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PAGE2, subst. fém.
A. −
1. Chacun des deux côtés d'un feuillet, d'une feuille de parchemin ou de papier, pouvant recevoir un texte manuscrit, dactylographié, imprimé et des illustrations. Page blanche, imprimée, quadrillée, vierge; page d'un cahier, d'une revue; première, dernière page d'un journal; livre de trois cents pages; recto, verso d'une page; noircir, remplir des pages; marquer, perdre la page; signer au bas d'une page. Cosette tira de l'enveloppe ce qu'elle contenait, un petit cahier de papier dont chaque page était numérotée (Hugo,Misér.,t.2, 1862, p.131).Quand (...) je ferme les yeux, il se présente devant moi une feuille blanche, avec un encadrement et une grande lettre ornée, une page toute préparée pour être remplie (Goncourt,Journal,1875, p.1032):
1. ... j'emportais (...) ces énormes livres au grenier. Ils avaient très peu d'images, peut-être trois ou quatre par volume. Mais chacune occupait une grande page à elle toute seule, une page dont le verso était resté blanc. Cela me faisait d'autant plus d'effet que, sur les autres feuilles, on avait disposé le texte en deux colonnes pour gagner de la place. Sartre,Nausée,1938, p.185.
P. métaph. C'est dans la jeunesse qu'il faut apprendre à lire les Anciens. Alors la page de l'esprit est toute blanche, et la mémoire boit avidement tout ce qu'on y verse (Sainte-Beuve,Nouv. lundis,t.7, 1864, p.47).Ce livre, peu à peu, je l'ai écrit à chaque étape et tout le jour, pendant que je marchais, il s'enrichissait des sciences qui étaient écrites dans les champs sur des feuillets d'herbes, sur des pages de labours, entre les grands points d'exclamation de peupliers dressés dans lesquels le vent parlait (Giono,Poids du ciel,1938, p.262).
Loc. fig. (Être) à la page. (Être) au courant des dernières nouveautés (en matière de mode, d'usages, etc.); être débrouillard, sans scrupules. Synon. pop. être à la coule (v. coule2).Moi, le crâneur du collège, l'étudiant le plus lancé, toujours à la page, le président du club universitaire (Camus,Requiem,1956, 1repart., 3etabl., p.856):
2. La place Saint-Germain-des-Prés, qui ne figure pas dans le laïus adressé aux Yougoslaves et aux Écossais par le speaker du car de Paris la nuit, est pourtant un des endroits de la Capitale où l'on se sent le plus «à la page», le plus près de l'actualité vraie, des hommes qui connaissent les dessous du pays, du monde et de l'Art. Fargue,Piéton Paris,1939, p.157.
2. IMPR. ,,Paquet de composition mis en hauteur (avec le nombre de lignes déterminé), pourvu d'un folio, d'un titre courant s'il y a lieu et d'une ligne de pied`` (Comte-Pern. 1963). Le propre d'un bloc de bois gravé est de pouvoir s'incorporer à une page composée en caractères d'imprimerie, s'encrer comme elle, se tirer en même temps qu'elle (Dacier1944, p.6).Pour un article important, son auteur ou le secrétaire de rédaction revoit l'épreuve et fait lui-même les corrections. L'épreuve de la page entière s'appelle morasse (Coston,A.B.C. journ.,1952, p.158).
Belle page, page impaire. Page qui porte un numéro impair et qui est généralement située à droite. Mettre en belle page (Ac.1935).Toutes les pièces (de L'Année terrible) doivent tomber en belle page. Autrement elles ont l'air d'être toutes des sections de la même, ce qui les rendrait inintelligibles (Hugo,Corresp.,1872, p.307).Belle page. −Désigne la page impaire d'une revue qui est considérée, à juste titre, comme la meilleure; s'oppose à fausse page qui est la page paire (Coston,A.B.C. journ.,1952p.191).
Fausse page, page paire. Page qui porte un numéro pair et qui est généralement située à gauche. Supra ex. de Coston, op. cit., p.191.
Page de garde. V. garde1III B.
Page grise. Page dont l'impression est défectueuse, généralement par suite d'une insuffisance d'encrage ou de pression (d'apr. Bég. Estampe 1977).
Page de titre. Page comportant le titre d'un ouvrage et éventuellement le nom de l'auteur, à l'exclusion de toute partie du texte. Je reçois à l'instant (...) la page de titre de l'Otage. Je n'ai rien à dire des caractères et de l'encadrement fort agréables. Mais je n'aime pas beaucoup les trois points au-dessous de mon nom, une simple barre serait mieux (Claudel,Corresp.[avec Gide], 1911, p.174).Une admirable fontaine dresse un fronton triangulaire au-dessus d'une auge d'abreuvoir (...). Cela fait penser aux plus belles pages de titre des vieilles éditions padouanes (T'Serstevens,Itinér. esp.,1933, p.136).
