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PAILLASSE2, subst. masc.
A. − ARTS SCÉN.
1. Autrefois, bateleur de foire vêtu d'un costume à carreaux bleus et blancs, qui était chargé d'attirer le public en contrefaisant les tours de force ou d'adresse de ses camarades. Synon. pitre.L'affreuse couleur de tes sottes plumes qui te donnent l'air enfariné comme un paillasse de la foire (Musset, Hist. merle bl., 1842, p.48).Un paillasse en habit bleu à revers rouge qui jouait du tambour (Flaub., Champs et grèves, 1848, p.362).
P.méton. Personne costumée en paillasse. Les masques abondaient sur le boulevard. Il avait beau pleuvoir par intervalles, Paillasse, Pantalon et Gille s'obstinaient (Hugo, Misér., t.2, 1862, p.630).
2. Clown de parade ou de piste. À l'entrée de la ménagerie, un paillasse leur apprit que Burmah venait de sortir (Queneau, Pierrot, 1942, p.143).
B. − P.anal., fam., vieilli. Homme sans consistance, ni volonté. Synon. fantoche, pantin.C'est un paillasse (Ac.1878, 1935).Je lis d'Ourliac, Les Garnaches. C'est un livre qui fait détester et mépriser l'homme, dont la personnalité de paillasse misérable et méchant perce à tout moment (Goncourt, Journal, 1860, p.750).
En partic. Girouette politique. Barbès est gracié. Ça m'est égal! L. (Philippe) lui a fait grâce −Idem! −Voilà deux paillasses, un qui joue l'héroïsme, un autre la clémence! (Flaub., Corresp., 1839, p.52).
REM.
Paillassine, subst. fém.Femme costumée en paillasse. Un bouquet de violettes fraîches, parti d'une calèche chargée de paillassines (Dumas père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.521).
Prononc. et Orth.: [pajas]. Martinet-Walter 1973 [pa-], [pɑ-] (10/5). Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist.1. 1782 «bateleur qui contrefait gauchement les tours de force qu'il voit faire» (Mercier, Tableau de Paris, VIII, 262 ds Gohin, p.320); 2. 1816 p.allus. au caractère vénal et versatile de certains notables et hommes politiques (Béranger, Paillasse ds OEuvres, éd. Paris, Perrotin, t.2, p.37). Prob. empr. au subst. ital. pagliaccio (xviiies., DEI), nom d'un bateleur, personnage de théâtre, dér., à l'aide du suff. -accio (-asse*), de paglia (paille*) parce que ce personnage portait un vêtement de toile écrue rappelant un sac de paille. Fréq. V. paillasse1.
DÉR.
Paillasserie, subst. fém.a) Plaisanterie, facétie digne d'un paillasse. Synon. bouffonnerie, pitrerie.Paillasseries de Crémieux, qui chante sa complainte sur l'affaire Angélina Lemoine, puis parie un litre qu'il a la plus belle gorge de Paris (Goncourt, Journal, 1859, p.659).Le déploiement de paillasserie, de cynisme gouailleur (La Varende, Roi d'Écosse, 1941, p.74).b) Caractère, tempérament de paillasse. Une paillasserie sinistre l'animait: c'était Bobêche et Torquemada (Goncourt, Man.Salomon, 1867, p.27). [pajasʀi]. 1resattest. a) 1859 «parole, acte de paillasse» (Id., loc. cit.), b) 1867 «nature, tempérament de paillasse» (Id., loc. cit.); de paillasse2, suff. -erie*.