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PALADIN, subst. masc.
A. − HIST. Chevalier errant qui, au Moyen Âge, cherchait toutes les occasions de manifester sa valeur et sa courtoisie. Au fond de son coeur, le chevalier français est toujours le paladin qui se bat pour sa dame (Barrès, Cahiers, t.13, 1921, p.248).Les belles fées amoureuses que l'on trouve dans les romans de chevalerie, mêlées aux exploits des paladins aventureux (Dévigne, Légend. de Fr., 1942, p.12).
En partic. Dans la tradition des chansons de geste, un des douze pairs de Charlemagne. Des contes semblables à ceux que nos vieux écrivains nous ont faits d'Artus, de Merlin, d'Amadis, des chevaliers de la Table Ronde, des paladins de Charlemagne (Marmontel, Essai sur rom., 1799, p.291).Jamais, même à Roncevaux, paladin n'accomplit un pareil exploit (Grousset, Croisades, 1939, p.278).
B. − P.anal., littér. Personne prête à défendre les opprimés et à faire triompher les justes causes:
. Comme il [Cleophas] a changé! Un rondouillard prudent et équivoque, mué en spectre gras et désespéré, en sombre paladin d'une cause presque perdue, d'une dernière chance. Arnoux, Algorithme, 1948, p.295.
P.iron. Ce soir, nous avons vu pour la première fois l'Homme masqué. Une figure de paladin du biceps, qui nous est restée comme une apparition d'un Chevalier noir (Goncourt, Journal, 1867, p.376).
REM. 1.
Paladinage, subst. masc.,hapax. Il est comédien de bonne foi (...). S'il a des formules déclamatoires, elles sont à lui. S'il se pose dramatiquement, il a fait de son maintien une seconde nature. Ces espèces de défauts concordent à une générosité constante, à ce qu'il faut nommer le paladinage en contraste avec la chevalerie (Balzac, Modeste Mignon, 1844, p.59).
2.
Paladiner, verbe intrans.,rare. Se conduire comme un paladin (supra A). Jacques apprenait que l'oncle se conduisait en héros, paladinait tous les soirs (Huysmans, En rade, [1887] p.202 ds Cressot, Phrase et vocab. Huysmans, 1938, p.175).
Prononc. et Orth.: [paladε ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1512 adj. «de chevalier» (G. Cretin, Sur le trespas du saige et vertueux Chevallier [...] Guillaume de Byssipat ds OEuvres poétiques, éd. K. Chesney, XXXII, 446, p.88: grace palladine), seulement au xvies. (v. Hug.); 2. 1552 subst. «chevalier» [héros de roman ou d'épopée] (Ronsard, Amours, éd. P.Laumonier, t.4, p.115, 10: Et pourquoy, Cieulx, l'arrest de vos destins Ne m'a fait naistre un de ces Paladins Qui seulz portoyent en crope les pucelles?); 1578 (G. Le Fèvre de La Boderie, La Galliade, p.123: L'Arioste en après y chanta la vaillance, Les fureurs, les amours des Palladins de France). Empr. à l'ital. paladino, att. comme adj. au sens 1 dep. le xiiies. (d'apr. DEI et Hope, p.213), comme subst. au sens de «pair de France» [à propos des douze pairs de Charlemagne] av. 1348 (G. Villani ds Tomm.-Bell.; déjà «personnage valeureux» en 1317-21, Dante, Paradis, ibid.; mais la source de Ronsard, supra 1552, est prob. l'Orlando furioso de l'Arioste (1532), oeuvre dans laquelle les pairs de Charlemagne, entre autres Roland [Orlando], sont appelés Paladin; cf. éd. P.Papini, Florence, 1922, p. 21 et passim; v. Ronsard, loc. cit., note 2), lui-même empr. au fr. palatin1* (par l'intermédiaire de la Geste Francor, texte franco-ital. du xiiies., où palatin a le sens de «paladin»: v. B. Migliorini ds Fr. mod. t.9, p.48 et FEW t.7, pp.488b-489a). Fréq. abs. littér.: 81. Bbg. Hope 1971, p.213.