Vous avez dit: «J'ai froid!» et puis vous êtes partie (Feuillet,J. de Trécoeur,1872, pp.161-162).
c) S'endormir. J'ai le malheur d'être unie à un homme qui ronfle à faire trembler les planchers et les murs (...). Si je m'endors la première (...) je n'entends rien; mais si c'est Mollot qui part le premier, ma nuit est flambée (Balzac,Député Arcis,1847, p.3).
d) Loc. verb.
La tête me part (fam. ou région.). La tête me tourne. Il en est redevenu si amoureux, que la tête lui en a [sic] parti (Sand, Mauprat,1837, p.330).
Partir, s'en aller de la caisse (pop.). V. caisse III A 1 a.
Partir du ciboulot (pop.). Divaguer, perdre la tête. La petite Fanny ne va pas bien. Elle ne mange pour ainsi dire plus rien et elle est toute pâlotte. (...) les gens répètent toute la journée: «La petite s'en ira de la caisse, et César partira du ciboulot» (Pagnol,Fanny,1932, i, 1ertabl., 14, p.60).
2.
a) Prendre le départ. Partir du pied droit, du pied gauche, comme l'éclair, comme une flèche. Nous voyons nos camarades partir tête baissée en bondissant de trou d'obus en trou d'obus (Bordeaux,Fort de Vaux,1916, p.200):
3. Quant à moi, n'osant pas suivre la progression de ma marche habituelle, et partant à chaque pas du même pied, je doublais par cette allure contrainte l'effort et le chemin. Dusaulx,Voy. Barège, t.1, 1796, p.250.
b) Au fig.
Commencer une évolution (intellectuelle, sociale, etc.). Esthétiquement, j'aurais aimé partir à neuf, choisir des matières intéressantes (Schaeffer,Rech. mus. concr.,1952, p.96).
Être (bien, mal*) parti. Synon. croître, pousser, commencer, démarrer (au fig.) (bien ou mal).Le basilic est bien parti: sa première feuille est formée et commence à sentir bon (Duhamel,Suzanne,1941, p.130):
4. −Ce roman était mal parti, dit Henri; j'ai envie de le reprendre; mais je sais que ça sera un énorme boulot; alors, je ne suis pas pressé, c'est tout... Beauvoir,Mandarins,1954, p.245.
Fam. C'est parti, c'est parti mon kiki. V. kiki IV.
[Le suj. désigne une pers.] Cet élève est bien parti. Armand, qui pendant les trois premières années de ses études a été lourd, méditatif, et qui m'inquiétait, est tout à coup parti (Balzac,Mém. jeunes mariées,1842, p.356).Il y a quelque chose entre nous qui ne colle pas. (...) on était mal parti. On va tâcher de ne pas se rendre la vie dure (Sartre,Mains sales,1948, 3etabl., 3, p.101):
5. Enfin, il est mort. Un garçon qui était si bien parti. Il paraît qu'avant ses vingt et un ans il avait déjà gagné deux diplômes de licence, et un prix de la faculté de droit de Paris. Larbaud,F. Marquez,1911, p.214.
c) Spécialement
SPORTS. Prendre le départ d'une course. Faire partir des concurrents. À vos marques! Prêts? Partez! (v. marque1). Partir gagnant. Partir avec la quasi-certitude de gagner. Son rival, contre qui il partait gagnant (Match,25 déc. 1934ds Petiot 1982).Partir battu. ,,Disputer une épreuve sans croire à sa chance. Nous partons battus tous les jours`` (L'Équipe, 12 juill. 1969, ds Petiot 1982.).
Proverbe. Rien ne sert de courir*, il faut partir à point.
MAN. Ce cheval part bien de la main. ,,Dès qu'on lui baisse la main, il prend bien le galop`` (Ac. 1935).
MUS. [Le suj. désigne des musiciens et p.méton., des instruments] Commencer à jouer, à chanter. Partir en retard, ensemble. Quand M. le chanoine, revêtu de ses ornements, parut à l'autel, les choeurs étaient déjà partis et galopaient le style fugué du germanique compositeur (Sand,Consuelo, t.3, 1842-43, p.26):
6. Au premier coup de neuf heures nous partîmes en mesure: et dans cette rue étroite, silencieuse, nos instruments résonnèrent comme dans la salle la plus sonore... Malot,Sans fam.,1878, p.183.
[Le suj. désigne un animal, notamment du gibier] Prendre sa course, son envol; s'enfuir. Partir à tire d'aile, au galop, ventre à terre. Brusquet, le nez en terre et la queue frétillante, indiquait le gibier à son maître: la pièce partait; un coup de fusil la couchait par terre (Jouy,Hermite, t.4, 1813, p.182):
7. Dans une futaie de chênes, un coq faisan partit avec fracas, essora son vol en fusée vers les cimes. Et d'autres se levèrent, la queue longue et le bec bruyant. Genevoix,Raboliot,1925, p.206.