Mettre en page(s). Réunir et disposer selon la présentation voulue toutes les parties de la composition typographique (textes, titres, clichés, etc.). [Le secrétariat de rédaction d'un journal] doit tout lire et tout retenir, pour que, au fur et à mesure de son examen, s'échafaude dans son esprit le plan de l'exemplaire qu'il va avoir à mettre en pages (Civilis. écr.,1939, p.40-16):
3. Il entra dans les bureaux de l'Indépendant, avec un bruit de tempête, en demandant son article d'une voix étranglée. L'article était déjà mis en page. Il fit desserrer la forme, et ne se calma qu'après avoir décomposé lui-même l'article... Zola,Fortune Rougon,1871, p.105.
[P. ell. du verbe] Veille à ce que cette épreuve soit sur papier blanc et que tout soit en page (Balzac,Corresp.,1832, p.91).
Mise en page(s). Action de mettre en page(s); résultat de cette action. Voici, ci-joint les épreuves dont j'attends la mise en page commençant le 2evolume du Curé de village (Balzac,Corresp.,1840, p.124):
4. Dans un journal important, le plus grand soin est apporté dans l'équilibre et dans l'attrait des pages, en particulier de la «devanture», autrement dit la une. C'est ce qu'on appelle la mise en pages: la mise en pages s'effectue sous la direction du secrétaire de rédaction. Coston,A.B.C. journ.,1952p.173.
Metteur* en pages.
3. P. méton. Ensemble formé par les deux côtés d'un feuillet, la feuille complète. Arracher, écorner une page; feuilleter les pages; il manque une page (à un cahier, à un registre). Tout en parlant, Paganel préparait machinalement son carnet. Il en déchira une page blanche, puis, le crayon à la main, il se mit en devoir d'écrire (Verne,Enf. cap. Grant,t.2, 1868, p.230):
5. Nous nous pressions autour du radiateur électrique, et je m'amusais à le regarder dévorer Hegel ou Kant: il tournait les pages aussi rapidement que s'il eût feuilleté un roman policier; et le fait est qu'il comprenait. Seuls ses rêves étaient lents. Beauvoir,Mandarins,1954, p.28.
Loc. fig. Tourner la page. Changer de sujet, d'occupation; oublier le passé, se tourner vers l'avenir. Ne regrettons pas le passé, murmura-t-elle. À présent j'ai tourné la page (Gide,Porte étr.,1909, p.578).Je rendis mes effets, mes armes, mon cheval, et je tournai pensif cette page de ma vie (Pesquidoux,Livre raison,1925, p.225).Empl. pronom. passif. La/une page se tourne. [Pour marquer que les choses changent] Vous prétendez juger Picquart? Vous ne pouvez que le frapper lâchement, tous contre un. Hâtez-vous, car déjà je vois se tourner la page, et c'est votre condamné qui vous juge (Clemenceau, Vers réparation,1899, p.433).
4. P. anal., INFORM.
a) ,,Subdivision du contenu d'une mémoire dont la valeur est fixée arbitrairement. Par exemple 4096 octets constitueront une page, la mémoire totale comprenant un nombre de pages égal à sa capacité divisée par 4096`` (Morvan 1980). La page constitue la plus petite unité d'accès au sens physique. Sa taille est définie par l'utilisateur; une page doit pouvoir contenir différents types d'enregistrements (A. Mesguich, B. Normier,Comprendre les bases de données,1981, p.123).
b) ,,Partie de programme ou partie de l'information qui, en mode d'exploitation en mémoire virtuelle, passe de la mémoire auxiliaire dans la mémoire centrale au moment où elle a besoin d'être traitée`` (Mess. Télém. 1979). Le déroulement [du programme] peut commencer dès que la première page est entrée en mémoire centrale (J. Stern, P. Lepetit, J.-M. Chabanas, Initiation prat. à l'informat.,1971, p.137).
B. − P. méton.
1. Ce qui est inscrit ou imprimé sur une page (au sens A 1). Page d'écriture; page manuscrite, dactylographiée, imprimée; composer, lire, apprendre une page; être payé à la page. Nous ne nous verrons pas, ma pauvre chérie, avant la fin de janvier au plus tôt: ma Bovary va si lentement! Je ne fais pas quatre pages dans la semaine (Flaub.,Corresp.,1852, p.84).C'est vers l'âge de cinq ans que j'appris à écrire. Ma mère me faisait faire de grandes pages de bâtons et de jambages (Sand,Hist. vie,t.2, 1855, p.257):
6. J'irai jusqu'au bout de ce récit. Je sais maintenant à qui je le destine, il fallait que cette confession fût faite; mais je devrai en supprimer bien des pages dont la lecture serait au-dessus de leurs forces. Moi-même, je ne puis les relire d'un trait. Mauriac,Noeud vip.,1932, p.212.
