Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
PÉRIODE, subst.
I.− Subst. fém.
A.−
1. Espace de temps, durée. Une période de tant d'années; brève période. Notre exacte décomposition de chaque mois en quatre périodes hebdomadaires (Comte, Catéch. posit.,1852, p. 229).Période dépassant à peine un siècle (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 71).
2. Espace de temps plus ou moins long, phase marquée par un fait, un événement, une situation, des caractères précis et se reproduisant dans certains cas.
a)
α) [Du point de vue de la vie de la terre, de la nature] Période géologique, glaciaire, hivernale; période d'étiage, de sécheresse. La tempête cédait la place à une période calme de pluies et de vents tièdes (Queffélec, Recteur,1944, p. 44).
β) Spécialement
GÉOLOGIE
Division d'une ère qui recouvre différentes époques. Période crétacée, jurassique. Dernière époque de la grande période carbonifère (Ad. Brongniart, Graines foss.,1876, p. 7).
[Dans la lang. usuelle] Synon. de ère.Un squelette du milieu de la période quaternaire (G. Leroux, Parfum,1908, p. 63).
PHYS. NUCL. Période (radioactive, d'un radioélément). Temps nécessaire à un corps radioactif pour perdre la moitié de son activité par désintégration. En pratique, on est limité à l'utilisation de radioéléments dont la période radioactive n'est pas trop courte (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 228).
b)
α) [Du point de vue de l'hist., de la littér., des arts, de la vie organisée des hommes] À quelle époque du monde a pu commencer cette période celtique et de combien de siècles est-elle séparée de l'ère antédiluvienne? (Boucher de Perthes, Antiq. celt.,t. 2, 1857, p. 355).Une commission (...) aura tendance, surtout dans des périodes critiques, à donner la priorité aux projets du gouvernement (Lidderdale, Parlement fr.,1954, p. 196).
SYNT. Période actuelle, ancienne, antérieure, contemporaine, intermédiaire, moderne, nouvelle, récente; première, dernière période; période historique, néolithique; période classique, révolutionnaire; période agitée, difficile, héroïque; période féconde, florissante; belle période; période scolaire; période de chômage, de crise, d'inflation, de pénurie; période de développement, de prospérité, de transition; période de guerre, de paix; période de travail, de vacances; les périodes de l'histoire; à, avant, pendant, après, pour une période donnée; au cours, au début, à la fin d'une période déterminée; en période de pointe.
β) Spécialement
DÉFENSE. Période (militaire, d'instruction, de réserve). Durée limitée pendant laquelle les réservistes sont appelés à recevoir un complément d'instruction. Celui-ci allait bientôt faire une période militaire, au camp de Châlons (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 280).Je pourrais parfaitement être officier de réserve, mais j'ai refusé de faire les périodes à cause de mes convictions (Malraux, Espoir,1937, p. 498).
DROIT
COMM. Période suspecte. ,,Période précédant le jugement déclaratif de faillite pendant lequel les actes du failli sont nuls ou annulables`` (Cap. 1936). En fixant la date de la cessation des paiements, le juge détermine la période suspecte qui, en toute hypothèse, ne saurait excéder 18 mois (Jur.1981).
Période (de propriété). Durée déterminée de propriété (dans le cadre de la multipropriété). En achetant une période au Clubhotel Canaries, vous êtes certain de pouvoir compter chaque année sur des vacances de grand luxe (Le Point,31 oct. 1977, p. 122, col. 2).
DU TRAV. Période de référence. ,,Période d'activité professionnelle salariée ou assimilée, en considération de laquelle est évalué le droit à prestations`` (Sournia 1973). Il est envisagé d'augmenter le nombre d'heures de travail au cours de la période de référence (Réforme Séc. soc.,1968, p. 18).
ÉCON. Espace de temps théorique plus ou moins long au cours duquel se produisent, sont observés divers phénomènes de la vie économique. L'accumulation continue à se faire en longue période et accroît les possibilités du capital (Lesourd, Gérard, Hist. écon.,1968, p. 166):
1. ... l'équilibre mondial (...) serait mieux assuré s'il était possible de limiter directement les fluctuations des prix de ces produits. Cette affirmation n'est pas contestable, et n'est pas contestée, tant qu'elle ne s'applique qu'à la courte période. Univers écon. et soc.,1960, p. 40-1.
POL. Période électorale. Durée comprise entre la convocation des électeurs et le scrutin, au cours de laquelle les candidats jouissent de divers privilèges pour faire leur campagne. Le bon Lapierre doit être maintenant dans tout le feu de la période électorale (Flaub., Corresp.,1877, p. 35).Pendant toute la durée de la période électorale, les affiches sont dispensées du timbre (Bacquias, Conseil gén. et conseil arrondiss.,1934, p. 5).
