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PACANT, subst. masc.
Vx, pop. Paysan, homme grossier, lourdaud. Les demi-pacants, les riches paysans sont enragés; et contre qui? et où est la force réelle? (...) Mais bon Dieu! vous êtes abhorrés par toute la canaille; comment ne le voyez-vous pas? (Stendhal, Corresp., 1818, p.61).Il n'était question que du sans-pareil, le gaillard aux membres d'acier, un paysan aussi, lui! car de semblables plantes ne poussent qu'au milieu des champs fécondés par les eaux fraîches des rivières et par les purs rayons du soleil! Il chassait de race, ce pacant! Aussi dur que le silex du sol natal (Cladel, Ompdrailles, 1879, p.247).
Prononc. et Orth.: [pakɑ ̃]. Att. ds Ac. 1798-1878. Étymol. et Hist. 1. 1567 pagan «paysan» (arg. de malfaiteurs de Suisse romande ds B. du Gloss. des patois de la Suisse romande t.2, 1903, p.69); ca 1570 à Metz pacant «homme du pays» (Carloix, Mém. de Vieilleville, l. V, ch. XIII ds Gdf.); 1725 «paysan» (Grandval, Le Vice puni, ou Cartouche, 109 ds IGLF, v. FEW t.16, p.607a, 608a, note 1 et Esn.); 2. 1790 «homme grossier, rustre» ([A.-F. Lemaire], Seconde lettre bougrement patriotique du véritable P.Duchesne, p.1). Orig. obsc. Un empr. à l'all. arg. Packan (att. au xviies. ds Weigand) «assaillant, poursuivant», impér. subst. de anpacken «saisir» (suggéré par Behrens, Beiträge zur französischen Wortgeschichte und Grammatik, 1910, p.196 et repris par REW1-3, 6137, Bl.-W.1-5et FEW t.16, pp.607-608) s'explique difficilement en raison de la très large répartition du mot dans toute la France aux sens de «paysan» et de «rustre», v. FEW t.16, p.607 (Wartburg l'explique par la rapidité avec laquelle les mots d'arg. se propagent). Une survivance du lat. paganus «de la campagne, paysan» (v. païen) devenu pagan, puis, pour des raisons d'expressivité, pacan, pacant «paysan grossier, rustre» (hyp. de R. Sindou ds Mél. Séguy (J.), t.2, pp.347-365) se heurte à la quasi disparition de pagan «paysan» en occitan (FEW t.7, p.466a) et supposerait un traitement particulier de [g] devant [a] dans le domaine d'oïl, et le maintien du sens lat. de «paysan» pour un mot qui n'aurait survécu qu'oralement.