En partic. [Dans un journal imprimé et, p. anal., dans le domaine audiovisuel]Sujet de ce qui est imprimé sur une page. Page de + subst.; page + subst. en appos.; page + adj. précisant le contenu.Page spectacle(s); page de publicité, des petites annonces. Nous avons, bien entendu, à l'A.F. [Action française] une page sportive, une page littéraire, une page de théâtre et cinéma, etc. (L. Daudet,Brév. journ.,1936, p.93).Les quotidiens ont voulu soutenir la concurrence des hebdomadaires littéraires, renforcer l'étendue et la qualité de leurs pages magazine (Civilis. écr.,1939, p.42-11).
2.
a) Passage d'une oeuvre littéraire ou musicale souvent considérée comme caractéristique du style de son auteur. Une belle page; une page admirable; bonnes pages; pages choisies. Telle page de Nicole sur la réprobation engendra net, par contre-coup, telle page de Diderot sur l'indifférence en matière de dogme (Sainte-Beuve,Port-Royal,t.1, 1840, p.22).René d'Avril rendant compte d'un concert écrit: «La Mort d'Iseult, cette page musicale unique est une orgie sentimentale et voluptueuse» (Barrès,Cahiers,t.3, 1904, p.188):
7. L'esthétique de Proust, réponse aux interrogations de la conscience romantique, s'accorde merveilleusement à d'autres voix, et, dans des pages comme celles du Temps retrouvé, celui que l'on a pris longtemps pour un mémorialiste ou un psychologue apparaît comme l'un des grands génies contemplatifs de notre temps. Béguin,Âme romant.,1939, p.357.
b) P. anal. Il est, à coup sûr, peu de plus belles pages architecturales que cette façade (Hugo,N.-D. Paris,1832, p.126).Une unité secrète rejoint ensemble, sans qu'on sache comment, ces oeuvres de tous les âges, une page de Fouquet, une page de Corot, une scène de Poussin, une scène de Cézanne (Gillet,Art fr.,1938, p.40).
3. Au fig. Moment de la vie d'un individu, période de l'histoire d'un groupe de personnes, d'un pays (envisagé(e) par rapport aux événements antérieurs et postérieurs). Page glorieuse de l'histoire de France; la plus belle page de sa vie. Ce mot fut écrit devant lui: «Solitude». Souvent déjà il l'avait lu aux pages sombres de sa vie (Ramuz,A. Pache,1911, p.91).L'odyssée de Jocelin de Courtenay de Kharpout en Syrie constitue une des pages les plus étonnantes de cette histoire (Grousset,Croisades,1939, p.122):
8. ... maintenant que nous avons montré Tartarin de Tarascon comme il était en son privé (...), maintenant que nous avons raconté cette vie héroïque dans un milieu modeste, ses joies, ses douleurs, ses rêves, ses espérances, hâtons-nous d'arriver aux grandes pages de son histoire et au singulier événement qui devait donner l'essor à cette incomparable destinée. A. Daudet,Tartarin de T.,1872, p.29.
Prononc. et Orth.: [pa:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 «chacun des deux côtés d'une feuille de papier ou d'une matière analogue, susceptible de recevoir un texte» (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, Chron. ascendante, 17, t.1, p.3); p.méton. ca 1220 «ce qui est écrit, récit» (Gui de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 1547 ds T.-L.); 2. 1530 «ce qui est écrit sur une page» (Lefèvre d'Etaples, Bible, Jer. chap. 36, fo329 vo); 3. loc. a) impr. 1765 mettre en pages (Encyclop. t.8, p.611b); 1835 mise en pages (Ac.); 1799 fausse page (Bertrand-Quinquet, Imprim., p.67); b) au fig. 1899 tourner la page ici pronom. passif (Clemenceau, loc. cit.); 1914 être à la page «être bien au fait (de quelque chose)» (soldats d'apr. Esn.); 1921 id. «être au courant des dernières tendances (de la mode, etc.)» (Bourget, Drame, p.81); 4. 1801 «période de la vie d'un individu, d'un groupe, d'un peuple» ici page de l'histoire (Crèvecoeur, Voyage, t.2, p.141); 5. 1832 se dit de toute oeuvre ou fragment d'oeuvre artistique (Hugo, loc. cit.). Empr. au lat. pagina «feuillet, page»; cf. a. wallon, a. pic. pagene, pagine (ds Gdf.) et pagine chez Rabelais (Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V. L. Saulnier, chap.21, p.144).
STAT.Page1 et 2. Fréq. abs. littér.: 8682. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9219, b) 14567; xxes.: a) 13415, b) 13184.