SPORTS (jeux de balle, de ballon). Division d'une partie, d'un match. La durée d'un match [de water-polo] est de quatre périodes de cinq minutes de jeu effectif chacune (Jeux et sports,1967, p. 1573).
c) [Du point de vue de la vie particulière d'un individu] Vous passez par-dessus la période la plus intéressante de la vie de votre héros (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 778).Il avait renié sa période mondaine, au point de vendre avec emphase son frac (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1207).
SYNT. Période d'abattement, d'activité, d'adaptation, d'attente, de calme, d'engouement, de repos, de tâtonnement, de tristesse; être, entrer dans une période déterminée.
En partic. Phase d'une certaine durée de la vie d'un artiste, d'un écrivain, d'un intellectuel marquée par une manière particulière, un courant déterminé. La seconde période de la pensée de l'auteur (Hugo, Rayons et ombres,1840, p. 1021).Aux murs, des Picasso de la période rose (Malraux, Cond. hum.,1933, p. 257).
d) [Du point de vue de la vie du corps et du psychisme]
PATHOL. Phase d'une maladie. Période aiguë; période d'incubation, d'invasion, de déclin; période de dépression; période d'accalmie, de convalescence, de rémission. La maladie évolue implacablement vers l'aggravation. On assiste alors à la période d'état de la maladie (Quillet Méd.1965, p. 363):
2. Son pouls était petit et irrégulier, sa peau sèche, sa soif intense. À cette période succéda bientôt une période de chaleur; le visage s'anima, la peau rougit, le pouls s'accéléra; puis une sueur abondante se manifesta, à la suite de laquelle la fièvre parut diminuer. Verne, Île myst.,1874, p. 507.
PHYSIOL. Phase du fonctionnement du corps, d'une de ses parties. Dans la période ascendante qui précède les règles (Michelet, Journal,1858, p. 428).En dehors des périodes digestives le cholédoque est fermé à sa terminaison par un muscle annulaire (Quillet Méd.1965, p. 130).
Périodes (menstruelles, de la femme). Règles. [Le fenouil] posé sur la poitrine d'une femme, clarifie ses eaux et stimule l'indolence de ses périodes (Huysmans, À rebours,1884, p. 53).
Période réfractaire*.
PSYCHANAL. Période de latence*.
e) [Du point de vue du fonctionnement d'une machine] La première course du piston, de A à B, puis de B à C, constitue la période dite d'aspiration : la soupape d'aspiration est ouverte (Ambroise, Monteur mécan.,1949, p. 108).
3. Espace de temps séparant les moments où se reproduit régulièrement un phénomène.
a) ASTRONOMIE
Temps que met un corps céleste pour accomplir sa révolution ou revenir à un même point défini de son orbite. Toutes les planètes, y compris la Terre, se meuvent dans des périodes différentes autour du Soleil (Flammarion, Astron. pop.,1880, p. 417).
Division du temps calculée sur cette base. La base commune de tous ces calculs me paraît être la célèbre période astronomique de 600 ans (P. Leroux, Humanité,t. 2, 1840, p. 618).V. julien ex. de Chateaubriand.
b) PATHOL. Dans une fièvre réglée, temps que durent un accès et une rémission avant un nouvel accès (d'apr. Littré-Robin 1855).
c) PHYS. ,,Intervalle de temps séparant deux passages d'un système oscillant − ou d'un phénomène vibratoire − par le même état`` (Dew. Mes. 1973). Mouvements vibratoires dont les périodes ne concordent pas et sont d'inégales durées (Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 78).Utilisation de galvanomètres de période très différente de celle du pendule (Rothé, Géophys.,1943, p. 334).
d) P. anal.
CHIM. Dans le tableau périodique, ensemble des éléments situés entre deux gaz rares consécutifs. Les éléments chimiques sont rangés, dans la classification, en sept périodes (Charles1960).
MATHÉMATIQUES
Dans une fonction périodique, quantité fixe (ou multiple de celle-ci) qu'on ajoute à la variable pour qu'elle reprenne la même valeur. La période est l'inverse de la fréquence (Astron.1973).Les périodes de f sont les multiples de t0; l'élément t0s'appelle plus petite période de f (Chamb.1981).
Dans une fraction périodique, série de chiffres qui se répète indéfiniment dans le même ordre. (Dict. xixeet xxes.).
B.− [P. réf. à diverses propriétés d'une période : cadence, régularité, durée, ensemble cohérent]
1. STYL. ,,Phrase complexe caractérisée par l'agencement harmonieux de ses propositions (...) et le développement logique de la pensée`` (Mounin 1974). Période harmonieuse, nombreuse, oratoire; cadence, membres d'une période. Ici je ferme une période un peu longue pour ouvrir une parenthèse utile (Nerval, Voy. Orient,t. 1, 1851, p. 110):
3. Vous ne connaissez pas la véritable éloquence. On tourne une grande période autour d'un beau petit mot, pas trop court ni trop long, et rond comme une toupie : on rejette son bras gauche en arrière de manière à faire faire à son manteau des plis pleins d'une dignité tempérée par la grâce : on lâche sa période qui se déroule comme une corde ronflante, et la petite toupie s'échappe avec un murmure délicieux. Musset, Lorenzaccio,1834, II, 4, p. 147.