[Le suj. désigne un véhicule] Démarrer, s'ébranler; appareiller (mar.). Anton. arriver.À quelle heure part votre train? Déjà la vieille voiture partait. Meaulnes referma plus doucement la portière et s'installa avec précaution dans l'autre coin (Alain-Fournier,Meaulnes,1913, p.119).L'avion vibrait, prêt à partir (Saint-Exup.,Terre hommes,1939, p.206).
d) [Le suj. désigne du courrier, des paquets] Être acheminé par la poste, être expédié. Faire partir une lettre, un colis; le courrier part à (telle heure). La dépêche de M. Darzac était partie de Bourg et portait l'indication de dépôt neuf heures vingt-huit (G. Leroux, Parfum,1908, p.27).
e) [Le suj. désigne un mécanisme, une machine, notamment un moteur à explosion] Se mettre à fonctionner, à tourner. Synon. démarrer.Faire partir un moteur (et p.méton. du compl.) une voiture; voiture qui part bien, mal, au starter. Ce que vous admirez n'est rien, dit-il en poussant un ressort qui fit partir un double fond (Balzac,E. Grandet,1834, p.162).
3. Se dégager avec impulsion.
a) Jaillir. Sang, eau, bouchon de champagne qui part. Un éclair partait. Sa jambe de marbre, Emphatiquement cynique, haussait Ses mates splendeurs (Verlaine,Poèmes saturn.,1866, p.87).
b) Exploser; entamer sa trajectoire.
[Le suj. désigne un projectile] Balle, coup qui part; faire partir une fusée. Elle fixait sur Charles la pointe ardente de ses prunelles, comme deux flèches de feu prêtes à partir (Flaub.,MmeBovary, t.2, 1857, p.23):
8. Il regardait de tous côtés avec une extrême curiosité. Au bout d'un moment, il entendit partir sept à huit coups de fusil tout près de lui. Stendhal,Chartreuse,1839, p.52.
[P. méton.] Fusil, mitraillette qui ne part pas. Tu m'as fait mal, entends-tu? Sac à vin! Avec ton flingot qui ne part pas (Jarry,Ubu,1895, iv, 4, p.72).
c) Au fig. Synon. éclater, fuser.Mots, réparties, rires, saillies qui partent. Le cri du coeur partait si spontané, si imprévu, si énigmatique pour les occupants de la tribune Sinda, qu'ils furent tous pris du fou rire (Vogüé,Morts,1899, p.357).
4. [Le suj. désigne une chose] Disparaître. Synon. s'en aller.
a) [Le suj. désigne une chose concr.] Synon. s'en aller, s'évaporer.Tache qui part au lavage. L'eau est partie, c'est tout sec (Giono,Colline,1929, p.78).
b) [Le suj. désigne une chose abstr.] Synon. s'envoler, s'évanouir.Sa jeunesse est partie; douleur, maladie qui part comme elle est venue. Son mal n'est pas parti de suite, comme de raison; mais il dit que c'est un bon remède (Hémon,M. Chapdelaine,1916, p.202).
c) Se défaire, se désagréger, se décomposer.
Absol. [En parlant d'éléments tissés ou cousus] Synon. filer, lâcher, craquer.M. de Czernitacheff, serré dans ses vêtements qui sont sur le point de partir de tous côtés (Stendhal,Journal,1810, p.124).Cette maille qui part fait partir tout le bas (Goncourt, Journal,1865, p.201).
Partir en + subst. concr. non déterminé.Partir en charpie, en morceaux, en poussière. On avait (...) rajouté dix mille pièces déjà... recousu... souqué les doublures, en toutes les couleurs, toutes les tailles (...) il partait en accordéon (...) les mites bouffaient l'entournure (Céline,Mort à crédit,1936, p.492).Assez! J'en veux à ma douleur de partir en fumée. Faut-il encore que le désespoir accuse le vide de ma pensée? (Bousquet,Trad. du sil.,1935, p.26).
Partir, s'en aller, finir, tourner en eau (os) de boudin. V. boudin I A 4 b.
d) Loc. verb. Partir comme des petits pains. V. pain.
Rem. Empl. trans., région. (Canada). Mettre sur pied, fonder, lancer, organiser. Partir un commerce, un magasin, une revue; partir une discussion. Ça t'intéresserait, toi, de t'associer avec moi, on partirait un petit moulin à scie dans mon village (R. Lemelin, Pierre..., 1950, p.80 ds Richesses Québec 1982, p.1721).
