| ![]() ![]() ![]() ![]() PÉTRI, -IE, part. passé et adj. I. − Part. passé de pétrir*. II. − Adjectif A. − Absolument 1. [En parlant de la pâte d'un gâteau] Qui est malaxé, manié à la main ou mécaniquement. Un gâteau de fine farine, pétri à leur intention (Moselly, Terres lorr., 1907, p.202).Une tourtière graissée, garnie d'une pâte constituant comme une seconde terrine, substance onctueuse, exactement dosée de farine, de blancs et de jaunes d'oeufs, et battue, pétrie, roulée (Pesquidoux, Chez nous, 1923, p.101). 2. P. anal. [En parlant d'une matière malléable] Qui est modelé, façonné généralement à la main. Tout ce fer écrasé, pétri comme de la cire rouge, gardait les marques rudes de leurs tendresses (Zola, Assommoir, 1877, p.555).On prépare un mortier de sable siliceux et d'argile qui pourrit pendant plusieurs jours; l'armature munie du bouchon, est enduite d'une première couche bien pétrie et irrégulière, qui est laissée comprimée avec les mains (Barnerias, Aciéries, 1934, p.225). 3. Au fig. Qui est façonné, modelé. À peine une découverte surgit-elle au loin de la terre que d'autres intelligences la soupèsent, la dissèquent et l'exploitent, chacune à sa façon, sous d'autres latitudes. Chacune en pressent ou en fixe la portée avec la tournure d'un esprit pétri à travers d'interminables millénaires (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p.139). B. − [Avec compl. introd. par de, désignant ce qui a été ajouté, incorporé dans la chose concernée] Plein de, rempli de. Roches pétries de coraux, riches de belles pierres (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p.211).Un horizon calcaire, rencontré à la profondeur de 285 m 40 et subordonné à un complexe de caractère pélagique, se montre pétri de cristaux microscopiques de calcite (Cayeux, Causes anc. et act. géol., 1941, p.32). − Au fig., littér. Imprégné de, qui a beaucoup de. Il se mit à leur parler des grandes villes américaines et de leurs splendeurs, de la vie abondante et facile, pétrie de raffinements inouïs, qu'y mènent les artisans à gros salaires (Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p.80).Un visage pétri de candeur et d'innocence (J. Bousquet, Trad. sil., 1936, p.82).Il faudra bien vous mettre dans la tête que vous êtes un être impur, pétri d'orgueil et de mensonge, un misérable ver de terre, un répugnant scorpion (Aymé, Cléramb., 1950, II, 6, p.107). Prononc. et Orth.: [petʀi]. Ac. 1694: pestri, -ie; 1740: pêtri, ie; 1762-1878: pé- (fermeture de l'initiale sous l'infl. de la finale). Fréq. abs. littér.: 336. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 393, b) 523; xxes.: a) 558, b) 476. |