Période arrondie*. Période carrée (v. carré1). Période ronde (v. rond1). Chute* d'une période. Arrondir* une période.
2. MUS. Période (musicale). Ensemble des éléments concourant à la construction d'une mélodie, particulièrement en fonction de la carrure à l'époque classique. La fin de la période se termine par un arrêt du mouvement (D'Indy, Compos. mus.,t. 1, 1897-1900, p. 37).Toute mélodie est soumise au partage en périodes régulières de 4, 8, 12 mesures, ou les multiples de ces nombres (BrenetMus.1926, p. 246).
II.− Subst. masc., vieilli, littér. Phase, degré (de quelque chose, de l'évolution de quelque chose); moment (de la vie de quelqu'un). Les cercles de la vie s'étendent avec ceux des jours, et la lune en forme différents périodes (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 376).La nation (...) en était arrivée à ce période des crises politiques où l'on croit trouver du repos par le pouvoir d'un seul (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 1, 1817, p. 513).Depuis ce période obscur de la première enfance (Cournot, Fond. connaiss.,1851p. 122).
[Gén. déterminé par un adj., un superl. ou un compl. de nom exprimant l'intensité] Degré maximum (de quelque chose). La peste était à son plus haut période d'intensité dans Jérusalem (Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 420).Tout porte (...) à croire qu'après avoir atteint son période de hauteur, la civilisation entrera dans une voie de décroissance (Renan, Dialog. philos.,1876, p. 63).Le mot est arrivé au dernier période de l'abstraction (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 309).
Prononc. et Orth. : [peʀjɔd]. Ac. 1694, 1718 : periode; dep. 1740 : pé-. Étymol. et Hist. I. A. 1. Genre indéterm. a) xives. [date du ms.] peryode « durée, temps que dure une chose » (Mahieu Le Vilain, Méthéores, éd. R. Edgren, p. 68, 31; au masc. p. 93, 34); 1422 periode « id. » (A. Chartier, Quadrilogue invectif, éd. E. Droz, p. 2); b) xves. [date du ms.] periode de fievre (B. de Gordon, Pratique, B.N. fr. 1288, fo139 rods DG); 2. fém. a) astron. α) 1671 période julienne (v. julien); 1671 [éd.] « temps que met une planète à effectuer sa révolution de manière à revenir à la même position » (J. Rohault, Traité de phys., t. 2, p. 73); β) 1872 arithm. (Littré Add. : ensemble des chiffres qui se reproduisent dans le même ordre en une fonction périodique simple ou composée); γ) 1851 phys. (Cournot, op. cit., p. 78); b) α) 1797 pathol. (Voy. La Pérouse, t. 4, p. 16 : dans cette période de la lèpre la peau a déjà perdu sa sensibilité; déjà en 1764 au masc. : le période d'une maladie, Lavoisien, Dict. portatif de méd., t. 2, p. 49 et comme subst. fém. en 1793 d'apr. FEW t. 8, p. 244b); β) 1842 géol. (Ac. Compl. : periodes géologiques); c) 1871 dr. période électorale (Lettres parisiennes, 11 févr., 2, col. 2 ds Dub. Pol., p. 293); d) 1938 chim. période de transformation (d'un radio-élément) (Boutaric, Précis de phys., p. 1018). B. Masc. 1. 1478 « paroxysme (d'une maladie) » (Le Guidon en français [trad. par N. Panis de l'ouvrage lat. de Guy de Chauliac], fo34 ds Sigurs, p. 362); 2. 1690 au plus haut periode (Fur.). II. Fém. 1. 1596 rhét. (Hulsius d'apr. FEW t. 8, p. 244b); 2. 1787 mus. (Marmontel, Œuvres, p. 240 ds Littré). I empr. sav. au gr. π ε ρ ι ́ ο δ ο ς « laps de temps; durée (de vie), phase d'une maladie; cours, révolution des astres », propr. « chemin autour » d'où « action d'aller autour » (de π ε ρ ι- « autour [de] » et ο ̔ δ ο ́ ς « route, chemin »), peut-être par l'intermédiaire du b. lat. periodus. II empr. au lat. de l'époque impériale periodus « id. », lui-même empr. au gr. π ε ρ ι ́ ο δ ο ς qui avait aussi ce sens. L'hésitation dans le genre du mot s'explique par le fait que le subst. gr. est fém. et le lat. periodus masc. Cf. FEW t. 8, p. 244a-245b. Fréq. abs. littér. : 2 783. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 197, b) 2 095; xxes. : a) 3 329, b) 6 836.