REM.
Partir, subst. masc.,man. Façon de démarrer à la course. Le partir du cheval; ce cheval a le partir prompt, a de la grâce au partir (Ac. 1935).
Prononc. et Orth.: [paʀti:ʀ], (il) part [pa:ʀ]. Homon. par, part (une), (il) pare. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist.I. A. Le mouvement est réel 1. Ca 1140 réfl. sei partir de «s'éloigner, quitter» (Gaimar, Estoire des Engleis, 5580); id. partir de (Id., ibid., 1855); ca 1160 (Benoît de Ste-Maure, Troie, 2192 ds T.-L.: Lors partirent des porz les nés); 1160-74 empl. abs. «s'en aller» (Wace, Rou, éd. A.J. Holden, III, 2437) ; 1748 part. prés. subst. (MmeDu Deffand, Corresp., 3 mai in Bennett, 151 d'apr. Quem. DDL t.4); spéc. 1174-76 partir de cest siecle «mourir» (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 4675); de là partir «mourir» 1680, 10 janv. (Sévigné, Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t.2, p.559); 2. 1188 partir de «(en parlant de choses physiques) avoir son origine, émaner, provenir de» (Aimon de Varennes, Florimont, éd. A. Hilka, 2609; S[e]eu est la flors qui del rain part); 1718 (Ac.: Toutes les artères partent du coeur); 3. «être lancé, jaillir avec impétuosité; commencer une trajectoire (d'un projectile)» a) 3equart xves. en parlant de larmes (Georges Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t.3, p.488: grosses larmes lui partoient des yeux); b) 1665 en parlant de la foudre; ici, fig. (Racine, Alexandre, I, 1: Quand la foudre s'allume et s'apprête à partir); 1667 fig. (Racine, Andromaque, III, 3: Le coup qui l'a perdu n'est parti que de lui); 4. Passer de l'immobilité au mouvement a) 1606 partir de la main «(d'un cheval) prendre le galop dès qu'on lui laisse la main» (Nicot); 1680 faire partir un cheval (Rich.); b) 1606 (en parlant d'un oiseau de proie) partir du poing [du fauconnier] (Nicot); 1680 faire partir un cheval (Rich.); 1668 (La Fontaine, Fables, VI, 10: Il [le lièvre] partit comme un trait); 1690 (Fur.: Les chiens ont fait partir le gibier, les perdrix); 5. 1671 «être acheminé, convoyé vers une destination précise» (Pomey: Le roi fit partir de l'argent pour payer l'armée); 1690 (Fur.: les courriers de Paris partent trois fois la semaine). B. Fig. 1. 1580 «émaner, provenir de» (Montaigne, Essais, I, XXIII, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.118: toutes façons escartées et particulieres partent plustost de folie ou d'affectation ambitieuse, que de vraye raison); 2. 1751 partir d'un principe «poser un principe et raisonner en conséquence» (E. Mauvillon, Traité gén. du stile, p.137 ds Brunot t.6, p.1363); 3. a) 1830 part. passé adj. pop. «endormi» (H. Monnier, Scènes pop., 70 ds Quem. DDL t.19); b) 1851 id. «qui s'anime, qui parle trop» (noté par M. Bossard d'apr. FEW t.7, p.687b); 1862 id. «un peu ivre» (Larch.). II. Subst. A. Au partir 1. loc. adv. a) 1160-74 «en partant» (Wace, Rou, III, 298); spéc. 1678 en parlant d'un cheval prenant sa course (Guillet, p.99); b) ca 1165 «à la fin» (Benoît de Ste-Maure, op. cit., 3838 ds T.-L.; 2. au partir de loc. prép. a) 1559 «en quittant (un lieu)» (Amyot, trad. Plutarque, Hommes illustres, Lycurgue ds Hug.); b) 1608 au partir de là «ensuite» (M. Régnier, Satires, éd. G. Raibaud, II, 149). B. À partir de loc. prép. 1. 1787 temporel (Fér. Crit.); 2. 1798 à partir de là fig. «en supposant telle chose» (Ac.). Ext. de sens de partir1*, à partir de la notion de séparation impliquée dans le sens de «diviser, partager». Fréq. abs. littér.: 21519. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 27044, b) 32135; xxes.: a) 27890, b) 34451. Bbg. Sankoff (G.), Thibault (P.). L'Alternance entre les auxil. avoir et être en fr. parlé à Montréal. Lang. fr. 1977, no34, pp.99-100. _Wüest (J.). Wie weit ist die Wahl der Verbalkonstruktionen semantisch bedingt? Rom. Forsch. 1980, t.92, no1-2, pp.53-55.