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PANTHÉON, subst. masc.
A. − HIST. Temple dédié par les Anciens, notamment les Grecs et les Romains, à l'ensemble de leurs dieux. Le Panthéon d'Athènes, construit sous Adrien et dont rien n'a subsisté, était remarquable par ses cent vingt colonnes de marbre précieux (Lar. 20e).
En partic. Le Panthéon (de Rome). Temple circulaire et surmonté d'un dôme, bâti par Agrippa. Dans la première [la ville des vivans], qui couvre l'ancien champ de Mars, vous distinguez les colonnes Trajane et Antonine, la rotonde du Panthéon, et l'édifice le plus hardi du monde moderne, le dôme de Saint-Pierre (Michelet,Hist. romaine,t.1, 1831, p.4):
1. Oswald et Corinne allèrent d'abord au Panthéon, qu'on appelle aujourd'hui Ste-Marie de la Rotonde. Partout en Italie le catholicisme a hérité du paganisme; mais le Panthéon est le seul temple antique à Rome qui soit conservé tout entier, le seul où l'on puisse remarquer dans son ensemble la beauté de l'architecture des anciens, et le caractère particulier de leur culte. Staël,Corinne,t.1, 1807, p.150.
P. méton. Ensemble des dieux d'une religion polythéiste. Le panthéon égyptien, grec, védique. On ne peut (...) conclure que le dieu ainsi nommé [Jahou ou Jahvé] appartenait au panthéon babylonien (Théol. cath.t.4, 11920, p.961).La guerre devenait une lutte entre divinités rivales. Celles-ci pouvaient d'ailleurs se réconcilier, les dieux du peuple subjugué entrant alors dans le panthéon du vainqueur (Bergson,Deux sources,1932, p.204).
B. − P. anal. [Dans certains pays] Monument destiné à recevoir les restes des hommes illustres. En Espagne, le terme de «panthéon» s'applique à certaines nécropoles royales (...). À l'Escorial, dans le «Panthéon des rois» aménagé sous l'église, reposent la plupart des anciens souverains d'Espagne (Lar. encyclop.).
En partic. Le Panthéon (de Paris). Monument à dôme et à colonnade, primitivement église catholique dédiée à sainte Geneviève. La trilogie des monuments c'est l'Arc-de-Triomphe, le Panthéon et les Invalides (Péguy,V.-M., comte Hugo,1910, p.772):
2. Plus rien de la capitale ne m'était inconnu. Plus rien de ce qui est valable. Restaient bien quelques musées et surtout quelques églises secondaires, mais nous n'avions pas le temps d'arpenter leurs dalles. Restait aussi le Panthéon, mais, depuis que la gauche y fait enterrer ses grands hommes, on ne peut plus décemment le considérer comme un monument national. H. Bazin, Vipère,1948, p.219.
P. plaisant. Né entre deux pages d'un lexique, n'ayant, tout enfant, connu en fait de promenade et de jardin que le docte jardin des racines grecques, nourri de grec, huilé de grec, Philoxène avec son nom grec semblait positivement destiné à se voir inscrit sur le marbre, à côté des Egger et des Estienne, dans le panthéon des hellénisants (A. Daudet, Trente ans Paris,1888, p.102).
C. − Au fig. Ensemble de personnages qui se sont illustrés dans un domaine ou l'autre et qui demeurent dans la mémoire individuelle ou collective. Le panthéon des grands hommes (Quillet 1965). Le panthéon de la musique (Hachette 1980). Sur la table est ce livre où Dieu se fait visible, La légende des saints, seul et vrai panthéon (Hugo,Rayons ombres,1840, p.1039).Danton avait dit: «Mon nom est inscrit au panthéon de l'histoire!» (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan,t.2, 1870, p.310).Comme je ne connais rien de plus divin que le sacrifice de soi-même, le Christ a sa place dans mon Panthéon (Ménard,Rêv. païen,1876, p.82).
REM. 1.
Panthéoniser, verbe trans.,p. plaisant. Mettre au Panthéon (v. supra B). Gardons-nous de Panthéoniser à la légère; nous ne devons plus idolâtrer (MercierNéol.1801, p.166).J'ajoutai que ce qui m'attire et me retient, ce ne sont pas les mouvements classés, les hommes panthéonisés, mais les forces en gestation et les individus surgissant (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p.170).
2.
Panthéonesque, adj.,p. plaisant. Relatif au Panthéon. Je m'étonne qu'ils [Louis Martin et Henry Bérenger] aient essayé, comme auteur et rapporteur, de nous faire tomber dans cette proposition panthéonesque [le transfert de Diderot] (Barrès,Maîtres,1923, p.175).
Prononc. et Orth.: [pɑ ̃teɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1488 «temple consacré à tous les dieux, dans l'ancienne Rome» (La Mer des Histoires, II, 84b, édit. 1491 ds Rom. Forsch. t.32, p.120); 2. 1792 «à Paris, édifice où sont déposés les restes des hommes illustres» (Décret du 12 septembre ds J. B. Duvergier, Collection des lois, t.4, p.445); 3. 1797 «ensemble des dieux ou personnages mythologiques d'une nation» (Chateaubr., Essai Révol., t.2, p.306). Empr. au lat. Pantheum «temple consacré à tous les dieux», gr. π α ́ ν θ ε ι ο ν (du neutre de π α ́ ν θ ε ι ο ς «commun à tous les dieux», v. panthée). Fréq. abs. littér.: 318. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 503, b) 674; xxes.: a) 395, b) 323. Bbg. Ranft 1908, p.101.